Chroniques

Raconte-moi ton disque:
Seb Black

DS13 0524 Black 2750Ce mois-ci, dans le cadre de la chronique Raconte-moi ton disque, j’ai rencontré l’auteur-compositeur-interprète, réalisateur, touche-à-tout musical et fanatique de littérature anglo-saxonne nommé Seb Black. Nous nous sommes donné rendez-vous au Lab Mastering afin de réentendre l’un des albums pop-rock parmi les plus abondants, innovants et captivants de l’année en cours.

Sorti de nulle part, cet album homonyme de Seb Black est apparu dans les bacs au mois de mai dernier et a obtenu plus que sa part de critiques élogieuses. J’en avais fait la présentation sur Le Canal Auditif (voir le lien en fin d’article) et au fur et à mesure que se sont enlignées les écoutes (lors de la préparation de cette rencontre) je me suis rendu à l’évidence… Black est un talent supérieur voué à un grand avenir. C’est avec un plaisir renouvelé que nous avons réécouté ce disque dans l’un des meilleurs système de son qui soit. Croyez-moi, ça sonne! Donc, je vous propose une excursion, piste par piste, de ce Seb Black.

On Emery Street

Chanson caractérisée par ce double «bass-drum» matraque au refrain. En studio, Black (un talentueux autodidacte) fonctionne beaucoup au coup de cœur et à l’instinct. Par un jeu de studio complexe, il réussit à allier un jeu de batterie réel à un effet sublime qui vient propulser la rythmique du refrain de cette chanson à un niveau inégalé.

No Friend Of Mine

Morceau qui se distingue par ces clappements de mains, par cette batterie dont la résonnance est accentuée et surtout… par des guitares exécutées sans amplificateurs qui sonnent crasseuses et salopées; un autre truc de studio inventif gracieuseté de Black. Un rock bleusy résolument moderne. Solide!

Go Out In Style

La recette? Une batterie synthétique, un orgue échantillonné/saturé, des guitares amplifiées, un riff en introduction inspiré directement du classique cinématographique de Sergio Leone intitulé Le bon, la brute et le truand ainsi que ce banjo dynamisant habilement ce refrain joué par Matt Shefler. Réussi et foisonnant!

Lil’Boomer

Le chien de Seb qui aboie en introduction, un piano, des synthétiseurs joués par notre protagoniste lui-même et des cuivres enregistrés directement en studio. C’est à ce moment précis que Black me confie qu’il est un fanatique d’une musique nommée Crunk; un hip-hop crée à Memphis, Tennessee, au début des nineties.

Got No Twist

Une singulière histoire que celle de Got No Twist… En plus d’une mandoline omniprésente, vous y entendrez du violon joué par un nomade rencontré au hasard par Seb Black. Moyennant une récompense monétaire, le musicien a enregistré sa piste en une seule soirée. Le bonhomme n’a aucune limite créative…

Way Down The Line

Majoritairement colligée en direct en studio, cette pièce est l’une des plus anciennes du répertoire de Black. On y sent une influence reggae marquante. De plus, la voix de Black a été consignée dans un légendaire microphone RCA 44 utilisé régulièrement afin d’enregistrer la voix de Johnny Cash à l’époque.

Trouble

Folk-country classique qui fait agréablement contraste avec l’exubérance sonore des autres ritournelles de l’album. Dépouillée, axée sur la voix granuleuse de Black, cette chanson est peut-être celle qui ressemble le plus à l’univers de Tom Waits… et Seb Black ne s’en cache pas du tout!

Step Aside

Retour à la richesse sonore préconisée en début d’album. Step Aside est fertilisé par un Wurlitzer saturé à l’extrême, mais surtout grâce à cette chorale de six pistes de voix superposée qui octroie une atmosphère grandiose à cette pièce. Fait à noter, la basse et la batterie ont été enregistrées en même temps.

The Rich Kids

Voilà une chanson détenant une esthétique électro-pop issue des années 80. Batterie falsifiée, sonorité répétitive inspirée d’une ritournelle d’April March titré Chick Habit, castagnettes et guitares funky sont les principaux ingrédients soulevant cette chanson à un niveau supérieur.

2nd Best

Une ballade prenante qui vient conclure efficacement ce premier effort. Chanson qui se distingue par cette mixture d’un piano joué par Baptiste Chatelain et d’un violon. C’est Seb Black qui s’occupe de la batterie. Il joue de tout, réalise et écrit avec un grand talent!

Seb Black est l’un des créateurs les plus volubiles, passionnés, généreux et intéressants qu’il m’ait été donné de rencontrer. De plus, l’artiste possède une culture musicale éclectique qui lui permet d’avoir une ouverture d’esprit absolue en situation de création. L’homme écoute du Riff Raff, du Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, du Yellow Wolfe, du Odd Future, du Social Distortion, du Dropkick Murphys, du Violent Femmes, bien entendu du Tom Waits et j’en passe. Rien ne l’arrête, tout est possible pour ce réalisateur hors pair, car aucune contrainte imaginative n’existe dans son univers.

Seb Black carbure à l’instinct, refuse tout cadre contraignant et ne se pose pas de questions inutiles qui empêchent l’action. Un self-made-man authentique, cultivé et qui devrait nous surprendre au cours des prochaines années. Si vous appréciez le pop-rock accessible et ingénieux, c’est cet album qu’il vous faut. Une bien belle rencontre avec cette fascinante bébitte musicale!

La critique de Stéphane Deslauriers :
lecanalauditif.ca/seb-black-on-emery-street/

www.lelabmastering.com/fr/

sebblack.bandcamp.com

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