Chroniques

Klô Pelgag offre Notre-Dame-des-Sept-Douleurs en concert pour la première fois au Palais Montcalm

Le 28 novembre prochain à la salle de concert du Palais Montcalm à Québec, l’autrice-compositrice-interprète Klô Pelgag pourra enfin livrer sa première interprétation live de son album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. L’événement arrive comme une bouffée d’air frais au milieu d’une année où « la patience et le lâcher-prise » de l’artiste et de ses musiciens ont été mis au défi.

Notre appel téléphonique est prévu lors d’une petite journée de repos à la maison pour la nouvelle maman. Klô se trouve en effet au milieu d’une grosse semaine de répétition au Studio Latraque dans Rosemont, en vue de ce concert pour lequel elle est plus qu’excitée. Et avec raison ; ce sera peut-être son seul show de 2020.

Sauf qu’à l’heure actuelle, la ville de Québec où sied la salle de spectacle presque centenaire est la région la plus touchée de la province par la deuxième vague du coronavirus. « J’espère vraiment qu’il y aura des gens présents au concert, parce que l’événement risque fort bien d’être sold-out! Mais faudrait que Québec ne soit plus en zone rouge. J’ai comme une lueur d’espoir que ça virera orange d’ici là, et donc j’ai espoir de jouer devant un public. Ça serait fou ! », entonne-t-elle, mi-figue, mi-raisin. « Sinon ça serait bizarre que la salle soit vide… De toute manière, on va être contents pareil parce que là, on a juste trop envie de jouer. Puis, le spectacle est pas mal prêt! »

« C’est un peu cliché à dire, mais pour moi, un show c’est 50% des gens qui le font. C’est l’énergie, l’interaction entre les deux. S’il n’y a pas ça, c’est autre chose encore… Drôle d’expérience. Puis c’est correct! C’est un moment historique qu’on vit! Moi et mes musiciens on se le dit sans cesse qu’on a hâte de jouer. »

Donc oui, Klô et sa bande ont raison d’avoir hâte de performer. Les premières répétitions pour la tournée de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs remontent au printemps 2020, en mars plus précisément, avant que tout ne soit interrompu par le confinement. Même si la pandémie avait « dérougi » durant la saison estivale et que certaines opportunités se sont présentées, la musicienne native du Bas-Saint-Laurent souligne que le manque de préparation les a empêchés de pouvoir offrir des concerts.

« Ouais, c’est « weird » comment ça s’est fait, parce qu’au final, on n’a jamais autant répété pour monter nos spectacles. Tu sais, on n’a jamais fait une préproduction en s’enregistrant, en se réécoutant, en modifiant chaque détail, et ce, avec plusieurs semaines entre chaque bloc. Je me rends compte que j’adore cette façon de travailler! », précise Klô. Selon elle, ce processus créatif hors du commun permet à elle et son groupe de prendre du recul sur l’adaptation des chansons, de prendre leur temps.

« Dans le fond, ça nous fait pratiquer notre patience. Ah c’est fou! C’est comme, une année de patience. »

« Avant, on travaillait juste dans un sous-sol, avec des amplis qui « buzzent », pis tsé, on était « rushés » par un spectacle qui s’en venait, fait que, on n’avait pas autant de recul sur ce qu’on faisait », explique la jeune compositrice. « Dans le fond, ça nous fait pratiquer notre patience. Ah c’est fou! C’est comme, une année de patience. »

Celle pour qui les épisodes de surmenage sont communs confirme que l’impatience de jouer est revenue. « Je pense que c’est une bonne chose d’une certaine façon, ça fait que l’urgence de jouer sur scène est devenue tellement grande qu’on a de la misère à respirer! (rires) Je n’ai jamais eu aussi hâte de faire des spectacles de ma vie! C’est long! », s’exclame Klô à l’autre bout du fil.

Ça n’a pas été facile d’apprendre à lâcher prise, en fait, sur ce qu’on ne peut pas contrôler.

On se rappelle que l’artiste québécoise a dû faire plus d’un X à son emploi du temps à cause de la crise sanitaire. En plus d’une série de spectacles reportés après mars 2021, Klô préparait une sortie internationale pour Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. « Dans le fond, tu sais, la pandémie a en quelque sorte, saboté nos plans. Ma promo a été annulée en Europe puisqu’on n’a pas pu y aller, puis on était supposé aller au Japon cet été », se désole-t-elle. 

Le plus dur dans tout ça? « Ça n’a pas été facile d’apprendre à lâcher prise, en fait, sur ce qu’on ne peut pas contrôler. C’est correct, c’est juste que c’est du travail, quand même, de lâcher prise », concède-t-elle. Et avec raison.

Klô, toujours humble, ne considère pourtant pas qu’elle se trouve dans une mauvaise situation. Elle semble si sereine à l’autre bout du fil! « Ça va super bien. Tu sais, la musique vit quand même ! Je ne veux pas me plaindre du tout », justifie-t-elle avec légèreté.

Alors, ce spectacle? Je demande à la prolifique musicienne de me parler un peu plus de l’adaptation de l’album au live. « Là, on sera cinq sur scène, donc ce n’est vraiment pas si pire, vu qu’on n’a pas d’orchestre cette fois. Je suis musicalement passée à autre chose un peu, dans le sens où il y a davantage de synthétiseurs dans le show, afin de rester fidèle à l’album », dit-elle. Elle dit vrai, puisque les arrangements synthétiques se trouvent au centre de son univers sonore sur son dernier opus, même si on y retrouve toujours des cuivres et des cordes.

Sauf que la tâche n’est pas moins simple sans orchestre! Klô m’explique qu’à chaque nouveau disque, l’adaptation entre les compositions et le spectacle représente un immense travail pour elle, en particulier pour Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. « Pour l’Étoile thoracique c’était ardu, et puis là, on s’est rajouté une couche de complexité parce que les structures des chansons et les progressions d’accords sont « fucked-up » », justifie-t-elle.

Pour le concert du 28 novembre, Klô travaille entre autres avec le batteur « toujours perfectionniste » Pete Pételle, figurant aussi à l’album. Elle se fie aussi à Virginie Reid aux claviers, soutenant qu’elle occupe « la job qui a « un peu pas de bons sens », genre qu’elle exécute deux lignes différentes et pas super logiques à jouer en même temps, plus des back vocals très hauts », décrit-elle. On sue déjà rien que d’imaginer à quel point ça semble exigeant. Reconnaissante, la meneuse avoue avoir la chance de pouvoir compter sur des musiciens assidus, « parce que moi, je ne suis pas tant de même! (rires) Ils m’impressionnent ».

Les concerts improbables, une série lucide

Le concert de Klô Pelgag s’inscrit dans une série de concerts mis de l’avant par le Palais Montcalm et nommée avec un peu d’humour Les Concerts improbables. Bien au fait de la situation, l’organisation a décidé de se préparer aux deux scénarios : en webdiffusion à 100% ou encore hybride, avec un peu de spectateurs en salle et d’autres en direct de leurs salons.

Le coup d’envoi de la série sera donné le 7 novembre avec une performance de GrimSkunk en version acoustique. Puis, les mélomanes pourront y voir Ghostly Kisses, The Barr Brothers, Paul Piché qui joue Sur le chemin des incendies et Steve Hill qui joue Jimi Hendrix. Vous pouvez consulter l’ensemble de la programmation ici.

Klô Pelgag joue Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, au Palais Montcalm à Québec. Ce sera un concert à vivre en salle ou en webdiffusion.
Présenté par Radio-Canada et Le Soleil
► Détails et billets: https://bit.ly/34W7s6O 

*Cet article a été rédigé en collaboration avec le Palais Montcalm.

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