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Coup de cœur francophone 2019 : Flore Laurentienne

Vendredi soir, le 8 novembre, Mathieu David-Gagnon présentait le fruit de son travail sur Flore Laurentienne, cette impressionnante œuvre aussi surprenante que touchante.

C’est dans un Gesù plein que les 7 musiciens sont entrés sur scène. D’abord le quatuor à corde formé des violonistes Fany Fresard et Mélanie Belair, du violon alto de Ligia Paquin et de la violoncelliste Marianne Houle (Antoine Corriveau). Puis, c’est Sylvain Deschamps (Klô Pelgag), qui a co-réalisé l’album, et Antoine Létourneau-Berger qui ont rejoint la scène. Finalement, Mathieu David-Gagnon est entré saluer la foule timidement avant de se placer derrière les synthétiseurs qui seront son bureau de travail pour la soirée.

Les cordes de Fleuve No. 1 sont entrées comme un coup de semonce qui annonçait la beauté à laquelle nous serions confrontés pendant l’entièreté du spectacle. Il y avait un vrombissement prenant, une tension magnifique et un délai appréciable dans le tout. Un délai qui était contrôlé par Léandre Bourgeois (Les Hôtesses d’Hilaire).

Flore Laurentienne c’est une beauté atypique avec ses moments décalés, ses envolées, ses puissantes salves musicales, mais aussi ses pièces qui détonnent de l’ensemble. Le rythme de Petit piano était contagieux et nous a avertis que Mathieu David-Gagnon jouerait l’entièreté du Volume 1. Parmi les moments marquants, Fugue tient une place de choix. Après tout, le jeune homme a passé passablement de temps à étudier cette forme musicale formée « une seule mélodie musicale qui se fait brasser de tout bord, tout côté », selon ses propres dires.

Peu habile au micro, mais touchant d’authenticité, il nous a guidés à travers ce périple musical unique et curieux. Il est tôt dans le Coup de cœur francophone pour dire que ce sera LE spectacle du festival, mais difficile d’imaginer ce qui pourrait offrir un moment plus percutant.

C’est quand même cool de voir à Coup de cœur francophone un groupe instrumental. Et à ceux qui auraient l’envie de critiquer le fait que ce n’est pas en français-s’il-vous-plaît (parce qu’il a n’y pas de paroles), je pense que la musique de Mathieu David-Gagnon porte en elle quelque chose de profondément rattaché à la terre québécoise. C’est le fleuve, les forêts, les grands espaces qui nous viennent en tête à de nombreux moments à l’écoute de l’album. Et c’est magnifique.

Ne manquez pas ça, si ça revient en spectacle.