POP Montréal 2018 : Patrick Watson avec un piano dans la salle à manger
Jeudi soir, mon téléphone buzz, j’ai un courriel : on m’invite à une performance secrète de Patrick Watson. N’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. Je m’inscris sans hésiter. On avance un peu dans le temps, samedi vers 13 h, je reçois un courriel. Nous sommes conviés dans une résidence de la rue Bloomfield dans Outremont.
Il fait déjà noir depuis un bout de temps quand j’arrive dans le quartier cossu. Tout semble normal à l’exception d’une maison où sont rassemblés de jeunes gens. Je rentre à l’intérieur. Voyant que les gens sont déjà entassés près de l’endroit où Watson jouera, je décide de choir dans un divan (beaucoup trop dispendieux pour mes fesses de gars en culture). C’est ainsi que j’aurai vécu mon concert, une bière à la main, dans le divan d’une inconnue à Outremont.
Patrick Watson est un singulier animal. Il l’a prouvé encore une fois. En s’installant au piano, il nous a avoué que le concert qu’on allait vivre était une improvisation. Et que nous allions fournir les mots! Imaginez-vous Patrick Watson qui dit tout haut : « Alright, j’ai besoin d’un mot! » et quelqu’un répond Flaming Hot Cheetos. C’est ici un fait vécu, il a fait une magnifique chanson avec les mots Avocado et Flaming Hot Cheetos tout en éclatant de rire régulièrement. C’était une expérience unique et profondément humaine.
La deuxième composition s’est tournée vers le meurtre. Patrick Watson est excellent à chanter qu’il va te découper les yeux… c’est assez incroyable. Puis, est venu un moment où il devait changer pour une guitare, mais un certain Rich (Parry?) n’y était pas. C’est donc Leif Vollebekk qui a pris la relève au pied levé. Le duo a improvisé ensemble environ une demi-heure. Ces créations atypiques étaient entrecoupées de quelques chansons de Watson, dont The Great Escape. Watson qui te chante ça dans un salon, alors que tout le monde est assis par terre, a quelque chose d’irréel et d’une beauté sans nom.
Watson est reconnu pour son humour et il ne nous a pas épargnés samedi. Sa toute dernière chanson a incorporé tous les mots qui avaient été utilisés dans les compositions jusque là. Un magnifique travail de références. Je pourrai dire que j’y étais. Avec la cinquantaine de chanceux sur place. Merci POP, c’était un moment de grande beauté et d’humanité incomparables.