
Francos de Montréal 2025 | LaF, comment debord et Bon Enfant
Et c’est parti. Notre couverture des festivals dans la province débute ici, avec la première soirée des Francos 2025 dans le cœur du Quartier des spectacles. Au plan de match de mon côté, LaF sur la grande scène ainsi que le plateau double comment debord/Bon Enfant. On débute ça sur les chapeaux de roues comme on dit.
Photos par Eugénie Pigeonnier

LaF: Le sommet n’a pas de secret
L’occasion était belle: la scène principale du plus grand festival francophone au monde, rien de moins. C’est pour vous dire si les garçons de LaF ont su la saisir. Devant une foule qui n’a cessé d’augmenter tout au long de leur prestation, Bkay, Jamaz, Mantisse, flanqués de leurs acolytes musiciens et producteurs, ont déployé leur catalogue de morceaux rap mélodieux avec émotion et générosité. Même si c’était vraisemblablement le plus gros concert de leur vie, les copilotes de LaF ont démontré leur confiance habituelle et l’impeccable cohésion dont ils ont le secret.
Arpentant l’entièreté de leur catalogue musical, le groupe y a mêlé nostalgie et nouveauté. Les chansons ont fusé de partout et on s’est arrêtés aux beaux moments offerts par des morceaux, comme, June et Blue Cheez, tous deux joliment arrangé avec Rose Perron (qui a repris le couplet d’Ariane Roy sur la première), Potager et Tangerine. LaF a aussi offert un beau cadeau aux festivaliers en conviant deux amis de longue date. C’est Kirouac et Kodakludo qui sont débarqués sur scène pour revisiter la populaire chanson back qui date déjà de 2018. C’est comme si c’était hier. La foule, ravie, a célébré ces retrouvailles, tandis que, sur scène, le party était réellement pogné.
Avec conviction, LaF n’a pas manqué sa chance. Le fameux trio de MCs, toujours épaulé d’Oclaz, de Bnjmn.lloyd, de Blazino et de ict, continue d’épater avec sa chimie sur scène, son énergie bienveillante et ses chansons qui valent le détour.

Comment debord: C’est avec vous que je ne veux ne pas être seul
La dernière fois que j’ai vu comment debord en concert, c’était dans une petite auberge du Bas-Saguenay juste à l’orée de l’automne. C’était un petit show intime, cozy, qui s’était déroulé rondement entre deux traditionnelles joutes de pétanque. Ce spectacle-là m’avait laissé des souvenirs délicieux, en raison, entre autres, de la générosité de la formation malgré des circonstances…différentes.
Ce soir, au MTELUS, comment debord est revenu de la même façon, en offrant un moment génial qui s’est transformé en véritable communion. Et les spectateurs présents leur ont bien rendu.
Toutes les chansons rock décontractées et bien aimées du groupe ont défilé au grand plaisir du public. Veux veux pas, tranquillement pas vite, Chalet, Ville fantombe, Papier foil et les autres ont toutes fait un tabac. Mais c’est après blood pareil que le public a recouvert les talentueux musiciens du groupe de son amour sans limite. Une longue ovation a retenti et on a même eu l’impression que celle-ci a un peu déstabilisé Rémi Gauvin et sa gang. À peine remis de leurs émotions, les membres du groupe ont accueilli Félix Bélisle (Choses Sauvages) pour clore leur passage avec fougue.
Il faut dire que l’amour que comment debord a reçu ce soir est pleinement mérité. Le groupe, avec son univers et ses chansons rock et folk, parfois funk ou disco, s’établit sincèrement comme une formation culte faite pour ce genre d’occasion festive. Bravo à cette belle équipe, et aussi props à Willis Pride et sa voix qui nous surprend à chaque fois.

Bon Enfant: Quand la magie opère
La deuxième moitié du plateau double était assurée par la talentueuse équipe de Bon Enfant. Daphné Brissette, Guillaume Chiasson, Étienne Côté (LUMIÈRE), Mélissa Fortin et Alex Burger forment ce groupe équipé pour veiller tard. Depuis 2019, ils font vibrer leurs adeptes avec leurs compositions folk-rock, rock et psychédéliques au coton. Même son de cloche sur la grande scène du MTELUS, vendredi soir, alors qu’ils ont présenté de nombreux morceaux issus de leurs albums Bon Enfant, Diorama et, le plus récent, Demande spéciale.
Un peu timide en commençant, le band s’est rapidement délié et les jambes et nous a convié dans son univers riche, texturé, marqué par des passages musicaux jammés. Se sont succédé des classiques du groupe, comme Aujourd’hui, Magie, Aire de plastique, Demande spéciale, Porcelaine et plusieurs autres. Derrière son pied de micro, la chanteuse Daphné Brissette a assuré, à l’instar de ses musiciens qui ont déployé l’étendue de leur talent au son de leurs arrangements gravés dans l’indie rock.

Lors de cette performance réussie, on s’est particulièrement délecté de ces moments improvisés, de symbiose et de folies, comme lors de ce précieux solo de batterie signé Étienne Côté ou de la venue inattendue de N NAO sur l’une des chansons. C’est dans ces moments suspendus avec Bon Enfant qu’on se dit que la magie opère.
Disons que ces trois prestations mettent bien la table. On ne peut qu’être excité pour la suite.















































Crédit photo: Eugénie Pigeonnier