Chroniques

Robert Robert : de retour à Villeray

La semaine dernière, Robert Robert lançait un nouvel album Silicone Villeray, son premier album en langue française. Le DJ, auparavant signé chez un label parisien, a troqué la platine et l’anglais pour des instruments acoustiques afin de changer d’ambiance. Rencontre avec un artiste qui est content de revenir à la maison.

C-A : À la base, tu fais de la musique électronique, t’as collaboré avec plusieurs artistes de la scène électronique montréalaise. Et là, tu arrives avec ton premier album en français. Qu’est-ce qui s’est passé pour en arriver à cette transition ?

RR :  À force de faire de la musique électronique, je me suis rendu compte qu’autant j’aimais ça, autant je n’arrivais pas à livrer les histoires que je voulais raconter, voire connecter avec les gens que je voulais. J’avais l’impression que ce que je faisais, c’était approprié pour les «rates» et les choses comme ça. Je n’avais pas l’impression non plus que c’est là que je voulais que ma musique soit écoutée. Le tout a commencé de manière plus personnelle. Je le faisais pour moi. De fil en aiguille, c’est arrivé au point que j’ai quitté mon label qui était à Paris. Je suis revenu ici. Je me suis dédié à ça uniquement pendant deux ans et ça a donné Sillcone Villeray au final.

C-A : Les rencontres que tu as faites durant la production de l’album semblent avoir été importantes. On peut bien sûr mentionner Hubert Lenoir. Avec lui, tu as signé le simple La Nuit se Plaindre et il a co-réalisé l’album. À quel point justement toutes ces rencontres ont été importantes ?

RR : Au départ, quand j’écrivais mon album en français, je ne m’attendais pas à ça. J’ai été inspiré à faire de la musique en français parce qu’il y a des artistes comme Hubert Lenoir, Les Louanges, etc. J’aimais beaucoup ce qu’ils faisaient et je connectais avec eux. J’avais toutes mes chansons, mes compos et mes textes, mais rencontrer des gens qui connaissent vraiment ça, ce genre de musique là, et avoir leur feedback, ça m’a poussé vers la bonne direction.

C-A :  Alors, justement, à quel point le style Lenoir est-il venu se mélanger au style de Robert Robert ?

RR : Je pense que dans La Nuit Se Plaindre, on peut l’entendre dans les instruments qui sont joués comme la guitare et la basse, entre autres. Pour le reste, je pense que le point commun que l’on avait, Hubert et moi, c’est qu’on aime vraiment la même musique même si on ne crée pas le même style de musique. C’est là que la connexion s’est faite.

C-A : Robert Robert n’est pas ton vrai nom. Ton vrai nom est Arthur Gaumond-Marchand. Comment arrive-t-on avec un nom d’artiste comme Robert Robert ?

RR : J’avais 17 ans, j’étais avec des amis, je venais d’écrire une chanson et le processus s’est fait tout seul. Y’a pas eu une énorme réflexion, ça s’est conclu d’instinct.

C-A : Aujourd’hui, tu es de retour à Montréal. T’as signé chez Chivi Chivi (Étienne Dufresne, Lydia Képinski, etc.). Aujourd’hui, comment aimerais-tu que l’on consomme ta musique ?

RR : C’est sûr qu’en ce moment, je travaille pour concevoir un spectacle, un concert, etc. Cependant, la façon que j’ai conçu cet album, c’est pour que tu sois en mesure de l’écouter n’importe où. Que ce soit un portable, un iPod, etc. On s’est assuré pour que ça sonne bien partout. Mais je l’espère que les gens vont le consommer dehors avec des amis.

C-A : Mais l’envie de faire des spectacles et être devant une foule (Osheaga, Ile Sonic), est-ce quelque chose qui t’intéresse ?

RR : Le spectacle que je monte en ce moment, c’est avec un band. Avec de vrais instruments, ainsi que mes synthés. Mais, du DJing, j’en ai fait beaucoup. C’est encore un truc que je trouve l’fun, mais ce n’est pas la chose qui représente le mieux le véhicule de l’album. 

L’album Silicone Villeray est disponible en vinyle et sur les plateformes de lecture en continu.

En collaboration avec le 101,9 FM CHAI

Crédit photo: Robert Halas