Coup de cœur francophone 2021 : Charlotte Brousseau, Étienne Dufresne et Fuudge
Le festival Coup de cœur francophone (CCF) est de retour pour sa 35e édition! Je ne crois pas y être jamais allée « en présentiel. » De ce fait, j’ai prévu en profiter et m’y rendre plusieurs soirs de suite. Voici le compte-rendu de mes deux premières soirées avec Charlotte Brousseau et Étienne Dufresne à l’église Saint-Ambroise et avec Fuudge au Club Soda.
Quiconque a affirmé que la vie religieuse était morte au Québec n’a jamais cherché le spectacle d’Étienne Dufresne à CCF. Après m’être cogné le nez sur deux mauvaises portes (l’une barrée, la seconde ouvrant sur une messe en cours), j’ai finalement trouvé la bonne porte pour aller assister au spectacle.
Charlotte Brousseau
Je l’avoue d’entrée de jeu : je ne connaissais Charlotte Brousseau ni d’Ève ni d’Adam avant de mettre les pieds dans la salle. Mais dès les premières secondes, alors qu’elle chatouillait son dulcimer des Appalaches, j’ai plongé dans son univers feutré à pied joint. Elle a offert une soirée toute en douceur et en poésie aux côtés de ses musiciens Antoine Bourque (Valence) et Raphaël Laliberté-Desgagnés (Valence). Le mélange de saxophone, clarinette, flûte et poésie était franchement réussi. J’ai été captivée du début à la fin par les trois musiciens.
Étienne Dufresne
Étienne Dufresne a lancé son premier album Excalibur en mai dernier. C’est de son titre qu’il s’est inspiré pour le décor de son spectacle-lancement. Les musiciens se sont présentés sur scène avec des costumes à saveur médiévale. Ils ont offert la presque totalité des chansons d’Excalibur ainsi que quelques-unes de son EP Sainte-Colère. Ils se sont exécutés dans un château en carton.
Il s’agissait de la première fois, si je ne m’abuse, qu’Étienne Dufresne offrait ce spectacle en full band. Comme il l’a dit lui-même, Dufresne peut maintenant le cocher de sa bucket list. Si dans sa pièce Forteresse il avoue que « Moé j’ai plus d’fun Je n’sais plus m’amuser », son spectacle a prouvé le contraire. Il a offert une performance franchement énergique et plutôt humoristique. Notamment, ses remerciements écrits sur un parchemin ont bien fait rire la salle. Mention spéciale à Félix Petit (Les Louanges) au saxophone qui a franchement donné le ton à la soirée.
Fuudge
La semaine passée, Fuudge a fait paraître Déplogué au Grand Théâtre de Québec. Il avait présenté ce spectacle de manière virtuelle le 26 mai dernier. Je me rappelle encore avec quelle excitation j’avais regardé ce spectacle, en souhaitant fort pouvoir le voir de mes yeux vu un de ces quatre. C’est maintenant chose faite! Malgré mes attentes qui étaient plus qu’élevées, David Bujold et sa bande ne m’ont pas déçue. Loin de là!
Tout d’abord, le spectacle met de l’avant les harmonies vocales fantastiques de Fuudge. J’ai toujours trouvé que les harmonies vocales que créent David Bujold et Pierre Alexandre (Barrdo) étaient l’un des trésors cachés du groupe. La version débranchée réussit à bien les mettre en valeur. La présence de Flavie Léger-Roy apporte également un petit plus digne de mention. Par exemple, Din vidanges, qu’ils avaient reprises pour l’occasion, mais qui ne figure pas sur l’album, a offert un moment presque beatlesque au public grâce aux harmonies de Bujold, Pierre Alexandre et Léger-Roy. En plus de cette chanson, Fuudge a offert quelques pièces qui ne font pas partie de l’album en version débranchée, dont Ju, Lave mes péchés et Qu’est-ce que j’pense de moé.
Il faut également parler de la maîtrise vocale de David Bujold : cet homme peut chanter tout doucement avant de se mettre à hurler, les jambes en l’air, comme si de rien n’était. En plus des chansons présentes sur leurs trois albums, le groupe a offert une nouvelle nouvelle chanson qui a semblé rendre David Bujold bien nerveux (je vous rassure, il l’a réussie à merveille), une reprise de Milk it de Nirvana traduite sous le nom de Trais-la ainsi qu’une de Francine Raymond. Oui, oui. Vous avez bien lu. David Bujold a repris du Francine Raymond. Je sais, ça me surprend encore moi-même quand j’y repense. Mais c’était franchement réussi.
Si mon collègue qui a critiqué Déplogué au Grand Théâtre de Québec a affirmé que « cette version « déplogué » de Fuudge [est] un incontournable à posséder dans sa collection de disques », je renchérirai en disant que le spectacle Déplogué est aussi un incontournable à voir. Idéalement après le 15 novembre 2021 afin de pouvoir en profiter debout.