
Aline’s Étoile Magique | Entrevue : le parcours d’une violoniste jazz
De prime abord, c’est assez rare des violonistes jazz! Plutôt associée aux styles classiques ou encore à la musique traditionnelle, Aline Homzy a plutôt opté pour mélanger sa passion pour la musique expérimentale et son instrument préféré.
Il y a des parcours plus surprenants que d’autres. Celui d’Aline Homzy l’a mené à lancer son premier album de son projet, Aline’s Étoile Magique, en août 2023. J’ai discuté avec l’autrice-compositrice-interprète originaire de Montréal, qui a récolté ses premières nominations au gala des Trille Or 2025 dans les catégories : Musique contemporaine et Album.
Une expatriée Montréalaise à Toronto
Aline Homzy est née à Montréal d’un père américain et d’une mère québécoise. Les deux sont musiciens et son père a été pendant plusieurs années professeurs à la faculté de musique de l’Université Concordia. C’est en voyant sa grande sœur, Luanne, jouer du violon qu’elle a décidé qu’elle voulait aussi jouer de cet instrument. Sa grande sœur a continué dans la voie du classique, mais Aline Homzy ne se sentait pas tout à fait à sa place dans le genre. C’est là qu’elle s’est tracé une voie surprenante en jazz et en musique improvisée : « J’ai alors décidé que j’aimais beaucoup le violon, mais je me demandais ce que je pouvais faire de différent, qui serait unique à moi. Je cherchais ma voix musicale, puis je suis tombée dans le jazz puis dans l’improvisation et c’est là que j’ai décidé d’essayer avec le violon. Ce n’est vraiment pas un instrument qu’on associe au jazz. Mais je me suis dit : bon, c’est peut-être le moment d’essayer quelque chose de nouveau. »
Après des études au CÉGEP à Mariannapolis, elle a fait ses auditions dans de nombreux collèges pour finalement arrêter son choix sur le collège Humber en banlieue de Toronto. Une fois ses études terminées, elle n’est jamais repartie de Toronto où elle y a trouvé une scène jazz vivante. « Il y a quand même une belle communauté ici. Il y a plein de petites niches, mettons, de différentes sortes de jazz ou de musique qui comprend de l’improvisation. On dirait que c’est un peu par endroit où on présente la musique. Il y a une place qui s’appelle le Tranzac, où je joue souvent. C’est plus une place qui accueille vraiment n’importe quoi qu’on veut présenter. Mais il y a aussi des places comme le Jazz Bistro, où c’est vraiment plus comme un club de jazz. Et on présente plus du jazz peut-être un peu moins contemporain, un peu plus traditionnel. Ou The Rex, la même chose. »
Suivre son étoile
Aline Homzy s’est d’abord construit une carrière en tant qu’accompagnatrice en jouant dans différents groupes et en collaborant avec des artistes comme The Weather Station. Au fil des années, elle a ramassé un certain nombre de compositions qui s’accumulaient. C’est à ce moment qu’elle s’est dit qu’il était temps de faire le grand saut : « C’était un projet de longue haleine, de longue durée. Il y a des pièces sur l’album que j’avais écrites quand j’étais encore à l’école, puis il y en a qui sont plus nouvelles, qui avaient vraiment été écrites pour les membres du groupe et pour l’album. C’était la première fois que je mettais vraiment ma vision en musique, que je partageais ça avec tout le monde. Et puis, c’est comme une fusion de musique : de chambre, de jazz, de pop. Ça a vraiment créé comme un nouveau monde musical pour moi à explorer avec les membres du groupe. »
Éclipse est un album surprenant qui mélange les styles de manière peu orthodoxe. Dans tout ce qui se retrouve en nomination aux Trille Or, c’est un bel ovni. Cela tient aux envies d’Aline Homzy qui voit la musique différemment des autres. Mais quand on lui pose la question de ce que ça voulait dire être la meneuse, elle parle plutôt d’organisation et de préparation. Pour elle, ce sont ces aspects qui ont été particulièrement challengeant. La musique, elle, vient comme ça, avec l’inspiration. Elle explique aussi que les autres membres du groupe, Michael Davidson, Dan Fortin, Marito Marques, Thom Gill, João Frade et Felicity Williams ont été d’un grand support.
Célébrer l’album, mais regarder en avant
Si Aline Homzy est fière que l’album soit en nomination et que son projet bénéficie de cette vitrine, elle a déjà le regard tourné vers l’avenir. Elle a déjà de nouvelles compositions d’écrites et elle attend des retours des subventionneurs pour les enregistrer. On lui souhaite des retours positifs, parce que c’est un bel ovni qu’elle a offert sur Éclipse qui mériterait d’être mieux connu aussi dans sa ville natale de Montréal.
Pour plus d’infos sur le gala des Trille Or qui aura lieu du 27 au 29 mai prochain, c’est par ici.
* Cet article a été rédigé en collaboration avec l’APCM.
Crédit photo: Good Job Hi Five