Après le succès fulgurant de leur premier album, Cross, le duo français Justice a suivi pas à pas les traces de leurs prédécesseurs. Il ne manquait à leur arsenal pop électro qu’un solide mix, peaufiné leurs de leurs tournées, qui cimenterait enfin leur catalogue en entité cohérente et intemporelle. C’est le pari risqué qu’ils ont pris avec Woman Worldwide.

Dès les premières secondes, nul doute que cet album, qui se veut à la fois une compilation de leurs plus grands succès, et un remix de ceux-ci, a été songé et travailler avec la minutie typique des groupes électros français.

Certains morceaux, comme la chanson d’ouverture Safe and Sound, sont très bien réussis. Sans surcharger des morceaux déjà lourds, nous avons rapidement un air de renouveau qui nous souffle en plein visage. Justice nous transporte à travers une décennie de rythmes, de lignes de basse et de groove. Fans ou non, vous vous régalerez de ces premières minutes.

Bien que la tendance se maintienne pendant quelques chansons, la qualité des remix est péniblement inégale. On est en droit de s’attendre à un travail plus constant d’un groupe qui nous a habitué à une production quasi sans faille pendant trois albums.

Le point pivot de l’album, Genesis X Phantom, démontre les limites de Woman Worldwide. La seule vue de ces deux chansons, transmutées en une seule, faisait saliver tout un chacun. Quelle déception ! Il ne s’agit pas d’un mix, sinon de Genesis suivi de l’intro de Phantom p.1 pendant quelques secondes, avant de retomber dans Genesis en version presque identique à l’ouverture mythique de leur premier opus. Une occasion ratée d’élever ces chansons à un niveau supérieur.

L’espoir renaît toutefois brièvement au fil des minutes. Jamais assez longtemps pour susciter un grand intérêt de l’auditeur.

Woman Worldwide était une occasion en or de rappeler au monde entier que Justice est un pilier incontournable de la riche histoire de l’électro français. Il s’en est fallu de peu pour que ce soit le cas.