Chroniques

Entrevue Carcass

carcass fb2Si vous êtes un des lecteurs habituels du Canal Auditif, vous savez que nous sommes un blogue pour mélomanes généralistes, qui laisse une place au métal, mais qui n’en fait pas du tout une spécialité. Quand je me suis présenté au festival Heavy Montréal, ce n’était donc pas pour apprécier l’ensemble de l’offre. Si les têtes d’affiche de l’édition 2016 étaient mentionnées dans nos pages, ce serait probablement pour décrire quelque chose qui nous déplaît.

Reste qu’il y avait des groupes très intéressants dans la programmation, et nous en avons rencontré quelques-uns.

J’ai rencontré deux membres de Carcass, soit le batteur Daniel Wilding, membre du groupe depuis 2012, et le guitariste Ben Ash, membre depuis 2013. Carcass était de la première vague de deux sous-genres du métal lors de sa première période active, soit le grindcore, puis le death metal mélodique. Le groupe a été séparé de 1996 à 2007, et s’est d’abord réuni pour des concerts nostalgiques avec l’autre guitariste original, Michael Amott, qui avait formé Arch Enemy avec des musiciens suédois depuis. Le batteur original, Ken Owen, ne pouvait cependant pas être de la partie, ayant subi une grave hémorragie au cerveau en 1999.

Contre toute attente, après quelques changements de personnel, la réunion dure toujours et nous a donné le très satisfaisant album Surgical Steel en 2013.

LCA: C’est bizarre à dire, mais l’an prochain ça fera dix ans que Carcass s’est réuni. Vous n’étiez pas là dans l’ancienne version ni dans les premiers moments de la réunion, mais comment expliquez-vous que cette réunion dure encore, et qu’elle ait sitedemo.cauit un excellent album?

DW: Ce qui aide, c’est que tous ceux qui sont dans le groupe en ce moment ont Carcass comme priorité. Michael Amott a aimé retrouver le groupe et faire des tournées, mais il n’a jamais arrêté de s’occuper de son autre groupe, Arch Enemy. Jeff (Walker, bassiste et chanteur) et Bill (Steer, guitariste) ne pensent qu’à une chose en ce moment, et c’est faire continuer Carcass. Nous aussi, alors ça dure.

LCA: Vous êtes plus jeunes que Jeff et Bill, vous étiez d’âge à être fans de Carcass quand vous étiez adolescents. C’est comment de se retrouver au sein du groupe?

BA: C’est très bizarre. Si on m’avait dit à 15 ans que je ferais partie de Carcass, je n’aurais pas pu le croire.

DW: Mon ancien groupe jouait parfois une reprise de Heartwork. Quand j’ai fait mon premier concert avec Carcass en Angleterre, nous l’avons jouée, et il fallait que je me pince. C’était comme la reprendre, mais je la reprenais dans le vrai groupe!

LCA: On peut dire que c’est le plus haut niveau d’une reprise: devenir membre du groupe original.

DW: Oui, on peut dire ça!

LCA: Si Jeff et Bill sont motivés, c’est donc qu’il y a plus de matériel qui s’en vient? Un autre album?

DW: C’est l’objectif. Nous avons été en tournée à peu près constamment depuis 2012.

BA: La plus longue pause a été de seulement trois mois.

DW: Oui. C’est difficile de dire non étant donné toutes les tournées et les festivals qu’on nous offre. Nous nous sommes dit en groupe que nous terminions les concerts prévus cette année, puis que nous passerions sérieusement à la préparation du prochain album. Nous n’avons rien de plus précis.

LCA: Les festivals métal sont une bête différente en Europe comparée à ce qui se passe ici. Que pensez-vous de ces festivals, et de la différence entre les continents?

DW: La référence en festivals de métal, c’est ce qui se passe en Allemagne. Leurs festivals sont établis depuis longtemps, ils sont bien rodés et tout se passe comme sur des roulettes. Mais ils sont aussi sans surprises, l’ambiance y est calme. C’est différent d’ici, mais même en Europe, c’est très varié aussi. Un festival en Espagne est très différent de ceux en Allemagne.

BA: Les festivals en Amérique du Nord sont un truc plus récent, et on remarque plus l’excitation du public. C’est agréable à voir. Nous avons joué en Alberta au printemps et le public était complètement en délire. C’était super.

LCA: Et la variété des groupes dans ces festivals, vous la voyez comment? Êtes-vous le genre de fans qui veulent passer une journée à n’écouter que du métal?

DW: Nos goûts sont très variés, du moins ceux de Ben et les miens. J’aime la variété, je ne pense pas que le death metal puisse exprimer la totalité des émotions humaines.

BA: Nous aimons tous être bien informés. Jeff, par exemple, a des opinions très arrêtées sur toutes sortes de choses, mais il n’est pas borné. Si un groupe fait parler de lui, il veut l’entendre et se faire une opinion en toute connaissance de cause. Nous touchons donc un peu à tout. Ce qui me branche récemment, c’est la vague synthwave qui combine les synthés comme dans les films d’horreur des années 1980 avec du rock. Ça pourrait être vu comme rétro et sans originalité, mais moi je trouve ça rafraîchissant.

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