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Concert: Chelsea Wolfe + Youth Code au National – 20 octobre 2017

J’ai toujours été le pire dude en ce qui concerne l’organisation du temps. Quand Louis-Philippe nous a demandé qui voudrait couvrir le show de Chelsea Wolfe, j’ai dit oui tout de suite. J’ai complètement oublié le fait que l’un des shows que j’attendais le plus de l’automne avait lieu le même soir. Je m’en suis rendu compte 2 jours avant le spectacle, mais bon. J’ai juste une parole. C’est ainsi que j’ai manqué le spectacle de Soulfly qui joue l’intégrale de Point Blank de Nailbomb aux Foufounes Électriques. Pour les non-initiés, Nailbomb est un hybride hardcore/thrash/industriel mené par l’ex-leader de Sepultura et leur seul album, Point Blank est un disque essentiel dans la discographie de Max.

Mais bon. Fuck That. Je l’ai manqué.

En revanche, j’ai quand même eu droit à beaucoup de guitares électriques et quelques cris gutturaux au spectacle de la nouvelle reine de la noirceur.

Mais commençons par le début.

Je suis arrivé à temps pour voir l’intégralité du spectacle de Youth Code. Le duo de Los Angeles, formé de Sara Taylor et Ryan George, donne dans l’hommage au son des groupes de Wax Trax dans les années 80, dont KMFDM, Pig ou Ministry. Ajoutez à ça une voix gutturale criée, celle de Taylor, et vous obtenez une version méchante de Crystal Castles!

C’est peut-être la balance de son qui a fait en sorte que j’ai trouvé la prestation du duo EDM un brin longuette. La voix de Taylor était beaucoup plus forte que les rythmes industriels préprogrammés de George et on a longtemps eu l’impression d’entendre la même chanson ad nauseam assise sur des mélodies quasi absentes en raison de leur manque de puissance. C’est vers la fin de sa prestation que le duo a sorti ses pièces les plus accrocheuses et que le son a fini par être mieux calibré. Hélas, ce ne fut pas suffisant pour modifier notre impression globale de la performance.

Un petit 20 minutes d’attente et la principale intéressée est finalement arrivée sur scène pour nous présenter les pièces de Hiss Spun, son tout nouvel album. Celui-ci s’inscrit dans sa discographie en tant qu’album le plus lourd du répertoire de miss Wolfe. On y retrouve Kurt Ballou de Converge à la réalisation, Troy Van Leeuwen de QOTSA aux gros riffs et une contribution vocale du leader de feu Isis, Aaron Turner, sur la pièce Vex. J’ai beaucoup aimé Hiss Spun. J’irais même jusqu’à dire que c’est la première fois que je tripe autant sur un album de Chelsea Wolfe. C’est peut-être parce qu’elle commence à se tenir avec des artistes qui m’intéressent depuis longtemps, mais j’ai l’impression que les influences doom et black métal qu’elle commence à intégrer à sa musique lui forgent enfin une identité unique. Oui, je l’ai longtemps confondu avec Zola Jesus à l’époque où les deux artistes se talonnaient. C’est maintenant chose du passé.

Et sur scène ça donne quoi? C’est presque une copie conforme de l’album, mais en plus loud et abrasif. La présence de la chanteuse maquillée comme Abbath d’Immortal est un brin effacée, mais ça fait plus de place aux guitares. Le spectacle a commencé avec le trio de chansons qui ouvrent l’album (Spun, 16 Psyche et Vex) et c’est Sara Taylor de Youth Code qui a chanté la track de voix de Aaron Turner. C’était une mise en bouche parfaite pour un spectacle qui allait également nous faire revisiter certaines des meilleures pièces de Abyss et de Pain is Beauty en versions plus musclées, adaptées au nouveau son de la dame en noir.

Au final, je ne me suis pas trop ennuyé de Nailbomb. C’était mon baptême de Chelsea Wolfe sur scène et je n’ai vraiment pas été déçu que ce soit au niveau de la justesse de sa voix, de la précision de son groupe, des jeux de lumière inventifs. Tout était très solide. Pour la suite des choses, je souhaite que l’artiste de 33 ans s’enfonce encore et toujours plus dans le métal. Elle est en tout