Van Carton
Des choses qui tiennent debout
- Costume Records
- 2019
- 35 minutes
Van Carton est le nom du nouveau projet musical de Guillaume Monette. Avant, il était un des 3 gars su’l sofa, un groupe connu pour son folk-pop sympathique à guitares. Puis, profitant d’une pause des 3 gars, Monette a créé son projet solo et a présenté son matériel aux Francouvertes de 2017. Il n’y arrivait pas au concours les mains vides; il avait déjà fait paraître son EP La saison, qui faisait découvrir un produit musical très loin de son groupe précédent. Les guitares en avant-plan ont cédé leur place à de la musique plus électronique, avec des beats qu’on ne soupçonnait pas. Avec son nouvel album Des choses qui tiennent debout, Monette pousse encore plus loin sa proposition en évacuant la majorité des bémols de son mini-album.
On ne change pas une recette gagnante: l’équipe derrière Des choses qui tiennent debout est très similaire à celle de La saison. À la coréalisation, Guillaume Monette peut compter sur la présence du musicien versé dans l’électro Jérémi Roy et du saxophoniste et chanteur Félix Petit. Ce dernier est d’ailleurs derrière la réalisation de l’album des Louanges, La nuit est une panthère. Aux chœurs, on retrouve Amélie Mandeville, qui a notamment accompagné Pierre Lapointe et Vincent Vallières en spectacle.
La musique de Van Carton reflète beaucoup l’influence de ses coréalisateurs. Il y a beaucoup d’échantillonnage de cuivres (et de vraies!) dans plusieurs des chansons, notamment dans la chanson-titre et Nos craintes. Quant à l’électro, c’est la note principale de cet album. Il y a des bouts qui font penser un peu au groupe français Air, avec ce même apport plus pop: Folle à la plage en est un bon exemple avec son beat fou et ses « ou-ou-ou » dans le refrain. La teinte des années 1980 aussi est remarquée dans la pièce-titre.
Amélie Mandeville fait les chœurs sur Des choses qui tiennent debout comme sur le EP. Elle est un élément essentiel pour Van Carton. Ce qui est le plus intéressant dans son travail d’interprétation, c’est qu’elle ne surjoue pas. Sur plusieurs pièces, elle ne fait que suivre la mélodie de Guillaume Monette. Ainsi, on a l’impression qu’il y a un plus gros travail de studio sur les voix que ce ne l’est vraiment, comme si la voix de Monette était tordue pour être plus aiguë. Sur certaines chansons, elle ajoute vraiment une force; le côté accrocheur de Si tu le fais, je le fais ne serait pas le même sans sa présence. En fait, la qualité de Mandeville est de ne pas écraser pas Monette: ils se complètent bien.
L’album est vraiment moins répétitif que l’EP précédent. La saison était agréable à écouter, mais avec des pièces moins fortes. Ici, on sent la cohérence, mais on est surpris. Par exemple, Mal de ventre a un tempo un peu plus lent et un beat moins mis en valeur que sur d’autres chansons. Tout à coup, Folle à la plage arrive avec son ton super dansant et ses choeurs qui se reprennent facilement!
Des choses se tient tellement debout qu’on en a oublié la critique en l’écoutant.