
FIJM 2025 | Twin Peaks Show
En ce mercredi 2 juillet, au beau milieu de la seconde semaine de l’édition 2025 du FIJM, la SAT accueillait le projet hommage d’une série qui en a captivé plusieurs depuis le début des années 1990 : Twin Peaks.
Photos par Eugénie Pigeonnier
Cette fois, bien que des images décousues de l’iconique série dramatique aient enrichi l’atmosphère énigmatique du début à la fin, l’avant-plan est demeuré sur la trame sonore orchestrée par The One Eyed Jacks Band et dirigée par Jean-Philippe Audin.
Il faut dire que le feu marchait dans la salle. Loin de nous le danger de se brûler, mais la chaleur ardente et la sensation d’un certain manque d’air a davantage fait ressurgir cette mystérieuse lourdeur émanant de la trame vaporeuse sulfureuse du défunt compositeur Angelo Badalamenti. C’est d’ailleurs avec brio que l’ensemble musical a su nous transporter dans ce mystérieux buzz pendant plus d’une heure. La prestation est demeurée très fidèle à l’énergie qui se dégage de l’attrait original du collaborateur chouchou de David Lynch. On souligne d’ailleurs au passage, une énième fois sans doute, la récente perte de ce réalisateur qui, sans trop de difficulté, parvenait à tergiverser les adeptes dans ses mondes aux touches surréalistes. On peut souligner que la présentation de certaines scènes du film, qui se succèdent ou se chevauchent avec des images du spectacle actuel, a contribué à renforcer le thème du doute, ce qui crée une incertitude sur ce qui est réellement en train de se dérouler.

Les lumières rouges tamisées, autre rappel évident comme quelques éléments finement ficelés, faisaient penser à un spectacle de jazz dans un bar de New York. Même si la foule savait à quoi s’attendre, et qu’il n’y a pas eu de surprise, il n’en demeure pas moins que le rendu fut poignant. Le moment a permis de s’immiscer dans le côté effrayant et inquiétant qui fait parfois frissonner à l’écoute de la série, comme à celle de la trame sonore. L’agencement hypnotique et quasi obsessionnel de près d’une dizaine de musiciennes et musiciens, l’aspect sensuel, sombre et élégant des compositions ont ensorcelé le public sans aucune hésitation.
Entre le côté gothique rêveur, easy listening et les directions jazz pop parfois mélancoliques des pistes, on y a rencontré quelque part la sensibilité cinématique des duos Beach House et Koop, comme si la musique devenait une suite d’images qui suspend le temps. C’est somme toute une réussite, une vibration qui a certes donné le goût de faire à nouveau ce marathon Twin Peaks.























Crédit photo: Eugénie Pigeonnier