Concerts

Coup de cœur francophone 2021 : N Nao et Nicolet

En cette édition bien entamée du Coup de cœur francophone, c’était au tour de N Nao et de Nicolet de déambuler sur scène alors qu’ils ont tour à tour pris place au Ministère. Pour quelqu’un comme moi qui vois presque autant de spectacles qu’il y a de jours, je ne mâcherai pas mes mots: ce programme double fut l’un des meilleurs spectacles auxquels j’ai pu assister cette année. En voici le compte-rendu.

N Nao

L’entrée en matière avec Lac Léman semblait indiquer une première moitié de soirée des plus apaisantes alors que deux guitares acoustiques (dont une à douze cordes jouée par Charles Marsolais-Ricard) accompagnaient la rêveuse voix de N Nao. Vêtue d’une céleste robe blanche, elle nous a prévenus de l’arrivée de surprises qui ont été électrisantes.

Après quelques compositions où on avait l’impression de se faire bercer par le vent comme dans un champ de blé, 4 musiciens sont venus s’ajouter pour combler cette scène qui se voyait soudainement colorée par un ensemble des plus éclectiques. Parmi elleux: Samuel Gougoux et Étienne Côté aux percussions; Étienne Dupré à la basse et Lysandre Ménard au clavier. 

Cette brochette de bibittes talentueuses s’en est donné à cœur joie pour faire rayonner les compositions du plus récent EP La plus belle des choses qui, si j’ai bien compris, prendra tout prochainement la forme d’un LP. Cette forêt musicale éthérée a offert un moment à la fois intime et disjoncté; alliant les fluctuations dramatiques, les distorsions, les échos, la réverbération, un vaste ensemble de percussions ainsi que de vibrants moments mélancoliques et une riche poésie lyrique (pour ne nommer que cela), ce spectacle bien texturé me faisait parfois penser à Laurence-Anne, Klô Pelgag ou encore Rozi Plain.

Comme elle l’a si bien dit, la plus belle chose, c’est de prendre le risque de se rencontrer.

Pour un premier spectacle à Montréal, ce fut plus qu’un risque, ce fut toute une rencontre.

Nicolet

Que dire de cette seconde moitié enveloppante où Étienne Hamel et sa «si belle ribambelle de zigotos» ont habité la scène pour y jouer son (leur) plus récent opus intitulé Dans la nuit lente ? Sortant rarement de sa tanière, Hamel s’est également bien entouré alors qu’en plus de Dupré et de Côté, David Lagacé (qui fait le lancement de son album ce mercredi au Lion d’or) ainsi que Guillaume Guilbault formaient un tout qui a frappé par la qualité de leur prestation où on sentait une belle cohésion sonore.

Ceux qui connaissent Nicolet sauront que l’alliage sonore et cinématographique organique est un élément plutôt mis de l’avant, ajoutant une touche de plus pour les yeux qui ne pouvaient déroger de la scène. Ce tout plein d’images de nature, ça fait du bien à l’âme.

En entamant avec la dernière composition de l’album, soit Ma vie sans musique, ils ont mis la pédale douce avant d’enchaîner avec la tempête atmosphérique qu’est le reste de l’album. La voix chaleureuse de Hamel et ses textes se dévoilent dans un univers où les guitares, la basse, les percussions et le clavier y jouent un rôle indéniable pour concevoir un tout homogène qui déplace tantôt des brises, tantôt des tornades. Ici, pas la peine de nommer toutes les compositions jouées, alors que tout était si bien orchestré. Mes coups de cœur: Aveugle, pâle et sonné et Le retour des animaux; une immersion totale dans un lieu si bien léché.

Pour finir, dans un rappel cocasse, Hamel a brillamment joué en solo l’une de ses plus récentes compositions en plus d’une chanson figurant sur son premier album : Hochelaga.

Un gros merci pour ce moment de qualité.

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