En ce samedi, quatrième soir de la présente édition du FIJM, c’était au tour du trio jazz montréalais Misc, de la chanteuse R&B/soul Shay Lia ainsi que de Charlotte Day Wilson, musicienne torontoise qui fait du R&B jazzé, de fouler les scènes.

Vous trouverez la gallerie photo complète d’Alexanne Brisson au bas de cet article avec en prime des photos des concerts d’Anachnid et Vox Sambou.

Misc

Nul n’a été dit à ce sujet, mais c’est Jérémy Roy, alias CHIENVOLER, qui a pris place sur la scène plutôt que Simon Pagé, tous deux à la fois contrebassistes et bassistes. William Côté à la batterie et aux percussions ainsi que Jérôme Beaulieu au piano et aux synthétiseurs complétaient ce trio venu orchestrer leur plus récent album Partager l’ambulance paru en début d’année.

Alors que le soleil plombait directement sur la scène comme un constant projecteur sur le groupe, ces derniers ont laissé leur musique parler pour elle-même avec son côté énigmatique et théâtral qui m’a rappelé l’univers éclectique de BADBADNOTGOOD. Il y avait une belle cohésion sur scène. L’intérêt de l’écoute résidait notamment dans l’agencement de leurs textures, en plus d’un heureux mélange de sons électroniques et d’effets permettant d’offrir un ensemble bigarré et imprévisible plaisant pour les oreilles. Cette niche éclatée qu’est Misc fut somme toute une belle entrée en matière. De quoi donner le ton pour cette soirée qui s’annonçait dès lors musicalement fabuleuse. Le spectacle s’est même terminé au son des cloches de 18h, ajoutant un peu d’inattendu.

Shay Lia

J’ai découvert Shay Lia pour la première fois en 2018 lorsque j’ai entendu CHANCES, une chanson produite par Kaytranada. Si ma mémoire est bonne, je lui avais porté une plus grande attention alors qu’elle avait fait la première partie de Rejjie Snow la même année. Depuis, bien que la chanteuse ait quelque peu passé sous mon radar, j’ai été ravie de la voir à nouveau pour constater qu’elle se devait d’être mise en lumière.

C’est par l’énergie qu’elle dégage ainsi que par le biais de sa voix soyeuse, arrimée à de nombreuses productions rythmées comme celle de Want You et Baby Who, que Shay Lia est parvenue à captiver plus de spectateurs. Je ne sais pas si le public a perdu l’habitude de se dandiner, mais on a pu voir qu’au fil des chansons, ce dernier semblait prendre plus d’entrain, créant une atmosphère festive. Il y avait même des touches de disco par moment, de quoi se dandiner à souhait. Les compositions Rock Baby et Love Me, Love Me Not ont quant à elles retenu l’attention pour leur côté plus suave. Ses pas de danse ainsi que ceux de deux danseurs – qui ont clôturé le spectacle en mettant le feu dans la place sur un gros moment instrumental – ont fourni des éléments de plus pour dire que son spectacle a tapissé de nombreux sourires sur les visages des déplacés.

Charlotte Day Wilson

En fin de soirée, Charlotte Day Wilson débarquait sur la Place des festivals avec 3 choristes qui ont apporté une éclatante touche à sa performance. J’étais bien heureux de constater que tantôt au volant de son clavier, de sa guitare et même d’un bref moment avec son saxophone, elle enchaînait des chansons figurant à la fois sur son plus récent album tout comme dans l’ensemble de sa discographie. De ALPHA, I Can Only Whisper, chanson produite par BADNADNOTGOOD, Mountains et Keep Moving auront retenu l’attention alors que les percutantes Nothing New, Work, Stone Woman et In Your Eyes en rappel ont mis les deux pieds dans le chaleureux bain de ces projets antérieurs.

Sa présence sur scène est remarquable alors qu’elle semble vibrer et se fondre avec grand plaisir dans ce qu’elle nous présente. Puisque j’ai passé à de nombreuses reprises au travers de sa discographie, il m’arrivait de penser que la bande aurait eu intérêt à se faire entendre davantage alors que certains instruments se perdaient parfois dans le décor, derrière la voix de la chanteuse. Et ce, même si on ne se lasse pas de la voix de la Torontoise. Ce qu’il y a à retenir de cette prestation, c’est l’aisance qu’a Charlotte Day Wilson à nous aspirer dans ses chansons qui, dans leurs similarités R&B touche-à-tout, créent une trame homogène sur laquelle on se plaît à naviguer.

Crédit photo: Alexanne Brisson