Festival Diapason 2021 : Les Deuxluxes et Helena Deland
En ce samedi représentant la troisième journée de Diapason, c’est tout un contraste qui se sera offert à mes tympans alors que j’ai assisté à la performance tout feu tout flamme du duo Les Deuxluxes avant de me plonger dans l’univers tout en douceur de Helena Deland. Voici ce qui a retenu mon attention lors de ces deux spectacles riches en émotions.
Les Deuxluxes
L’un des plus beaux cadeaux qu’un festival puisse m’offrir, c’est certes de pouvoir goûter à plusieurs artistes qui me font vibrer. Au-delà de tous ces musiciens que je me plais à voir et revoir, ce que j’aime également, c’est d’en découvrir des nouveaux qui, en l’espace d’un spectacle, s’installent dans ce vaste répertoire qui peuple des heures et des heures de mon existence. Les Deuxluxes en font sans l’ombre d’un doute partie. Le genre de groupe avec lequel on tombe rapidement amoureux à la fois pour leur présence sur scène, pour leur accoutrement iconique ainsi que pour leur musique hétérogène qui mélange le français, l’anglais et même un brin d’espagnol.
Composé de Anna Frances Meyer au chant, à la guitare et à la flûte traversière ainsi que de Étienne Barry, multi-instrumentiste, le duo nous a démontré ce pour quoi il fait si bon d’être en vie pour aller voir des concerts. Au plus fort de leur récent album Lighter Fluid sorti l’an dernier, ils ont tout brûlé lors de leur passage au festival en nous transportant dans leur monde garage rock sur une scène peuplée de flammes et d’ailes d’anges.
Au travers de nombreuses compositions parsemées de gros riffs de guitares, de pédales à effets et d’un kick de batterie qui s’harmonisaient à la perfection pour nous faire planer, ce qui est sorti du lot, c’est leur énergie qui se colle typiquement à l’image des rockeurs; une chaleur sensuelle qui donne envie de se déchaîner, de se déhancher et surtout, d’adopter un mode de vie désinvolte. Mon coup de cœur de cette prestation, le moment où Anna a entamé For I Myself avec un segment ensorcelant de flûte traversière.
Helena Deland
Bien que ce soit la troisième fois déjà que je me pose pour contempler l’étendue de son talent, plusieurs détails font que j’ai l’impression de la redécouvrir chaque fois. Après l’avoir vu en première partie de Connan Mockasin au Festival international de Jazz de Montréal, puis avec son groupe dans une église lors d’un spectacle mémorable dans le cadre de Santa Teresa, il était maintenant temps de la voir fouler en solo cette superbe scène campée en forêt.
Empreinte d’une grande aisance sur scène, Helena Deland a offert de merveilleux instants dans le calme de sa voix mielleuse et de sa guitare électrique qui confortait l’esprit. C’était comme si l’entièreté de son spectacle était une trame en continu, un moment émouvant où l’introspection était de mise, un lieu où se perdre dans une brume atmosphérique. Clairement, l’ambiance différait de ce spectacle où elle était accompagnée d’une horde de musiciens. Mais les deux types d’appréciation se concrétisent chacune à leur manière. On peut autant écouter les multiples textures et l’éclectisme de ses productions que savourer plus amplement la douceur des paroles et des accords de cette musicienne en plein contrôle de son élément. Mon coup de cœur ? Cet heureux sentiment de n’avoir aucune envie de déroger les yeux de la scène tout en voulant fermer les yeux pour sentir toute la légèreté du monde me gagner.
Crédit photo: Camille Gladu-Drouin