Chroniques

PULP | Les albums classés du pire au meilleur

On est parti pour un autre palmarès de carrière d’un artiste! On se lance dans la discographie du groupe PULP, qui lancera vendredi son huitième album, intitulé More.

Ont participé à cette sélection : Raphaël Boivin, Louis-Philippe Labrèche, Marc-Étienne Mongrain et Stéphane Plante.

7. It (1983)

Déjà prometteur, mais ce n’est pas résolument pas l’album qui va permettre au band de remplir des stades — du moins en Angleterre — au cours des années 90. La voix de Jarvis, pas encore en pleine possession de ses moyens, erre la plupart du temps. Musicalement, on est encore un peu à la croisée des chemins entre un post-punk un peu quelconque et des restants de new wave. La prise de son peut paraître bancale, mais ça fait partie du charme à la première écoute, quand on sait la notoriété que Pulp a acquise. Est-ce que It a plus une valeur d’artefact que d’un authentique trésor caché des années 80? Un peu des deux. 

6. Freaks (1987)

Sur Freaks, Pulp ne manie pas encore l’art du pacing impeccable qu’on retrouvera sur Different Class. Ça part dans l’expérimental tout croche sur Fairground. Quatre ans après leur premier effort It, on sait que la bande cherche à se réorienter en s’éloignant de la guitare acoustique prédominante sur It, leur premier album sorti 4 ans plus tôt. Encore des apprentis, les musiciens s’égarent un peu et oublie de s’accorder. Comme sur les arpèges de guitare d’I want you, qui dégage un irrésistible charme kitsch si cher à Pulp. C’est d’ailleurs une des rares tounes de l’époque que le groupe va jouer en spectacle au cours de la décennie. Les autres chansons sur Freaks ne connaîtront pas cette pérennité. 

5. Separations (1992)

Malgré ses faiblesses techniques, Separations annonce quand même tout le potentiel d’un grand band. Même si une couche de professionnalisme s’installe tranquillement dans la discographie, ce troisième album sonne encore comme un démo par moment. Avec le recul, la presse musicale britannique a souvent affirmé que c’est l’album qui fait entrer Pulp dans la cour des grands. Mais il y avait encore de la distance à franchir. La pièce-titre s’étire sur une intro de violon menant à une envolée lyrique bizarre. Tout de même, tout le travail accompli par le groupe sur Separations leur a fait comprendre de se servir du studio à leur avantage. C’est peut-être ce qui fait que des simples commencent à paraître ici et là. 

4. We Love Life (2001)

La pente plus rock est ici largement accentuée. On fait la part belle aux guitares dans le mix. Au détriment du synthé peut-être qui résonne plus subtilement d’une toune à l’autre. Avec nul autre que le grand Scott Walker, idole de Jarvis depuis toujours, à la console pour produire l’album. Quand même étrange de constater aujourd’hui que c’était le dernier album du groupe presque un quart de siècle. Mais il contient aussi son lot de pépites. Le groove de Weeds II (The Origin of the Species) reste plutôt inhabituel dans le répertoire du groupe. Mais c’est bienvenu.  Encore une fois, le ton est juste. Même susurré comme sur Roadkill, Jarvis reste le grand maître d’œuvre de la patente. 


3. His’n’Hers (1994)

Ce quatrième constitue peut-être l’entrée du groupe dans les ligues majeures. En pleine britpop, malgré le fait que l’Angleterre produise alors des groupes à la tonne, Pulp arrive avec His‘n’Hers et tire brillamment son épingle du jeu. À ce moment de leur carrière, c’était un sommet d’interprétation pour le groupe. Tout ce que Pulp avait tenté d’expérimenter avec plus ou moins de chance sur ses albums précédents, les narrations langoureuses, les petits punchs de clavier pop, s’avère ici pleinement maîtrisé. De façon générale, l’énergie est mieux canalisée. Toujours le même romantisme décalé servit par le persona de Jarvis, plus imposant que jamais.

2. This is Hardcore (1998)

Après Different class, dire que la barre était haute pour Pulp relève du plus pur pléonasme musical. Même si Pulp parvient à placer des simples accrocheurs sur chaque album, c’est jamais avec des pièces si évidentes radiophoniquement parlant. Surtout sur This is Hardcore. L’enrobage est pas mal moins pop et plus sombre. On ne retrouve peut-être pas tant des stompers pour remplir les planchers de danse, mais ça montre justement la psyché d’un groupe capable de maturer en se réinventant sans devenir pépère ou trop accroc à des formules ayant fait leurs preuves. Mais surtout, This is hardcore s’exprime vraiment à travers ses ambiances. Même si, dans l’ensemble, les chansons sont plus longues (Seductive Barry s’étire sur 8:31 sans qu’on s’en rende vraiment compte), les imparables refrains accrocheurs dès la première écoute abondent.  

1. Different Class (1995)

Le Saint-Graal de la discographie de Pulp. Toutes ces années dans l’ombre qui galérait depuis plus de 10 ans sont enfin récompensées et confinent à Jarvis Cocker le statut de vedette absolue en Angleterre. Une coche, ou deux, au-dessus de His‘n’Hers, son prédécesseur déjà notable. Pulp abonde et excelle dans le mélange des genres fluide alternant entre des emprunts ici et là à certaines rythmiques discos, de la synth-pop mais avec des guitares dans le tapis. Et toujours ce cri haut perché de Jarvis Cocker qui vous arrache le cœur dans les refrains. Sorti en pleine guéguerre entre Oasis et Blur, Pulp n’en avait que faire de ses animosités perfides et la bande a joué sa game dans son coin sans se laisser berner. Chapeau! Si sur His‘n’Hers, un culte est né, sur Different Class, il est célébré. 

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