Spotify annonce la fin de son service en Uruguay après qu’une loi exigeant un paiement juste pour les artistes soit passée
Le géant de l’écoute en ligne accuse le gouvernement de manquer de clarté dans son énoncé.
En octobre, le parlement uruguayen a passé deux amendements dans un budget qui pourrait avoir un impact pour les plateformes en ligne. On apprend via Music Business Worldwide des changements importants. Dans l’Article de loi 284, il est dit que : « les réseaux sociaux et l’internet [ajoutés] en tant que formats pour lesquels, si une chanson est reproduite, l’artiste interprète a droit à une rémunération financière. » Puis, l’Article de loi 285 stipule que les détenteurs de droits d’auteurs ont « droit à une rémunération juste et équitable. » Ce dernier article rend Spotify particulièrement nerveux puisque le géant de l’écoute en ligne trouve le tout vague. Il aurait essayé d’avoir des réponses du gouvernement pour comprendre si cela allait faire en sorte qu’il aurait des dépenses plus grandes en droit d’auteur.
Spotify a aussi envoyé une lettre au gouvernement pour plaider que cette nouvelle loi ferait en sorte qu’il doive s’acquitter de deux paiements pour la même chanson écoutée. Spotify a déclaré que cela rendrait leur entreprise d’écoute en ligne non profitable à long terme et qu’il arrêtera le service en Uruguay. En janvier, le service s’estompera progressivement et il sera officiellement hors ligne en février.
Grosse semaine pour Spotify
La semaine dernière, Spotify a aussi annoncé qu’il démonétiserait les chansons qui ne sont pas écoutées au moins 1000 fois dans le but de tasser les faux comptes et les gens qui mettent en ligne du « bruit ». Cette nouvelle règle risque aussi d’affecter les artistes émergents qui en sont à leurs premiers pas.
Mise à jour 12/12/23 : Spotify a annoncé qu’il resterait en Uruguay après des clarifications avec le gouvernement. L’entreprise a déclaré que : « Le gouvernement uruguayen a apporté des éclaircissements indispensables sur les récents changements apportés à la loi sur les droits d’auteur dans le domaine de la musique, notamment en précisant que les titulaires de droits sont chargés de veiller à ce que les artistes soient équitablement rémunérés, plutôt que d’obliger Spotify à payer plusieurs fois pour le même contenu. Spotify verse déjà environ 70 % de chaque dollar généré par la musique aux titulaires de droits (maisons de disques et éditeurs). Nous sommes heureux que cette clarification permette à Spotify de rester disponible en Uruguay afin que nous puissions continuer à donner aux artistes la possibilité de vivre de leur art et à des milliards de fans la possibilité de l’apprécier et de s’en inspirer. Nous remercions le Président Lacalle Pou et son équipe d’avoir reconnu la valeur que Spotify apporte aux artistes locaux, aux auteurs-compositeurs et aux fans. »