Festival de la poutine 2022 – Jour 3 : 20some et Laurence-Anne.
Et voilà le moment que je redoutais tant : le dernier jour de mon dernier festival de l’été. Voici mon retour sur cette dernière journée de fête au Festival de la poutine 2022 où j’ai vu 20some et Laurence-Anne.
20some
20some est un habitué du Festival de la poutine avec Dead Obies, a indiqué le présentateur avant son arrivée sur scène. Ce soir, c’était sa première fois avec son projet à lui. C’est à lui qu’est revenue la lourde tâche de lancer les festivités sur la scène principale pour la dernière journée. Il a ouvert la soirée avec la première chanson de son premier et seul album solo Home run : la pièce Perspective. Après avoir vu Lary Kidd et Souldia, qui sont tous deux des rappeurs très énergiques qui bougent d’un bord à l’autre de la scène, sur la scène secondaire dans les derniers jours, je me suis demandé si 20some y aurait été mieux. La scène principale semblait un peu grande pour la place qu’il prenait. Ce n’est pas que 20some ne se déplace pas, mais il a une manière plus décontractée (voire ludique) de le faire. Quand on le compare à Souldia par exemple qui se lance dans la foule, et que je perdais du regard une fois sur deux tellement il bouge vite, la question se pose. Mais finalement, en regardant la foule massée pour assister à son concert, je réalise que c’était un bon choix.
Vers la mi-concert, Joe Rocca et Greg Beaudin (Snail Kid), deux autres membres de Dead Obies, apparaissent pour faire une chanson avec 20some. Ils la terminent et lancent : « il ne manque pas quelqu’un? » En effet, maintenant que Yes Mccan a quitté Dead Obies, et que VNCE Carter assure le rôle de DJ depuis le début du spectacle, il ne manque plus que OG Bear. Ce dernier arrive aussitôt, et le groupe se lance dans Break. La foule les acclame en héros, visiblement heureuse de les voir réunis sur scène. Puis, chacun des invités quitte la scène, sous des applaudissements chaleureux, ne laissant que VNCE Carter et 20some. Ce dernier expliquera qu’il a lancé son premier album, Home run, l’an dernier. « Pour moi, ça veut dire faire le tour du monde et revenir à la maison. » Il conclut son spectacle avec la chanson du même nom.
Ma seule critique de ce spectacle est la force de la basse. J’aime bien quand les pulsations sont tellement fortes qu’elle me vibre dans la poitrine, mais là, c’était un peu trop. Mes cheveux en tremblaient sur ma tête, littéralement. C’était tellement fort que des fois on manquait ce que rappait 20some…
Laurence-Anne
La « Joueuse de balle molle de talent », dixit l’animateur de la soirée, prenait place sur la scène secondaire tout juste après 20some. Arrivée habillée comme une joueuse de balle justement, Laurence-Anne semble faire honneur à sa réputation. Comme N NAO, de son vrai nom Naomie De Lorimier, l’accompagne aux claviers et aux chœurs, on peut dire que le 2/3 des grands-mères à broil, les choristes de Klô Pelgag, sont sur scène. D’ailleurs, la complicité vocale entre Laurence-Anne et N NAO est tout simplement sublime. Leurs harmonies aériennes peuvent rappeler légèrement ce que fait Pelgag, justement, tout en restant unique. Lors de la chanson L’instant zéro, l’apport de Naomie De Lorimier aux harmonies et de la saxophoniste (qui n’a malheureusement pas été nommée) a été notable. Ensemble, elles ont permis une nouvelle vie à cette chanson que j’apprécie particulièrement.
À la fin de son set, Laurence-Anne avoue qu’elle a un projet spécial. Elle veut faire quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant au Festival de la poutine. Son idée? Aller rejoindre Lenoir dans sa foule en partant en crowd surf à la fin de son spectacle. Parce que presque simultanément sur la scène principale Hubert Lenoir commençait son spectacle. Elle termine avec sa pièce Accident. Alors que les instruments jouent toujours, elle demande à un petit groupe devant la scène de la porter. Ces personnes ne se font pas prier et la transportent jusqu’à l’autre scène, suivies par d’autres spectateurs qui les encouragent et les suivent comme une procession. Elle réussit à se rendre jusqu’à la scène principale. Comme le dira alors Lenoir : « C’est une soirée qu’on va se souvenir longtemps. »
Je n’avais jamais vu Laurence-Anne en spectacle avant. Le premier mot qui me vient en tête quand elle commence est envoûtante. C’est le genre d’artiste qui crée une bulle, un univers, et qui invite la foule à l’y rejoindre. Seul bémol : c’est peut-être le genre de spectacle idéal à voir en salle, afin de ne pas échapper une seule note de ce cocon musical.
Comme il s’agissait de la dernière journée du Festival de la poutine, la fourchette d’or a été remise avant le dernier spectacle de la soirée. Les honneurs sont allés à un restaurant de Drummondville : le Roy Jucep. Pour la même raison, j’aimerais remercier tous les gens impliqués dans le processus : les bénévoles, les poutiniers et toute l’équipe derrière le festival. Merci pour votre bonne humeur, votre gentillesse, mais surtout d’avoir rendu tout ça possible. Ça finit bien mon été, disons-le simplement!
Crédit photo: Fred Côté