Festival en chanson de Petite-Vallée 2022 | jour 4 : Salomé Leclerc, Paul Piché et Bon Enfant
C’était passablement relevé pour cette quatrième journée du Festival en chanson de Petite-Vallée alors que le vent soufflait fort sur la Longue Pointe.
Le soleil n’avait d’égal que les vagues qui venaient mourir violemment sur les rochers de Petite-Vallée en ce dimanche bien occupé du Festival en chanson. La nature avait mis ses plus beaux atours en nous offrant des aurores boréales pour conclure la journée.
Salomé Leclerc
Quand l’ami Raphaël Gendron-Martin m’a soufflé à l’oreille pendant le concert que Salomé Leclerc était notre St. Vincent, j’étais tout à fait d’accord. L’autrice-compositrice-interprète s’est présenté avec les chansons de Mille ouvrages mon cœur, en duo avec son fidèle batteur José Major, pour nous charmer encore une fois. J’ai l’impression qu’à chaque tournée, Salomé Leclerc sort un peu plus de sa coquille. C’était le cas encore une fois alors qu’elle nous raconte des histoires personnelles touchantes sur la genèse de son plus récent album ainsi que de son « patenteux » de père.
Entre ces petits récits, il y a aussi les chansons qu’elle livre avec un angle plus rock que contemplatif. Salomé Leclerc est une très bonne guitariste et elle le montre à plusieurs reprises avec ses interprétations nuancées. Même son de cloche du côté de José Major qui ne lésine pas sur les nuances dans ses motifs percussifs. Ah oui, et il fait la basse en même temps, comme si un instrument n’était pas déjà suffisant.
En plus des chansons de son plus récent, Salomé Leclerc a livré quelques chansons du passé comme Nos Révolutions et Arlon. En rappel, elle est revenue seule à la guitare pour Ton équilibre et Entre parenthèses. Une bien belle manière de commencer ce jour 4 du festival.
Paul Piché
Peut-être que Paul Piché chante trop du nez pour t’essayer, mais hier soir, la foule au chapiteau de Grande-Vallée ne s’est pas gêné pour chanter les succès de ce monument de la musique avec lui. Ce fut une longue enfilade de succès entrecoupée de quelques histoires comme celle où il raconte qu’avant la carrière musicale, il a été archéologue dans le nord du Québec à la Baie James avant l’inondation des terres pour construire LG2. Là, avec des Cris, il a essayé de préserver tout ce qui était possible avant que l’eau envahisse le territoire. Il nous rappelle alors qu’on a peut-être l’impression que l’électricité c’est gratuit ou pas cher, mais que certains ont payé plus que d’autres pour qu’elle soit à si bon coût. Pas de farces, je me suis demandé si tout ce temps, Paul Piché n’était pas woke. Respect des communautés autochtones, respect de l’environnement, les sujets de sociétés de l’heure y sont passés et Paul Piché est tout sauf dépassé.
J’appelle, Y a pas grand chose dans l’ciel à soir, Un château de sable et bien plus y sont passées. J’avoue avoir eu un petit frisson en chantant à tue-tête avec la foule nombreuse Heureux d’un printemps. Il a aussi livré une version magnifique de l’Escalier. Il était entouré par ses fidèles musiciens : Pierre Hébert à la batterie, Mario Légaré à la basse, Rick Haworth à la guitare et Jean-Sébastien « TiBass » Fournier aux claviers. Ça fait beaucoup de légendes de la musique d’ici à la même place pour un concert.
Bon Enfant
Cette journée était une progression en puissance pour finir avec Bon Enfant qui a amené son rock psychédélique sur scène devant une foule nombreuse. Daphnée Brissette avait l’air surprise qu’autant de gens soient au rendez-vous un dimanche soir. En tout cas, dimanche, pas dimanche, le party était pogné dans le chapiteau du théâtre de la Vieille Forge.
Bon Enfant arrive avec de très bonnes chansons que le groupe livre avec tout autant d’habileté et d’énergie sur scène. Toutes les grosses tounes de leurs deux premiers albums y sont passées pour le plus grand plaisir du public qui dansait abondamment. On sué sur Astronaute amateur, Ciel bleu, L’hiver à l’année et bien plus.
Pour se rafraîchir les idées après une journée aussi mouvementée, on est sorti sur la grève où le ciel nous a offert notre dernier spectacle de la journée à coup d’aurores boréales pendant qu’un groupe se réchauffait autour d’un feu. C’est le genre de moments magiques qui ne se passent qu’à Petite-Vallée.
Crédit photo: Couverture : Alexya Crôteau-Grégoire