L’irrésistible ascension d’Angèle
Angèle Van Laeken était encore hier une jeune chanteuse qui faisait des reprises sur Instagram et pourtant, aujourd’hui, elle est à la veille de remplir pas un, mais bien deux Centre Bell.
Ça semble hier, mais en fait l’histoire d’Angèle a commencé en 2015 alors que ses premières reprises en ligne font jaser. Pendant ce temps, Angèle faisait des concerts dans les petits bars de la Belgique après que sa gérante, mais surtout son amie Sylvie Farr lui trouve des endroits où jouer. Elle aborde la scène pour les premières fois. Plus jeune, elle comptait suivre une formation pour devenir psychologue, mais ce sont ses parents qui la convainquent de donner une chance à la musique. Il faut dire que tous les deux sont des artistes, son père Marka est un chanteur et sa mère Laurence Bibot est humoriste. Pendant ce temps, son frère Roméo Elvis se fait un nom sur la scène rap franco. Angèle, elle, joue du piano pour la tournée de son père. Pendant deux ans, environ, elle va sillonner la route.
Sur les réseaux sociaux, Angèle est un peu clown et c’est ainsi qu’elle se fait une communauté impressionnante avant même la sortie de son premier album, elle se retrouve à faire les premières parties de Damso qu’elle a rencontré grâce à son frère. Elle embarque donc sur une tournée avec le rappeur qui a le vent dans les voiles. À la même époque, elle fait paraître La loi de murphy, une première chanson qui allait faire des flammèches.
L’album qui change tout
La première visite d’Angèle à Montréal était dans le cadre des Francos de Montréal 2018 en première partie d’Hubert Lenoir. Elle est à cette époque seule et teste les chansons qui vont se retrouver sur Brol, dont la sortie est prévue en octobre. Déjà, le mot d’ordre en ville est que la jeune auteur-compositrice-interprète est une star sur le point d’exploser. C’était assez clair avec la sortie de La thune, un des extraits qui préparaient à la sortie de l’album.
Puis, Brol est sorti et tout à changé. À l’été 2022, Brol se classait 8e des albums les plus écoutés de tous les temps sur Spotify avec 834 millions d’écoutes. Celui-ci s’est classé #1 des palmarès d’écoute en France et en Belgique et deuxième en Suisse. Elle sera couronnée révélation au gala des Victoires en 2019. À l’été 2019, Angèle revient à Montréal et cette fois-ci, elle est la tête d’affiche au MTELUS et elle est accompagnée de plusieurs danseuses.
Une femme de son époque
Ce qui est irrésistible dans la pop d’Angèle, c’est qu’elle n’est pas banale ou vide. Bien sûr, il y a ces chansons qui parlent d’amour auxquelles on s’attend, mais il y a aussi des réflexions sur le consentement, sur la nécessité d’enrayer les comportements inacceptables, mais malgré le sérieux, elle trouve le moyen de traiter le tout avec légèreté et humour.
Ceci étant dit le succès a aussi ses revers. Angèle a été projetée sous le feu des projecteurs qui a un peu empoisonné sa vie. Des photos volées, la montre fréquentant une femme et soudainement, son intimité était offerte à tous sans scrupules sans son consentement. Angèle perd un peu de sa naïveté et commence à resserrer un peu le cercle autour d’elle pour qu’une certaine intimité soit toujours possible.
Des collaborations et un deuxième album
Entre ses deux albums, ce sont les collaborations importantes qui marquent. Particulièrement celle avec Dua Lipa, Fever, qui sera regardée à ce jour 121 millions de fois sur YouTube. Pendant ce temps, la Belge nous préparait un nouvel album, Nonante-Cinq qui s’ouvre notamment sur une déclaration d’amour pour sa ville natale, Bruxelles.
Cette fois-ci, Angèle revient à Montréal pour faire deux Centre Bell, rien que ça. Quel sera le prochain chapitre? Le futur le dira, en attendant on peut toujours profiter du présent et voir à quel point Angèle donnera un concert encore plus impressionnant que celui du MTELUS à la fin du mois d’avril.
Crédit photo: Manuel Obadia-Wills