
Félix Leroux | Entrevue : un peu de naïveté et une motivation à toute épreuve
L’auteur-compositeur-interprète Félix Leroux lancera sur scène son premier album le 30 mai prochain à la salle Claude-Léveillé de la Place des Arts.
Quand on écoute On s’en r’jase, le premier album de Félix Leroux, il est difficile de ne pas tracer des parallèles avec Les Cowboys Fringants et Paul Piché, deux artistes qui l’ont marqué et qu’il a chantés en masse depuis le début de son aventure de chansonnier.
Des créations des autres aux siennes
« Au sens que j’ai commencé à jouer comme chansonnier, ça fait autour de 7 ans. Au début je jouais juste pour le plaisir, c’était comme plus du domaine du hobby. J’ai appris en autodidacte à jouer de la guitare et à chanter. C’était toujours quelque chose que je trouvais cool d’aller voir des chansonniers ou de voir les gens sur scène qui ont l’air de s’amuser et de vivre un bon moment. » Le destin a reviré de bord quand il a discuté avec le chansonnier Dylan Leney et que ce dernier lui propose d’abord de jouer deux chansons pendant son entracte. Puis, il l’invite à faire un autre bar pour un quinze minutes.
Il ne tarit pas d’éloges envers celui qui a donné sa première chance: « Je le recommande d’ailleurs, c’est le meilleur chansonnier au Québec en ce moment. Je l’ai vu plusieurs fois en show. Il est absolument exceptionnel comme chansonnier. Voilà, c’est ça qui m’a comme un peu donné la piqûre. » Par la suite, Félix Leroux commence à se booker des soirées dans différents bars qui font de la place aux chansonniers à travers le Québec.
En parallèle de ses concerts, il écrivait parfois des textes pour son propre plaisir. « En fait, je n’avais pas l’intention de présenter initialement mes chansons aux gens. J’ai commencé à écrire pour le plaisir, comme quand j’ai un petit nœud sur le cœur ou des choses à dire. J’aime ça écrire dans un journal intime, mais, comme je fais de la musique aussi, j’ai juste tenté l’expérience de mettre en chanson pour voir qu’est-ce que ça donnerait. J’ai fait ça sans trop d’attentes. J’ai réalisé aussi que j’aimais structurer mes idées dans des chansons, de penser comment ça fait un tout cohérent avec l’ordre des couplets, des refrains, le choix des mots… Je trouvais que c’était comme une espèce de casse-tête que je trouvais vraiment le fun, puis que je faisais pour moi, finalement, pour créer des œuvres, mais qui n’avaient pas vraiment la prétention d’être présentées un jour. »
Le déclic
C’est quand il se présente dans un concours-vitrine et qu’il rencontre Emmanuelle Robitaille que l’idée de chanter ses pièces en public a pris vraiment forme. À partir de ce moment, il met en branle un processus qui fera en sorte qu’il enregistre dans différents studios, dont une bonne partie au Planet Studio à Montréal. Le Sherbrookois accouche de 13 pièces qui se retrouvent sur On s’en r’jase. Sur celui-ci, il aborde des thèmes variés allant de la perte de confiance envers les élites politiques, à la nécessité de faire confiance aux experts, le suicide et la dépression, la nostalgie et plusieurs autres thèmes. Une variété qui est raccord avec la personnalité de Félix Leroux qui a tendance à tomber en amour avec plusieurs disciplines. « Ouais, disons que ma vie est assez diversifiée en termes d’intérêt, j’ai fait une partie du monde sur mon vélo, j’ai fait l’animation de camps de vacances, j’ai fait du voilier, de la planche à voile, du sport professionnel, j’ai fait un paquet d’affaires. » Écoutez, il a été commandité en badminton. On est loin des périodes libres du mercredi soir au gymnase du coin.
Ce qui explique aussi ce florilège de thèmes, c’est que la plupart ont été écrites à un moment où il ne savait pas qu’un album en découlerait. « Comme la grande majorité des chansons qui ont été écrites avant de savoir que je ferais un album, c’était vraiment juste quand je le sentais. Je me disais : « hey, ça c’est une thématique qui me touche vraiment, j’ai envie décrire là-dessus. »
Héritier musical des grands d’ici
Le passé de chansonnier façonne forcément sa façon d’approcher la composition et ça s’entend dans les 13 pièces d’On s’en r’jase. Deux grandes influences sont évidentes, celle des Cowboys Fringants, le premier groupe qu’il a vu en concert, et Paul Piché dans son époque folk à la guitare. D’ailleurs, tout a été fait avec des instruments, Félix Leroux ne voulait rien savoir de s’en remettre aux machines pour ses compositions.
On retrouve donc sur l’album des pièces à la guitare, un petit peu de piano, de la basse, de la mandoline, une batterie et même du violon. Même qu’il en fait l’apologie sur la pièce Test de son. Une petite flûte amusante est également présente dans la pièce Réveillez-vous, où elle tourne en ridicule ceux qui accordent plus de crédit aux gens sur les réseaux sociaux qu’aux experts des médias traditionnels.
Pour découvrir Félix Leroux « en vrai », il sera sur la scène de la salle Claude-Léveillé de la Place des Arts pour présenter les pièces de son premier album le 30 mai prochain.
Pour en savoir plus sur l’album et ses spectacles en dehors de Montréal.