Dope Lemon et Easy Tiger au Théâtre Corona, le 23 octobre 2022
Même si l’été est derrière nous au Québec, sachez qu’il arrive bientôt en Australie. Pour l’occasion, Dope Lemon est passé pour la première fois à Montréal afin de présenter son matériel et nous amener un peu de chaleur avant les temps froid de l’hiver.
Photos par Coline Beulin
C’est au Théâtre Corona à Montréal que la formation menée par Angus Stone (Angus et Julia Stone) est venue achever leur première tournée nord-américaine. Le groupe, qui avait l’habitude de jouer presque exclusivement dans leur Australie natale, vient ainsi compléter une tournée (presque) mondiale dans des salles qui ont fini par être à guichet fermé. Montréal fut l’une des premières dates qui affichaient complet avant même le début de la tournée.
Easy Tiger
Ce nouveau projet mené par Gabrielle La Rue et Sarah Dion (Les Shirley) arriva sur scène avec quelques minutes de retard. Easy Tiger a interprété l’intégralité de leur premier EP intitulé breakfast in bed paru en mai dernier. Bien que le groupe n’a un peu moins que 10 concerts dans sa besace, ce n’était qu’un simple détail étant donné l’expérience de ses musiciennes. La Rue et Dion étaient accompagnées par Victor Tremblay Desrosiers (Dope.gng) à la batterie et Alex Caron à la guitare.
Leur son plutôt indie rock, qui rappelle Courtney Barnett, Julien Baker etc., était un tantinet contrastant face au son plus psychédélique de Dope Lemon. Mais le public ne semblait pas désintéressé par la performance pour autant. Entre les chansons, elles en ont surpris plusieurs avec une reprise de All I Wanna Do de Sheryl Crow.
Dope Lemon
Plus de trente minutes après la première partie, Angus Stone et sa bande se présentèrent sur scène vêtue d’une chemise en denim et d’un chapeau de cowboy qui rappelle celui du personnage de Stingray Pete dans le dernier album, Rose Pink Cadillac.
Déjà, avant même de commencer à chanter les paroles de la première chanson, Stonecutters, le public est charmé par la présence de Stone. Puis, arrive How Many Times, pièce du premier album, et on comprend que, côté direction artistique, le spectacle sera majoritairement brouillé par la boucane scénique permettant de mettre en l’avant-plan les jets de lumière. L’éclairage sera majoritairement chaud, sans surprise, incluant quelques éléments uniques de mise en scène. Un exemple ? Commencer la chanson Rose Pink Cadillac avec un fond de lumière rose.
Depuis le début de la tournée, Dope Lemon n’a pas changé l’ordre des chansons interprétées. Et après observation, on comprend qu’il y’a une logique derrière ce choix. Pour la première partie du spectacle, le groupe mise sur un ordre chronologique de sa discographie. Si le tout s’est amorcé avec des chansons du premier EP Hounds Tooth, la formation enchaîne ensuite avec des chansons tirées de Honey Bones, puis de Smooth Big Cat pour conclure avec Rose Pink Cadillac, disque paru en janvier dernier. Finalement, après deux chansons avec Angus Stone, seul sur scène, Dope Lemon revisite son œuvre en ordre décroissant, et ce, jusqu’au rappel.
Même si les gens n’avaient pas de place pour danser, le plaisir était palpable. Ne cherchant pas à voler la vedette, Stone a laissé beaucoup de place à ses musiciens comme à son guitariste qui exécutait ses multiples solos. Pour sa part, le percussionniste, avant de s’allumer un joint sur scène, demanda au public de répondre au refrain de Hey Man, Don’t Look Me Like That.
Malgré l’ambiance assez festive, quelques problèmes reliés au mixage sonore étaient présents. Par exemple, pendant l’ouverture de Marinade, le batteur n’entendait pas assez la guitare d’Angus Stone puisqu’ils n’ont pas amorcé la chanson sur le même rythme. Puis, sur F*ck Thing Up, la voix et la guitare n’étaient pas allumées pendant les 30 premières secondes de la pièce.
Pour finir, Angus Stone s’est exprimé, de nombreuses fois, sur la beauté de Montréal. C’est cliché, mais c’est peut-être un bon signe. On pourrait le revoir si jamais Dope Lemon repartait en tournée ! Un très bon concert.
Crédit photo: Coline Beulin