Dayglow et Sun Room au Théâtre Beanfield le 10 octobre 2024
Lors du premier passage de Dayglow à Montréal pour la tournée People In Motion, j’était sorti de la salle curieux en me disant que la prochaine fois qu’il va revenir, les choses allaient être encore plus grandes. Deux ans plus tard, est-ce que j’ai eu raison ou non ?
Annoncé initialement pour avoir lieu au MTelus, le concert fut déplacé au Théâtre Beanfield. Deux ans auparavant, Sloan Stubble A.K.A Dayglow remplissait le Beanfield à guichet fermé. Et là, pour cette tournée nommée d’après le nouvel album Dayglow The Tour, le balcon est fermé et le parterre est plein à 85%. Qu’est-ce qui s’est passé? À part le concert de Roch Voisine et un hommage à MF Doom, qu’est-ce qui se passait à Montréal pour que les amoureux de musique pop manquent ça? La température ne rentre pas dans l’équation parce que le dernier passage en 2022 était en novembre, la température était équivalente.
Je vais vous le dire : vous avez manqué un beau moment de chaleur.
Sun Room
Mais d’abord, c’est le groupe Sun Room, accompagnant Dayglow pendant la tournée, qui ouvre le bal. Déjà, on n’est pas dans une ambiance pop. Avec des membres habillés avec des vestons de cuir et des chandails courts mis à travers des polos à manche longs, on a affaire à des musiciens qui veulent se rebeller (comme dans un film des années 90). Le genre de groupe qui individuellement est probablement tombé sur la discographie des Beatles et leur vie a été changé. C’est du Rock’n’roll avec des influences rockabilly et punk et autant j’ai un plaisir à écrire ces quelques lignes piquantes, ça reste excellent. Rien de révolutionnaire, mais les musiciens sont solides. Ils ont beau jouer des airs de mauvais garçon un peu surfait, tu vois qu’ils sont dans leur domaine lorsqu’ils jouent. Vivement qu’ils arrêtent de sortir des EP et qu’il présente un album complet. Je serai curieux de voir si l’expérience sera en leur faveur. Un drôle de match comme première partie, mais meilleur que Ritt Momney à la dernière tournée.
Dayglow
Sous un jeu de lumière incroyable, 30 minutes après Sun Room, Dayglow et ses musiciens arrivent sur scène. Je ne sais pas si l’homme qu’on voit sur scène est le même qu’on peut croiser à l’épicerie, mais déjà, il charme par son sourire, ses cheveux mal peignés et son chandail blanc avec un texte qui dit «Bonjour Montréal, je suis Dayglow». Aucun ego ou de jeu de mise en scène, c’est quelque chose de plus proche et moins fade. Ouvrant sur un medley de Junior Varsity / Broken Bone, le public n’est pas moins énergique parce qu’il est moins nombreux.
Jouant les mêmes chansons, dans le même ordre spectacle après spectacle, on ne retrouve aucune surprise pour les fans, mais le tout donne des musiciens et des techniciens rodés au quart de tour. Pas le temps de sourire, sauf pour son interprète principal, tout le monde travaille. Contrairement à la tournée People in Motion, sur cette nouvelle tournée, Struble prend plus de positions sur scène en étant aussi guitariste. Ça lui donne moins de temps pour bouger autour de la scène avec un micro. Le charme suit encore plus son cours entre les nouvelles chansons de son nouvel album où il essaye de glisser quelques mots de français et qu’il avoue qu’après avoir passé un an sur Duolingo, il ne peut pas aller plus loin que la phrase : « je vous aime ». On apprécie l’intention Sloan, inquiète-toi pas.
Ma seule déception, dans la dernière tournée, l’artiste originaire du Texas avant l’habitude de faire des reprises de Paul Simon et Lipps.Inc avant d’intégrer son matériel. Cette fois-ci, c’est 100% Dayglow et le capitaine ne lâche pas sa guitare.
Même si vous ne connaissez pas la discographie, c’était un détail. On embarque avec aisance. J’espère juste qu’il reviendra pour la prochaine tournée.
Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte