Rassemblés sous la bannière DIG !, ces cinq organismes travailleront ensemble pour l’équité, la diversité, l’inclusivité des femmes dans la musique au Québec. Ils leur offriront des ressources et des outils pour mieux évoluer dans ce milieu.

Les questions de la représentativité, de l’appartenance, de la pérennité, de la protection juridique, de la précarité, de la formation, de la reconnaissance du talent et de l’expertise des femmes sont des sujets d’actualité depuis déjà quelques années.

On se souvient de la lettre ouverte du 8 mars dernier Trop peu d’artistes féminines sur les ondes radio, qui avançait qu’un seul tiers de la programmation francophone radiophonique mettait de l’avant des artistes féminines. Elle avait été rédigée grâce à l’initiative de Musique Bleue (Philémon Cimon et Fanie Crépin) et co-signée par plusieurs dizaines d’artistes québécois.es. On se souvient aussi de l’été 2017, alors que dans la foulée du mouvement #MeToo, les femmes en musique se sont mobilisées pour une meilleure représentativité dans les festivals et pour lutter contre les violences à caractère sexuel.

Une initiative universitaire

Après avoir tenu une assemblée au printemps dernier, la professeure associée au département de musique de l’UQAM Vanessa Blais-Tremblay est allée sonner aux portes de cinq organisations oeuvrant dans différents secteurs de la musique au Québec pour faire front commun. Aidée de la doctorante en sociologie à l’Université McGill et auxiliaire de recherche DIG ! Lysandre Champagne, elles dévoilent cette première initiative qui sera officiellement lancée ce vendredi 1er octobre.

DIG ! révèle en effet une cartographie inclusive du secteur musical au Québec, qui servira à mieux outiller les personnes issues de la diversité dans l’industrie. Parmi les outils offerts, on retrouve différentes rubriques sur le financement, la gestion des droits, la découvrabilité de la musique, des listes d’organismes et de ressources, du soutien et des services ainsi que des trucs sur l’entrepreneuriat culturel. Les organisations MTL Women in Music, F*emmes en musique (F*EM), la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ), Lotus Collective Mtl Coop, et Shesaid.so MTL ont tous mis la main à la pâte.

La mobilisation, peut-on lire, « s’étend aujourd’hui à la reconnaissance des enjeux propres aux artistes des Premières Nations, Inuit, Métis, bispirituel·le·s et LGBTQIA+, racisé·e·s, migrant·e·s, vieillissant·e·s, minorisé·e·s par la langue et issu·e·s de la diversité capacitaire (artistes Sourd·e·s, neurodivers·e·s, en situation de handicap). »

« L’industrie de la musique opère depuis trop longtemps sur un système de hiérarchie structurelle qui discrimine non seulement des communautés spécifiques au genre et issues de la diversité, mais obstrue aussi une communication fluide entre les différents acteurs et secteurs de cet écosystème. Cette cartographie permet de s’outiller et de mieux intégrer les besoins spécifiques des musicien·ne·s dans un contexte plus large, procurant de la clarté et une perspective d’ensemble dans un langage accessible et une optique de centralisation des connaissances. »

Marcelle Partouche Gutierrez et Monica Paraghamian, co-fondatrices de Lotus Collective Mtl Coop

Quelques chiffres

DIG ! souligne que le portrait des inégalités de genre en musique au Québec est désarmant. L’initiative explique dans son communiqué que «les chansons interprétées par des femmes atteignent le top 10 de la station de radio CKOI dans seulement 1% des cas depuis 2010 ; et seulement 30% des membres de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec sont des femmes.

De plus, elles continuent d’être sous-représentées en tant que batteuses (4%), contrebassistes (10%), trombonistes (10%), trompettistes (11%) et timbalières (16%). Elles sont aussi moins de 10% à occuper des postes en composition musicale dans les institutions d’enseignement supérieur au Québec.

Pour consulter la cartographie et pour rester au courant des projets de DIG !, rendez-vous sur leur site web.