Chroniques

le.Panda : l’univers de tous les possibles

C’est un Philippe Gagné loquace qui nous a répondu au téléphone par une grise après-midi de mars. Le lauréat du Festival international de la chanson de Granby en 2019 était franc et ouvert alors qu’on parlait de l’année dernière et de ce qui s’en vient prochainement.

le.Panda commence à faire sa marque. Celui qui était peu connu avant de s’inscrire au Festival international de la chanson de Granby (FICG pour les intimes) est maintenant à planifier les premières sorties qui viendront dans les mois à venir. Musicien au parcours atypique, il a commencé dans les rues du Vieux-Québec pour gagner sa croûte. C’est là qu’il a appris les rudiments du spectacle et perfectionné sa méthode: « Man, c’est la meilleure école de toute l’histoire de la planète, de la vie! Quand tu joues et qu’il y a du monde saoul devant toi et qu’il faut que tu les chasses, il y a une certaine prise de conscience et un certain caractère qui se développe. »

De la rue à la scène

C’est quand la Ville de Québec a commencé à rendre les choses plus difficiles pour les musiciens de la rue, en coupant les endroits et les heures d’opérations, que Gagné a contemplé pour la première fois l’idée de se tourner vers une autre façon de jouer : « Je me suis inscrit la dernière journée des inscriptions à genre minuit moins deux. Je n’étais pas tant dans le milieu de la chanson, j’avais 7 ans de fait dans la rue et je commençais à faire des gigs dans les bars. C’est en parlant avec Jérôme 50 […] lui il avait déjà fait le cabaret de la relève Le Festif!, les Francouvertes et quelques autres. Il m’a dit, pourquoi tu n’essaies pas? Voir ce qui va arriver… »

Visiblement, c’était une bonne idée de se lancer dans cette aventure. le.Panda a terminé son périple en étant couronné grand gagnant. « Quand je suis allé faire les auditions, je ne m’attendais à rien. C’est vraiment hot, c’est dans l’Église… Tu sais Granby, les gens sont vraiment sans prétention, ils t’accueillent à bras ouvert, autant les gens du festival que les bénévoles. Ce qui est le fun à Granby, c’est que t’as accès à des metteurs en scène, des gens pros. Dès le début, tu travailles avec des gens avec qui tu ne pourrais pas travailler au début. »

Le plus surpris est sans doute Gagné lui-même qui ne s’est jamais fait d’attente à travers le processus. « Je ne pensais même pas me rendre aux demi-finales! Je ne connaissais pas le milieu de la chanson. Je n’écoutais pas énormément de musique francophone, surtout du R&B, de la soul, du jazz et je me disais que ces gens-là sont tellement pros. J’avais le syndrome de l’imposteur. Je me comparais aux gens qui font les Tiny Desks de NPR. Mais en arrivant à Granby, j’ai compris que le niveau n’était pas rendu là. C’était beaucoup plus accessible. Mais je ne voulais pas me faire d’attentes, parce que je n’aime pas les déceptions. » Une philosophie qui lui a visiblement réussi!

Quelques conseils pour les futurs participants

« Si j’avais un conseil à donner aux gens qui pensent s’inscrire, c’est de travailler l’unicité de leur projet. C’est quoi que t’as à offrir au public? Qu’est-ce que tu veux passer comme message? Et c’est quoi ton caractère unique? Il faut le faire ressortir parce qu’au Québec, il y a déjà eu La Chicane, Kaïn, Philippe Brach, Klô Pelgag, Charlotte Cardin. Tu ne veux pas être Philippe Brach II ou Charlotte Cardin II parce que si t’es trop proche de ça, c’est ce que les juges vont te dire. Pis si tu ne gagnes pas, ce n’est pas grave! C’est une super belle expérience.»

le.Panda fait preuve de beaucoup de maturité dans sa façon d’aborder la question. Peut-être que sa trentaine entamée l’aide à rester zen face aux remous. Une chose est sûre, il a réussi à garder la tête froide. « Quand les gens montent sur scène, il se crée un mur entre eux et le public. Mon approche, c’est la rue. Quand on va voir un show, qu’est-ce qu’on veut? On veut vivre des émotions et se faire divertir. Dans la salle, on est tous au même niveau. »

Et l’avenir?

En octobre 2019, le.Panda a fait paraître sa première création originale avec Jennifer. On y constate rapidement les accents soul et R&B, mais abordés avec une sensibilité toute québécoise.

Et maintenant, qu’est-ce qui attend le.Panda? « Cette année, j’espère tourner, faire des premières parties. Je veux aussi sortir de la chanson. J’aimerais ça faire une vingtaine de chansons d’ici la fin de l’année. Déjà on va en lancer 4 au printemps et c’est Simon Kearney qui réalise pour la portion en band. J’aime ça l’idée de me lancer avec d’autres et avoir l’influence de leurs jeux sur ma musique. Je vais aussi enregistrer des trucs plus en solo avec Guillaume Méthot, le guitariste de Caravane, et on programme des beats chez nous. J’aimerais ça avoir deux types de chansons qui sont réunies sous mon nom, mais en gardant ça uni pareil. »

Les inscriptions pour l’édition 2020 du Festival international de la chanson de Granby sont en cours jusqu’au 1er avril à 16h. Non non, ce n’est pas un poisson d’avril! Pour vous inscrire ou en savoir plus sur le concours, c’est par ici.

*Cet article a été réalisé en collaboration avec le Festival International de la chanson de Granby.

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