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La Finale de Chante en Français 2023

Jeudi soir au Théâtre Plaza avait lieu la finale du concours Chante en Français qui était animée par Geneviève Borne et qui comptait sur Marc Déry comme porte-parole. On a pu y voir Marily Dorion, et Sandrine Lévesque dans la catégorie Chanson québécoise revisitée et Otto, Jade Lessard et Maude Loue dans la catégorie auteur.e-compositeur.rice-interprète.

On peut dire que Chante en Français propose un gala particulièrement bien rodé. Oubliez les soirées interminables, à 10h30 tout était bouclé sous la gouverne adroite et chaleureuse de Geneviève Borne. Cette année, une nouvelle venue joignait l’équipe, l’autrice-compositrice-interprète Geneviève Binette, qui a rapidement fait sa marque en ajoutant un groupe maison pour accompagner les artistes de la soirée. Ça faisait toute la différence par rapport aux dernières années. Celui-ci était composé des capables Hugo St-Laurent, Raphaël D’Amour et Marc-André Drouin.

La bonne chanson revisitée

C’est d’abord Marily Dorion qui s’est lancée avec une reprise de La folie en quatre de Daniel Bélanger. Celle qui a fait récemment Star Académie avait un bon ton et une voix très juste, mais son interprétation était très sage par rapport à la version d’origine. De plus, les quelques ajouts de son cru n’ont pas servi la chanson. Il y a notamment le choix de dénuder la chanson au cours du deuxième couplet juste avant le fameux silence qui crée un point intéressant dans la chanson. En enlevant déjà toute la force sonique, le silence perdait toute sa force. Dommage.

Sandrine Lévesque pour sa part a offert une version style piano-bar de Dixie d’Harmonium. Celle-ci offrait une relecture intéressante de cette chanson qu’on connaît déjà très bien. Oubliez la légèreté et la folie de l’originale. Ici, c’était plutôt sérieux et mélancolique qu’on chantait l’été de la formation.

Auteur.e-compositeur.rice-interprète

Dans la seconde catégorie, les participants étaient invités à présenter deux compositions originales pour le public et le jury composé de professionnels du monde de la musique et des médias. C’est le jeune et dynamique Otto qui avait la tâche d’ouvrir la soirée avec deux chansons. Huit milliards est une pièce pop-rock plutôt entraînante qui a fait lever promptement le public. Puis, il nous a offert une balade, Les Mongolfières, qui tombait dans les clichés du genre. Ceci étant dit, le jeune homme est d’une confiance impressionnante sur scène. Retenez le nom.

Jade Lessard suivait. La diplômée de l’École Nationale de la Chanson a participé à Ma Première Place des Arts en plus de lancer un EP cet hiver. Elle offre un folk rock avec des influences country évidentes. Le projet est tout de même coloré fortement par la grande tradition de la chanson. Parfois ça lui rend service comme avec la sympathique trame narrative de Toaster argenté, alors que pour L’Oiseau offrait certains moments de fantaisies vocales, mais ça ne frappait pas dans le mille.

Finalement, c’est Maude Loue (née Prévost-Longpré), aussi diplômée de l’École Nationale de la Chanson de s’exécuter. Elle offre des compositions surprenantes et interprète le tout avec une confiance admirable sur scène. Ses quelques emportements vocaux n’avaient rien de plaqué et ses textes tiennent la route. Une jeune autrice-compositrice-interprète qu’on gardera à l’oeil.

Et puis après tout ça

Avant que les prix soient annoncés, c’est Marc Déry qui est venu nous faire patienter avec quelques chansons tirées de son répertoire et de celui de Zébulon. Après avoir joué Depuis, il a parlé de l’Empire des futures stars qu’il avait remporté en 1993 avec son groupe grâce à la chanson Job steady qu’il a par la suite interprétée. Puis, il a livré R’viens pas trop tard et Ma belle Alice. C’était tout à fait plaisant comme petit set.

Finalement, c’est Sandrine Lévesque qui a remporté le prix du côté de la Chanson revisitée, Marily Dorion terminant deuxième. Du côté auteur.e-compositeur-rice-interprète, Otto a terminé premier, suivi de Maude Loue et de Jade Lessard.