The Brian Jonestown Massacre
The Brian Jonestown Massacre
- A Records
- 2019
- 38 minutes
Bon an mal an, ce magnifique givré d’Anton Newcombe revient inlassablement avec un nouvel album sous le bras. Et 2019 ne fait pas exception à la règle. Voilà la courte liste de ce que le bonhomme a produit dernièrement avec son véhicule de création, The Brian Jonestown Massacre : Aufheben (2012), l’incursion dans le krautrock intitulé Revelation (2014), le superbe Musique de film imaginé (2015), le tout aussi bon Third World Pyramid (2016), Don’t Get Lost (2017) – disque qui a échappé à l’auteur de ces lignes – et Something Else (2018).
Newcombe était de retour récemment avec un 18e album studio au compteur; une création éponyme constituée de chansons issues des mêmes sessions d’enregistrements que Something Else. L’homme était tellement inspiré qu’il a préféré lancer deux albums plutôt que de réunir toutes ces pièces au sein d’une seule et même production.
Évidemment, Newcombe joue de tous les instruments, mais le créateur est quand même épaulé par Sara Neidaf (batterie), Heike Marie Radeken (basse), Hakon Adalsteinsson (guitare) ainsi que Rieke Bienert qui est à l’avant-scène, vocalement parlant, dans l’excellente Tombes Oubliées. Pour cette énième création, Newcombe s’est inspiré de ses nombreuses lectures contextualisant la Première Guerre mondiale (1914-1918); un conflit qui sombre de plus en plus dans l’oubli et qui fut l’un des plus violents et meurtriers de l’histoire moderne.
Pour celui ou celle qui connaît bien The Brian Jonestown Massacre, cet éponyme ne surprendra personne. Sans atteindre les standards établis avec Musique de film imaginé ou encore avec Third World Pyramid, la formation nous propose, encore une fois, un bon disque. On y retrouve quelques relents de blues rock psychédélique (A Word) et un peu de folk rock dépressif (We Never Had a Chance). Pour ce qui est du reste, Newcombe demeure dans sa zone de confort.
Par contre, ce disque n’est pas aussi « tripant » qu’à l’accoutumée. Pourquoi ? Tout simplement parce que le principal compositeur de la formation a de la difficulté à s’extirper de son schéma compositionnel… ce qui fait que certaines chansons peinent à se démarquer tant elles sont semblables les unes des autres.
Cela dit, les fans de la formation seront en terrain connu et y trouveront un certain plaisir à réentendre les tics musicaux de Newcombe. Parmi les meilleurs moments, on note l’entrée en matière titrée Drained ainsi que Cannot Be Saved; du Brian Jonestown Massacre pur jus. Coup de chapeau à la conclusive What Can I Say qui donne sérieusement envie de s’en rouler un p’tit.
Bref, il n’y a rien de bien nouveau dans les vapeurs narcotiques exhalées par Newcombe et ses acolytes, mais la formation propose toujours un voyage musical des plus agréables.