Concerts

Festival en chanson de Petite-Vallée 2022 | jour 5 et 6 : la Gaspésie à l’honneur avec La Fièvre, Guillaume Arsenault, Cédrik St-Onge et plus!

Poussées par la marée gaspésienne, ces deux journées de concerts mettaient d’abord et avant tout des artistes locaux de l’avant.

C’est avec la Marée Gaspésienne que s’est lancé ces festivités alors qu’étaient rassemblés sur scène : Guillaume Arsneault, Cédrik St-Onge, Jeanne Côté, Dans l’Shed (Éric Dion et André Lavergne), Juan Sebastian Larobina, Mathilde Côté, Jean-Guy Leblanc et Aelin Zachaël. Certains de ces artistes vous sont peut-être connus, mais d’autres sont des piliers de la culture de la péninsule qui ont été trop peu vus dans les grands centres. Une chose est sûre, cette marée nous permettait d’avoir un échantillon de toute la diversité qui existe en Gaspésie et donner envie aux Québécois des autres régions d’y porter attention.

Crédit : Alexandre Cotton

Le concert qu’on a vu avait déjà vécu sur les scènes du Québec au cours des derniers mois arrivait bien rodé. Ça paraissait par l’aisance qu’avaient les musiciens sur scène et les blagues qui étaient faites entre eux. Notamment Cédrik qui a renommé le duo Dans l’Shed, Papa Lavergne et Matante Dion. Parmi les points forts du concert, la nouveauté de Jeanne Côté : Y peut mouiller était bien intéressante, J’ai tout oublié de Cédrik St-Onge où les voix qui se joignaient à lui étaient puissantes, tout comme le yodel contemporain de Dans l’Shed ou encore Les feux de printemps de Guillaume Arsenault.

Chanter plus fort que toute

L’autre invité de la soirée était le grand manitou du festival : Alan Côté. Il a joué deux chansons de son cru. Deux pièces qui prennent leurs racines dans de grandes peines. La première en l’honneur de son ami Pierre Poirier. La deuxième par contre, c’est toute une autre affaire. Je vais sortir aussi du contexte du concert puisqu’avant celui-ci, j’avais été invité à table par le festival, avec un paquet d’autre monde, et Alan Côté nous avait expliqué d’où vient le festival.

Crédit : Alexandre Cotton

Les mythes fondateurs prennent toujours forme à travers de grands chamboulements. Celui du Théâtre de la Vieille Forge et de la Maison Lebreux, deux endroits qui ont été la proie des flammes au cours des dernières années prennent racine dans la mort de pêcheur au large, deux oncles d’Alan Côté. Puis d’un père qui se sauve. C’est la résilience de Mme Denise Lebreux qui a reçu la médaille de l’Assemblée Nationale récemment, qui a donné naissance au festival. Une résilience qu’elle a transmise à Alan Côté, mais aussi une chaleur et un sens de l’accueil hors pair. Quand la mort a affligé la famille, il a fallu chanter plus fort que la mer. Puis, le Théâtre et la maison ont brûlé et il a fallu chanter plus fort que le feu. Et malgré tous les coups durs, l’organisation a toujours continué, entêtée, contre vents et marées pour faire résonner la chanson d’ici sur la Longue-Pointe. Si vous aviez idée à quel point on est bien accueilli à Petite-Vallée… J’écris ces lignes avec les yeux pleins d’eau à regarder cette mer si belle qui peut aussi être une faucheuse. Les mots me manquent pour décrire la beauté qui émane des cœurs du monde ici. Une chose est sûre, l’amour est roi à Petite-Vallée.

Crédit : Alexandre Cotton

La Fièvre

Fin de la parenthèse emo de LP, revenons à la musique. La Fièvre était l’artiste choisi pour honorer les bénévoles et l’équipe de Petite-Vallée cette année. C’est d’autant plus touchant puisque les parents de l’une des membres du duo sont des bénévoles au festival depuis des années. Le concert avait lieu au camp en chanson où le système de son n’est pas des plus performants, ça manquait un peu de basses, mais le groupe a assuré en présentant des pièces de son premier album et deux chapitres de leur plus récent EP.

Le Shed à Léon : Maggie Savoie et Étienne Fletcher

Ce sont deux artistes de la francophonie canadienne qui était à l’honneur pour le dernier Shed à Léon avec le duo Dans l’Shed. Le premier était le Fransaskois Étienne Fletcher qui a raconté une émouvante histoire de deuil difficile en contexte de COVID avant de lancer Jeu de mémoire. Puis, Maggie Savoie. J’avais déjà vu le nom, mais je ne connaissais pas l’autrice-compositrice-interprète, mais surtout la guitariste accomplie du Nouveau-Brunswick. Elle a montré à quel point elle était habile avec son instrument avec d’impressionnants solos.

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Cédrik St-Onge & Guillaume Arsenault

C’était un plateau double tout gaspésien qui nous attendait mardi soir et nous n’avons pas été déçus. Cédrik St-Onge a même pris un chemin audacieux en ne présentant que de nouvelles pièces à une ou deux exceptions à la fin du concert. L’auteur-compositeur-interprète nous a donné un aperçu de ce qui s’en vient sur son deuxième album. On peut dire que c’est un peu plus dynamique que ce qui se retrouvait sur son premier paru en 2019. C’est toujours un peu difficile de juger des pièces sur une seule écoute sur scène, mais ça promet! Pour ce concert, il était aussi entouré de son nouveau groupe composé de Jay Essiambre (La Faune), Nathan Vanheuverzwijn, Alexis Leroy-Pleshoyano (Mada Mada) et Marco Ema. D’ailleurs, ce dernier a joué un duo avec St-Onge à la fin du concert. La paire a offert 03.04.19 de Vendôme (groupe dans lequel il joue ensemble) en toute intimité avec des sombreros des 3 amigos sur la tête. Puis, St-Onge a invité les autres membres de la marée gaspésienne pour une dernière pièce.

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Après un court changement de garde sur scène, c’est Guillaume Arsenault qui s’est présenté avec son groupe composé de Charles Imbeau, Mathieu David Gagnon (Flore Laurentienne), Jean-Guy Leblanc et Antoine Létourneau-Berger. Arsenault a décidé de vivre de son art sur la péninsule gaspésienne et il s’entoure de musiciens de la région ou du Bas-Saint-Laurent. Il a livré un concert très réussi qui a principalement tourné autour des pièces de son dernier album, La partie de moi qui tremble, paru en octobre 2019. Parmi les meilleurs moments, il y a eu encore Les feux du printemps qui a été joué avec le groupe additionné de Cédrik St-Onge et Juan Sebastian Larobina qui a fait un combat d’improvisation avec un kalimba contre Charles Imbeau et sa trompette et Mathieu David Gagnon à la guitare électrique. Parfois, on dit qu’il faut s’amuser sur scène… ici, pas de doute, le plaisir était au rendez-vous. Parmi les autres moments marquants, Le percolateur et la très belle Fragments se sont assurés qu’on passe un beau moment.

Bonus : Les deux sombreros de Petite-Vallée

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Crédit photo: Couverture : Alexandre Cotton

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