Concerts

Festival Earslaughter Vol.4 @ Katacombes

J’avais vraiment le goût de parler du Earslaughter cette année pour plusieurs raisons. Premièrement parce que c’est exactement le genre d’événement qui est ignoré massivement par les gros médias et que le côté frondeur du genre est essentiel dans un monde où tout se barre en couilles, mais aussi, parce qu’il se passe plein de trucs vraiment intéressants dans les scènes grind et death. De nouveaux joueurs entrent en scène et repoussent les limites de leurs genres tandis que la vieille garde assure et impose le respect et blablabla, etc.

J’avais plein de bonnes intentions.

Mais bon.

J’ai foiré solide le vendredi en raison d’une fête d’anniversaire où il y a eu exagération. Quand je suis arrivé au Katacombes, c’était juste avant Fuck the Facts et mes souvenirs du show ainsi que de celui des pionniers d’Infest et de tous les gens que j’ai rencontrés sont plutôt flous. Je vous épargne les détails, OK?

Fais que c’est ça. On va se concentrer sur ce qui s’est passé là-bas le samedi, la gang.

Je suis arrivé sur la terrasse des Katacombes juste avant Grave Infestation. Une bonne poignée de gars que je connais pas pantoute me font des signes de devil et des fist bumps. Semble-t-il que je me suis fait des amis hier, dont un jeune sosie de Marilyn Manson vraiment cool. Tant mieux. Je suis toujours un bon vivant même quand je me rappelle de rien (ça arrive pas souvent, inquiète-toi pas maman).

Grave Infestation est un band assez nouveau de Vancouver qui donne dans le death metal bien crasseux. Brutal et puissant à souhait. Excellente mise en bouche pour la suite.

Sauf qu’avoir su c’était quoi la suite, j’aurais attendu avant de manger mon sandwich au tofu. Gourmet est un band grindcore de Winnipeg dans lequel le chanteur et le guitariste sont déguisés en chefs cuisiniers. Avant leur performance, la scène est recouverte de plastique. Pourquoi? Parce que le chanteur mange un genre de pain au banane en s’empiffrant pis il se fait vomir pis il remange pis il se roule dedans. Il a fallu que je sorte parce que l’odeur était insupportable. Mais bon, j’aime ben ça voir un band qui me fait me dire que ma vie est pas si pire dans le fond. Au-delà du concept, leur grind est peut-être un brin générique. Mais pour vrai, t’écoutes pas vraiment la musique tant que ça quand t’essaies de ne pas recevoir de vomi.

Powercup a pris la relève après le ménage, mais à ce moment-là, j’ai rejoint la fameuse gang de Sherbrooke qui est de tous les concerts pesants dignes d’intérêt en ville. Le Earslaughter, c’est le genre d’événement assez niché pour croiser plein de monde que tu connais juste parce que ton univers gravite autour des mêmes intérêts.

C’est Wound Man qui commence quand je décide de rentrer et je mange la claque en pleine face. Ce band-là est excellent et c’est ma grosse découverte de la journée. J’ai croisé le chanteur dans l’escalier et je l’ai complimenté sur la qualité supérieure de sa musique et il m’a fait un sourire pis un hug. C’est toujours saisissant de constater que les chanteurs qui ont le plus l’air de vouloir te tuer sur un stage sont souvent les gens les plus sweet que t’as jamais rencontré.

Tout de suite après Wound Man, c’est le band death métal de Toronto Tomb Mold qui est monté sur la scène. Ce groupe-là était l’attraction principale pour beaucoup de gens. Ils sont littéralement la raison pour laquelle j’ai recommencé à m’intéresser au death metal en 2018. Leur 3e album, Planetary Clairvoyance, va paraître sous peu et les gars en ont poussé une nouvelle avant de nous gâter avec des morceaux de choix de Manor of Infinite Forms et Primordial Malignity. Voir Tomb Mold en show, c’est très impressionnant. La précision chirurgicale de l’ensemble classe automatiquement le groupe dans une classe à part. Il faut voir Max Klebanoff à l’oeuvre pour le croire. Son chant guttural intense poussé alors qu’il joue des blastbeats sur la batterie défie toute logique et un conspirationniste pourrait facilement paniquer en se disant que ce gars-là n’est pas humain. Bref de la pure bombe.

D’ailleurs, le reste des groupes menant à Dropdead (Heinous, Archagatus, Death Toll 80K et Disharmonic Orchestra) étaient tous très imposants.

Voici un flash-résumé de Death Toll 80K:

« Hi! We are Death Toll 80K, we don’t have time for a speech so Fuck Nazis, Fight Oppression, Go Vegan! 1,2,3,4 RRRRROOOOOOOOOAAAAAAAAAARRRRRRRRRRR (pendant 20 minutes) ».

Vous l’aurez deviné, certains des meilleurs groupes grind et powerviolence sont porteurs de messages qui penchent solidement à gauche. Pour un monde meilleur, à grands coups de riffs, de blastbeat pis de hurlements.

D’ailleurs, c’est Dropdead la tête d’affiche ce soir.

Actif dans la scène punk depuis 1991, Dropdead a été mon premier contact avec l’art zen du grindcore. Mon chum Pat m’enregistrait ça sur des cassettes qui roulaient non-stop dans mon gros walkman Sony jaune. J’ai toujours aimé leur esthétique et leur côté revendicateur pro-végane et profondément anti-guerre. Dropdead, c’est pratiquement les Beatles du grind. Tous les groupes qui ont joué au festival ce soir ont un immense respect pour eux, leurs deux albums et leurs 3 millions de singles et de splits. Un nouvel album est dans les plans immédiats du groupe et c’est Kurt Ballou de Converge qui va réaliser ce 3e opus. Je suis pas mal énervé!!! Pendant leur setlist de genre 45 tounes, ils ont commencé à jouer At the Cost of an Animal au moment précis où j’étais en train de dire à mes amies que c’était ma toune préférée. C’est quand même cocasse compte tenu du fait qu’ils ont facilement plus que 300 tounes dans leur discographie.

Bref, c’était un sacré marathon du combattant qui s’est soldé par des lunettes brisées sans que ça ait rapport avec la musique: un gars a passé sur une rouge pendant que je traversais la rue Berri en vélo pour rentrer me coucher (inquiète-toi pas maman, chu correct).

Ah pis j’ai aussi un nouveau longsleeve de Dropdead pas piqué des vers.

L’année prochaine, viens donc te faire rincer les tympans toi aussi. Pis emmène ta nouvelle date. Si vous êtes encore ensemble après le week-end, c’est clairement la bonne/le bon.

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