Spécial finale des Francouvertes: Dylan Perron
Voici venu le dernier de mes entretiens avec les finalistes des Francouvertes. C’était au tour du coloré Dylan Perron de se faire interroger dans un Van Houtte de la rue sur St-Catherine Portrait d’un musicien qui tourne inlassablement et qui sait ce que ça prend pour vivre de musique.
LP: Salut Dylan!
Dylan: Salut.
LP: Comment tu trouves l’expérience Francouvertes jusqu’à maintenant?
Dylan: C’est bien. C’est sûr que ça reste un concours. Quand l’album est sorti, on en fait plusieurs et ça ne me tentait plus. Mais une amie (Corine pour ne pas la nommer) qui m’aide avec la gérance m’a dit: «Ferme là pis inscris-toi!». C’est chouette d’être rendu en finale vu qu’on est arrivé là sans attente. C’est étonnant, on n’a pas de fan-club, surtout pas à Montréal. On ne fait pas descendre un autobus de l’Abitibi. C’est vraiment le monde qui venait à la soirée qui a voté pour nous. C’est un peu inespéré. On reçoit beaucoup plus d’attention médiatique, ce qui est le fun, mais c’est sûr aussi que les prix qu’on gagne (NDLR: Des performances rémunérées dans des festivals) nous donnent de la visibilité. On est moins payé que l’année passée pour le même show, mais on a plus de couvertures…
LP: Parce que vous étiez déjà passé avec Élixir de Gumbo?
Dylan: Ouais, on est déjà rendu à 200 et quelques shows. Mais on est un cas atypique. On joue beaucoup, mais on est totalement inconnu. Ce qui me va, par contre. J’ai la paix et j’en vis bien. Ce qui est bien, c’est que ça fait un an et demi qu’on étire l’album et le concours va me forcer à en écrire un deuxième. On pourrait retourner en Europe, même si on y a été cet automne parce qu’on est encore de purs inconnus et le monde ne connaît pas nos chansons, mais ici, va falloir se renouveler.
LP: C’est bizarre quand même que vous ayez voyagé en Europe, fait des vitrines et que les médias ici (et on s’inclut là-dedans) vous ignorent un peu.
Dylan: Tu vois au Coup de coeur francophone, on a joué avec Pepe et sa guitare et je pense qu’il y avait 20 personnes dans la salle. Pourtant, on a fait les Francofolies. Mais en même temps c’est moi qui fais tout, tout seul; la réponse est un peu là aussi. Mettons que les Francouvertes, ça nous permet d’avoir des entrevues, ça tape la «trail» pour le prochain album.
LP: En plus avec le genre de musique que vous faites. Ce n’est pas ce qui pogne le plus à la radio.
Dylan: C’est sûr que des bands de vrai bluegrass, y en pas beaucoup… c’est assez pointu comme genre. Même avec le Québec Redneck Bluegrass Project, ce n’est pas ça qu’on fait. Sinon le monde dit souvent Canailles, mais ce n’est pas non plus exactement du bluegrass parce qu’il y a une batterie. Y a peut-être plus de gaz dans ce qu’on fait, mais on s’en tient à du réel bluegrass.
LP: Et pour le prochain?
Dylan: Ça risque d’être plus chanson parce que j’y prends goût. Sur le premier, une toune sur deux, tu peux te torcher avec les paroles. J’ai fait un band qui allait plaire aux musiciens, qui allaient leur donner le goût de jouer avec moi. Et qui serait viable économiquement. Je fais environ 160 shows par année, pas tous avec Élixir, je fais de tout, je joue avec QRBP, parfois j’accompagne une chanteuse ou encore une finale de Cégep en spectacle, mais c’est suffisant pour être mon seul travail.
LP: Dans les autres artistes des Francouvertes, as-tu des préférés?
Dylan: Je te dirais que C-Antoine Gosselin m’a bien plu. Je me suis bercé sur ses pièces, je mettrais ça chez nous après Pellerin. Il n’avait rien à prouver, y était dans ses deux «shoe/claques», à sa place. Et Yokofeu, ça groovait en sacrament! Il me faisait penser à Jim Morrisson.
LP: Merci Dylan!
Dylan: Merci à toi. À lundi.
Y a une toune de Nicolas Ciccone qui joue derrière nous.
Dylan: J’ai assez hâte d’ouvrir pour lui.
Rires bien gras.
http://francouvertes.com/artistes/dylan-perron-et-elixir-de-gumbo/