C’est un FouKi toujours aussi souriant qui me parle de l’autre côté de la caméra. C’est aussi un artiste plus concentré, plus confiant, mais toujours habité par sa bonne humeur habituelle.

Le 8 avril prochain, FouKi lancera en grande pompe Zayon sur la scène de la Place Bell à Laval. C’est sa plus grande scène intérieure et un endroit peu commun pour des artistes d’ici. Le nouveau défi excite le rappeur qui, en 5 ans depuis la sortie de Zay, a connu une ascension fulgurante. Une ascension qui s’est concrétisée par des Félix d’interprète masculin de l’année en 2021, puis chanson de l’année pour Copilote avec Jay Scøtt.  « Je suis tellement grateful des Félix, mais ce n’est pas pour ça que je fais de la musique. Il faut se le rappeler. Tu as beau gagner tous les Félix du monde, si tu n’es pas content de ce que tu as fait, on s’en fout. Pis si tu n’es pas nommé, mais que tu es content de l’album ou de la tournée que tu as faite, c’est ça le plus beau cadeau. Rendu là, je trouve que les plus beaux prix que j’ai gagnés c’est de me faire appeler Funky (par Ginette Reno) et que Louis-José Houde me roast. C’est sûr que c’est le fun. C’est comme une cinquième dose, c’est un petit boost. »

Ce n’est pas de la fausse modestie. C’est avec un ton posé et articulé que Léo Fougères s’exprime. Visiblement, le succès ne lui a pas monté à la tête, mais on sent dans ses propos une maturité nouvelle qui a été acquise à force de tourner à travers le Québec pour faire des spectacles. Au point, où il a choisi aussi de faire attention à lui en ne tournant plus à l’année. C’est à la suite d’une discussion avec Pierre Lapointe qui lui expliquait que la pandémie l’a sauvé d’un burn out que FouKi s’est dit qu’il devait prendre les moyens de ne pas arriver à ce stade de fatigue. « J’ai l’impression que le secondaire a duré 15 ans et que les 8 dernières années ont duré 1 mois. » Ça résume un peu le tourbillon dans lequel il s’est embarqué.

FouKi le producer

Pour la première fois, FouKi était le compositeur principal de l’album. Il m’explique que c’est notamment à cause de la pandémie. Pris à la maison, il fut forcé de faire appel à ses propres aptitudes de compositeur. N’ayez crainte, l’union avec QuietMike est toujours bien solide : « Quand j’avais la maquette, il (QuietMike) était toujours le deuxième à toucher à ça. Il faisait un prémix et là il avait des idées, ajoutait des sons ou modifiaient ceux qui étaient là. Je partais de mon beat pour le QuietMiketifier pis après Clément (Pops) qui rajoutait des vibes, puis Ruffsound à son tour. Je suis vraiment content, j’avais des gens qui sont vraiment bons à leur manière et ç’a donné un bon tout. »

Parmi les créations surprenantes de Zayon, on trouve St-Han Quinzou : « QuietMike trouvait le beat trop sick et il me disait que je devais rapper. Ruffsound m’a dit : c’est un hit de cabane à sucre, il faut que tu rappes là-dessus. Là, je me suis dit qu’à chaque Saint-Jean-Baptiste on fait des gros shows, mais on joue juste des vieilles tounes, pis j’ai rien contre les vieilles tounes, mais j’avais envie d’en faire une aussi. » Et pourquoi en rester à une fête nationale? Rendu-là, c’est P’tit Belliveau qui est venu mettre sa touche sur St-Han Quinzou pour unir les deux fêtes nationales. Il termine en disant : « je pense que ça va faire des mosphits. »

La grosse scène

À quelques jours de prendre la scène de la Place Bell, FouKi n’est pas stressé, il est fébrile. Il se sent bien entouré et ça lui donne une grande confiance à ses capacités sur scène. « Dans la dernière année, je trouve vraiment qu’on a pris un step sur scène. On s’amuse beaucoup plus avec la foule. Je ne fais plus de shows juste moi et QuietMike. Il y a toujours au moins un guitariste. Ça change tout. On s’amuse. J’ai du fun à jouer mes tounes, mais j’ai encore plus de fun à étirer les chansons pendant 30 secondes et freestyler. On le voit que les gens embarquent. » Il est conscient que c’est important de donner un bon spectacle pour que les gens reviennent. Loin de s’asseoir sur ses lauriers, FouKi comprend qu’il doit continuer à travailler pour offrir le meilleur de lui-même tous les soirs.

Entouré d’un groupe de musiciens solides et de son fidèle acolyte QuietMike, FouKi est prêt pour prendre la scène, le 8 avril prochain à la Place Bell.

Pour vous procurer des billets, c’est par ici.

*Cet article a été écrit avec la collaboration d’Evenko.

Crédit photo: Félix Renaud