Coup de cœur francophone 2022 : Anaïs Constantin et Mathieu Bérubé
Mathieu Bérubé était de passage au Quai des brumes dans le cadre de Coup de cœur francophone et Anaïs Constantin assurait sa première partie.
Une nouvelle semaine qui s’amène rime avec une autre semaine de spectacles présentés à Coup de cœur francophone. En ce lundi soir de novembre, j’ai décidé d’aller passer ma soirée musicalement en compagnie d’Anaïs Constantin et Mathieu Bérubé.
Anaïs Constantin
C’est seule, avec sa guitare électrique, que s’est présentée Anaïs Constantin pour réchauffer la foule avant l’arrivée de Mathieu Bérubé. Tuque orange bien vissée sur la tête malgré la chaleur plutôt étouffante qui régnait dans le Quai des brumes, la musicienne a offert sa poésie bien imagée. Ses morceaux sont, d’une certaine manière, de petits tableaux dans lesquels elle brosse des histoires de sa voix posée. Elle ne se gêne pas non plus pour ouvrir son tiroir à souvenirs entre les pièces. Avant de commencer Maisonnée 2000, notamment, elle raconte que lorsqu’elle avait 14 ans, elle avait une copine. La mère de cette dernière ne la trouvait pas assez féminine, elle a donc décidé de changer son apparence en lui achetant des vêtements et d’autres services esthétiques.
Se présenter sur scène seule n’est pas une mince tâche, comme elle le rappellera à la foule alors qu’elle a oublié de préparer un effet pour un morceau à venir. L’artiste a très bien joué son rôle, en mettant la table pour Mathieu Bérubé. Avant de quitter la scène, elle prendra le temps de remercier le programmateur de Coup de cœur francophone. « Merci aussi à celui qui m’a booké, je ne sais pas c’est qui », lancera-t-elle. « À un moment donné, j’ai vu ma face sur l’affiche je me suis dit « je vais y aller », mais j’ai aucune idée de qui m’a bookée. En tout cas, merci! » Hilarité du côté du public, ce qui termine cette première partie en beauté.
Mathieu Bérubé
C’est sans crier gare que Mathieu Bérubé a commencé son concert en gratouillant sa guitare, ce qui a fait comprendre au public qu’il était temps de cesser de parler. C’est en formule trio qu’il foulait les planches du Quai des brumes. Il était entouré de Jeanne Corpataux-Blache à la contrebasse et aux chœurs et de Jérôme Dupuis-Cloutier à la trompette et aux claviers. La présence de ces musiciens sert à merveille la proposition musicale de Bérubé. D’ailleurs, si la chaleur qui régnait dans le Quai des brumes était déjà plutôt intense avant l’arrivée du trio, ça s’est réchauffé d’un cran lorsqu’il a commencé la pièce Joséphine issue de son album COUCOU. Cette dernière est « une chanson à propos de ma meilleure amie, un petit chien… de taille moyenne, disons », expliquera l’auteur-compositeur-interprète avant de se lancer.
La voix grave, posée, presque solennelle à certains moments, de Mathieu Bérubé a su instaurer une ambiance particulière dans le Quai des brumes. Lorsqu’il se lance dans FETTUCINI, on décèle même un petit côté sexy à son offrande. Cet aspect se dévoile dans les mouvements d’épaule et de hanches que fait Bérubé. Il décidera aussi de faire sa pièce La soudure pour quelqu’un dans le public qui lui a préalablement demandé. « Je fais pas ça souvent, je suis pas Bon Jovi… », lancera-t-il à la blague, avant de se faire répondre un « ben oui » bien senti par quelqu’un dans la foule. « Presque », rétorquera-t-il, un sourire en coin. À entendre la réponse de la foule quand il a annoncé le choix de la demande spéciale, elle n’était pas la seule à vouloir l’entendre.
Après avoir salué la foule et reçu un adieu plutôt chaleureux, Mathieu Bérubé reste sur scène. Alors que les gens commencent à quitter la salle, il dira : « Si le spectacle était un dessin, c’est le bout où on dépasse. » En effet, même si le spectacle était théoriquement terminé, il a annoncé que finalement il voulait faire quelque chose de plus. Bien qu’il a semblé hésiter à le faire, il s’est convaincu que ça en valait la peine, juste avant de se lancer dans une reprise de FETTUCINI beaucoup plus dansante. Une dizaine de personnes se sont précipitées devant la scène pour danser avec le musicien, qui a, pour l’occasion, déposé sa guitare. Il s’est ainsi laissé aller à une interprétation bien sentie.
Bref, ce spectacle a prouvé que la musique de Mathieu Bérubé est comme une très bonne friandise que l’on déguste les yeux fermés pour s’assurer d’en goûter toutes les subtilités.