Chroniques

Une entrevue avec Malik Djoudi

Dire que le deuxième album de Malik Djoudi est très attendu en France est un euphémisme. En effet, deux ans après le fulgurant Un, entièrement réalisé par l’artiste originaire de Poitiers, voilà que celui-ci revient avec Tempéraments, un opus pop-électro onirique dans la continuité du précédent et dont la sortie est prévue ce vendredi 22 mars.

 

Une reconnaissance outre-Atlantique

Fort de l’aura de Un qui a connu un succès fulgurant auprès du public et de la critique ainsi que devant le succès grandissant de l’artiste qui cumule les festivals de renom et les salles prestigieuses, ce deuxième album bénéficie d’une sortie conjointe en France et au Québec. « C’est un rêve de jeunesse qui se concrétise, affirme l’artiste. J’ai une influence très anglo-saxonne et le fait de voir mon album partir en Amérique du Nord, c’est une grande joie. »

Cependant, si l’artiste se réclame d’influences anglo-saxonnes telles que Michael Jackson, les artistes du label Constellations ou encore James Blake, celui-ci privilégie un chant en français. « Quand j’étais plus jeune, mes parents écoutaient pas mal de musique française : Bashung, Gainsbourg, Brel etc., déclare Malik Djoudi. Pourtant dans mes premiers groupes, je chantais uniquement en anglais, jusqu’à mon premier album. Avec le recul, j’ai l’impression que je me cachais derrière cette langue, et écrire en français me semblait inaccessible par rapport aux auteurs cités précédemment, constate le musicien. Quand je suis revenu de voyage, les premiers mots qui sont sortis étaient en français et ça m’a semblé évident de continuer de cette manière. »

Un travail exigeant

Loin des clichés habituels, Tempéraments a été conçu de la même manière que le précédent; en toute simplicité dans l’appartement pictavien de Malik Djoudi. « Pour ce deuxième album, j’ai gardé la même façon de travailler avec plus de moyens et un entourage qui m’a fait confiance dans ma démarche, déclare l’artiste. À la différence que le premier album je l’ai mixé moi-même alors que pour celui-ci on l’a fait dans le studio de Ash Workman (le producteur de Metronomy entre autres). Mais sinon, j’ai fait ça dans mon salon, avec les mêmes instruments, assure le musicien. J’étais beaucoup en tournée et quand je rentrais chez moi du lundi au mercredi, je composais. Ç’a été beaucoup de recherches de sons, de suites d’accords, d’harmonies et surtout avec une volonté de se renouveler, affirme Malik Djoudi. Et enfin, poser le texte qui va bien dessus. J’ai vraiment eu envie d’aller plus loin, la pression du deuxième album était positive. »

C’est ainsi qu’est né Tempéraments, douze titres électro-pop vaporeux où figure d’ailleurs sur le titre À tes cotés, un duo avec Étienne Daho, un des précurseurs de ce style en France et dont Malik Djoudi a assuré plusieurs premières parties. « Avec Étienne, ça fait deux ans et demi qu’on se connaÎt, déclare Malik Djoudi. On s’est rencontré dans un festival à Hyères dans le sud de la France, le courant est tout de suite passé et nous sommes devenus amis. Je lui ai proposé de chanter sur un des morceaux de l’album lors de sa venue pour un concert à Poitiers, il a dit oui tout de suite et ça s’est super bien passé évidemment. »

Une nouvelle tournée

Après avoir écumé les plus grands festivals de l’Hexagone (Nuits de Fourvière, Francofolies, Pete The Monkey, MIDI Festival, Biarritz en été, Rock en Seine, Coconut Festival etc.) avec son album précédent, l’artiste a hâte de présenter son nouveau projet sur scène. « On est deux sur scène, avec un ami de longue date qui est bassiste à la base, mais qui manie aussi très bien tout le reste, assure Malik Djoudi. L’objectif est de bien retranscrire l’album et s’en écarter aussi en faisant souvent des versions étendues, confie l’artiste. Je joue de la guitare, du clavier, donc au final, c’est un bon mélange entre l’organique et l’électronique, conclut Malik Djoudi. »

Tempéraments est disponible au Québec à partir du 22 mars 2019.

*Cet article a été écrit en collaboration avec Lisbon Lux Records.

Crédit photo: Marcel Hartmann