Concerts

Cindy Lee et Born Winner aux Foufounes Électriques, le samedi 18 mars 2023

L’insaisissable Cindy Lee (projet de Patrick Flegel) foulait samedi soir les planches des Foufounes Électriques avec le groupe montréalais Born Winner en première partie. Bouquet de fleurs en plastique et manteau de fourrure étaient au rendez-vous.

Born Winner

Une chose est frappante avec Born Winner : ils ne sont que deux. Formé d’un chanteur-guitariste et d’un bassiste qui, ma foi, vole absolument tout le spectacle, le groupe n’a guère manqué d’énergie pour habiter la scène. Même avec une boîte à rythmes aux résonnances années 80, il n’en fallait pas plus pour être saisis par les influences très rock de la formation. La guitare – élément majeur de leurs compositions – plongeait à plusieurs reprises dans de très longs solos stridents soutenus par le bassiste. En fait, je dirais même qu’on assistait à un dialogue entre les deux musiciens ; un échange dont le langage relevait surtout du shredding. Divertissant autant pour eux que pour nous.

Cindy Lee

Les gens l’attendaient ; l’univers délicat et à la fois insondable de Cindy Lee.

Dans son apparat habituel, le manteau de fourrure blanc et les longues bottines rétro étaient donc de mise sur scène. Un collage de scènes dont l’alter ego drag de Patrick Flegel (ex-membre de Women) est le personnage principal a défilé pendant près d’une heure. Un film dissonant, évidemment où un tas de couches et de textures sonores s’empilent pour créer une ambiance à la fois saturée, et à la fois déconstruite. Et à l’évidence, de façon splendide. Parce que c’est ce que je remarque dans la salle ; les gens dansent légèrement – les gens se collent.

Un effet d’harmonie qui, toutefois, se fait interrompre lorsque Lee empoigne le micro pour s’adresser à la foule entre ses morceaux : le micro grésille de façon volontaire et on accepte avec joie la proposition. Puisque le micro « brisé » n’est qu’une continuité de ce collage sonore issu des albums What’s Tonight to Eternity (2020) et Model Express (2018). Le grain est à fond la caisse, les lignes de guitares sont perçantes – mais le tout est enveloppé de nuances stylistiques en arrière-plan qui se brouille entre noise et glam rock. Parfois, l’artiste agrippe sa guitare pour s’abandonner dans un solo, assise sur un tabouret. Un effet qui alimente l’espèce d’image déphasée du personnage et qui fonctionne entièrement avec l’univers singulier de Cindy Lee.

Du haut du balcon, des fleurs en plastique lui ont été lancées. Elle nous glisse quelques mots, entre autres que « we all would like to be the disco ball in a discotheque ». Et justement, c’est exactement l’atmosphère que Cindy Lee a réussi à transmettre sur scène : une boule disco qui illumine les coins sombres de l’hiver.

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