Chroniques

Barry Paquin Roberge (dans BPR Strut)

Prélude à l’extase avec Barry Paquin Roberge

Barry Paquin Roberge se trouve au sommet de son art avec Exordium to Extasy — ou le « prélude à l’extase » –, une seconde offrande très appréhendée pour le groupe. Le public et les fans découvriront de quel bois se sont chauffés ces Montréalais dès le 26 février, soit quatre ans après Voyage Massage. À ce sujet, on s’est entretenu avec le noyau de la bande et on a joué à « ça, ou ça »!


C’est une grosse journée pour BPR, car les mecs s’enfilent une tonne d’entrevues via Zoom en ce lundi frisquet. Même notre rencontre a été ajoutée à la dernière minute à leur agenda. Vêtus de magnifiques peignoirs de satin, Étienne Barry, Sébastien Paquin et Alexis Roberge m’ouvrent la porte de leur univers, tout sourire et tasse de café à la main. Je tombe immédiatement sous leur charme. Mais… Pourquoi la lingerie fine, en fait? 

Paquin : « C’est qu’on a promis des photos sexy aux 50 premières personnes qui achètent notre vinyle… Fait que là, faut faire les photos (rires). »
Barry : « À date, ça marche pas notre affaire! »

Habile screenshot de moitiés de faces, effectué par nul autre que moi-même.
De gauche à droite : Paquin, Roberge et Barry.

Entre l’époque Pawnshop Bargain et aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé pour BPR. Barry me confie que pour ce premier EP, ils pratiquaient dans un local « gros comme un placard à balais, comme Harry Potter sous l’escalier », précise-t-il. À l’étape de transposer leurs compositions à la scène, ils adoptent la formule du sextuor pour de bon.

Paquin : « C’est très communautaire (lol). »

Si Barry Paquin Roberge a débuté en tant que trio, on compte maintenant six têtes pensantes au sein du collectif / super-groupe. Voilà que la copine d’Étienne, Anna Frances Meyer (Les Deuxluxes), Jonathan Lafrance (Muscadettes) et Jocelyn Gagné (Les Breastfeeders) joignent leurs forces au noyau. Dommage que leur nom ne soit pas Barry-Paquin-Roberge-Meyer-Lafrance-Gagné. À moins que…

Barry : « Non, non! On a limité ça à “BPR” parce que sinon… Faut pas virer fou! Crosby, Stills, Nash & Young, c’était déjà quelque chose, mais là…! »

Photo : Mahé Charpentier

Les Bee Gees > tout

BPR possède un son particulier, situé quelque part entre le rock glamour, le garage et le disco-funk légèrement kitsch. Ce son semble avoir évolué à travers les étapes de vie du band. Que s’est-il passé entre Voyage Massage et Exordium to Extasy

Paquin : « Les Bee Gees! C’est ça qui s’est produit. On les connaissait, là », me rassure-t-il. « Mais je me suis rendu compte que leur période de 1974 à 1981, leurs albums sont tous « over the top« . Ce sont des auteurs-compositeurs extraordinaires, avec une petite twist prog qui reste super dansante. »
Roberge : « Au départ, je dirais qu’avec les Buddy McNeil and The Magic Mirrors [leur ancienne formation] on écoutait plus de country folk, disons.»
Barry : « Ouais, du rock’n’roll classique, garage, tu sais? »

Paquin : « Finalement, on a fini par écouter Diane Tell à fond en se rendant à nos gigs… C’est sûr qu’à un moment donné, il a fallu qu’on adapte notre son. Puis je dirais que cet album-ci, c’est celui où on a le plus catché notre « essence ». »
Barry : « Ouais, le «vrai» BPR! »
Paquin : « Notre premier album, Voyage Massage, c’était comme l’entre-deux. Là, c’est vraiment ça, BPR. Pis check ben le prochain, il va être encore plus « BPR« ! (rires) »

Photo : Bruno Destombes

Pour Exordium to Extasy, le collectif fait appel pour la première fois à des gens à l’extérieur de la bande afin de produire le disque. À la réalisation, le saxophoniste jazz-pop expérimental Félix Petit (Les Louanges, Oblique, Étienne Dufresne) et Jean-Bruno Pinard (Caltâr-Bateau, Elize, Aramis) au mixage. Pour prendre de bonnes décisions, on peut dire que les mecs ont choisi des alliés d’enfer. 

Paquin : « BPR c’est dur à leader! Y’a personne qui est capable de faire ça, même nous autres on n’est pas capables (rires). Avec Félix et JB, la confiance était là. »
Barry : « Même si tu veux amener les choses dans une certaine direction, y’a quelque chose qui se passe dans un groupe — surtout quand t’es six personnes qui jouent de la musique en même temps. La musique veut aller dans une direction et t’as pas tant de contrôle là-dessus. C’est ce qui sort de ces six personnes-là en ce moment, et il faut le capturer! »

Pour capturer cette essence, Étienne, Sébastien et Alexis ont enregistré les dix pistes d’Exordium to Extasy en une semaine, avec tous les instruments et leurs instrumentistes dans une seule pièce, à la façon old school, au studio B-12 de Valcourt il y a plus d’un an. Pour les voix et la finition, les choses se sont toutefois corsées avec l’arrivée de la crise sanitaire mars 2020.

Barry : « On a dû finir ça dans nos apparts respectifs pour terminer l’album à temps. On ne pouvait juste pas aller ni au local, ni au studio. Y’a juste moi qui a pu aller au mix avec Félix et JB. Disons que ce n’était pas comme ça qu’on voulait faire l’album à la base… »

BPR devant le studio B-12, Valcourt en décembre 2019

Il est fou de penser que BPR ait persisté à vouloir terminer l’album, malgré les aléas de la vie. Nous voici quand même un an plus tard avec un disque ! Un seul truc vient assombrir le portrait : les concerts indiqués à leur calendrier sont comme des mirages à l’horizon.

Roberge : « On est rendus au stade où on se demande si on annonce nos shows, parce qu’on ne veut pas que les gens paient pour des billets qui devront être remboursés anyways. » Ouin… Le meilleur est à venir, mais pas tout de suite.

Voilà bientôt deux mois que j’écoute Exordium to Extasy #privilège. Je suis curieuse de savoir quelle est la chanson qu’ils ont le plus hâte d’interpréter en concert.

Roberge : « No Time to Talk! » 
Paquin : « En fait je les aime pas mal toutes… J’peux te dire celles que j’aime pas par contre! (rires) »
Barry : « J’aime Soviet Love, je ne sais pas si c’est ma préférée, mais c’est du gros BPR, un peu étrange, avec la portion opératique et le gros solo de guitare rock! »
Paquin : « Elle est quand même assez péteuse!! Oh, ou bien le jam dans Mystic Love : Extasy, parce que le truc le plus fun à jouer, c’est toujours le jam! »

BPR lors du tournage du clip de BPR Strut.

En rafale : on joue à « Ça, ou ça? »

Bee Gees ou Prince? 

Paquin : « Bee Gees! »
Barry : « Prince! »
Roberge : « Faut que je tranche? Bee-Prince! Prince-Gees? »
Paquin : « Je dirais… Prince pour le live et les Bee Gees pour la qualité des enregistrements. »

Rolling Stones ou Beatles?

Barry : « Moi j’suis ben dans les Stones ces temps-ci…»
Paquin : « Moi j’suis Beatles! Mais j’avoue que j’suis moins « Beatles » que les carrières solos de chacun d’eux. »
Roberge : « Je tranche! Rolling Stones. »
Barry : « Oui! Les Stones des années 80, Undercover, Tattoo You. »

Hall & Oates ou Christopher Cross?

Tous en coeur : « Hall & Oates. »
Barry : « Ça aurait été tough si ça avait été Sparks. »
Roberge : « Bahhhh non, Hall & Oates au boutte. »

C’est alors qu’Anna Frences Meyer se joint à nous. Beau temps, mauvais temps, cette femme est fabuleuse. Aujourd’hui, la flûtiste et chanteuse est vêtue de fourrure rouge de la tête aux pieds, puis d’un masque assorti. Tout le monde est content, ça boit du café alcoolisé dans des tasses à espresso.

Barry : « Il manque juste le café dedans… »
Paquin : « Eille, c’est ben trop le party icitte. »
Barry : « C’est du rhum Rodney. »
Paquin : « Rat de nez. »

Ça commence à déraper (et on aime ça).

Satin ou velours?

Roberge : « Velours! »
Barry : « Les deux sont tellement opulents. »
Paquin : « Le satin c’est cher!! Attends, le velours c’est-tu la version de pauvre du satin? »
Meyer : « Ben non! Le satin c’est la version pauvre de la soie.
Paquin : « Ah, vas-y pour le cher. (rires) »

Cuir ou fourrure?

Grosse hésitation générale… En tous cas, chez BPR, le compromis est à la mode. On opte pour un truc réversible — fourrure-cuir. 

Aigle ou Lion?


Paquin : «Ah ben là, mon signe c’est Lion! »
Barry : « Moi je suis un aigle! Arrrgghhhh!! »
Meyer : « I wanna fly like an eagle! »
Roberge : « Lion…? »
Barry : « Ou Griffon! »

Rêve ou réalité?

Tous : « Rêve. » 
Meyer pousse une note.
Barry : « Nous on vit dans le rêve. La réalité, c’est la slush dehors. »
Paquin : « La réalité, c’est Netflix & croquettes de poulet. »
Paquin : « Et robes de chambres satinées! »

Si ÇA, c’est pas le rêve, la réalité est pas si loin de ça.

L’album Exordium To Extasy sort le 26 février via Costumes Records et BPR promettent un extra photos sexy pour les précommandes de vinyles, si jamaiiiiiiis vous vous décidez d’ici là. En voici un teaser :

Crédit photo: Bruno Destombes

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