Pusha T
DAYTONA
- Def Jam Recordings / G.O.O.D. Music
- 2018
- 22 minutes
Pusha T lançait le premier des 5 albums reliés d’une façon ou d’une autre à Kanye West au cours de 5 semaines depuis la fin mai. Alors que l’album Ye est correct, mais loin d’être incroyable, DAYTONA frappe dans le mile et King Push démontre encore une fois sa maîtrise des mots pendant que West qui semblait si instable dans les dernières semaines démontre tout son génie derrière la console. Parce qu’avant d’être un rappeur maître du rap-jeu, West s’est d’abord fait les dents en tant que compositeur pour Jay-Z.
Mais bon, revenons à Pusha T qui lance ici son troisième album qui devance la sortie indéfiniment reportée de King Push, dont le dernier effort Darkest Before Dawn était censé en être le prologue. DAYTONA arrive plutôt avec une tonne d’énergie et une production aussi intelligente que ciselée au couteau. On se retrouve devant un album de 7 morceaux, plutôt court — comme celui de West — mais ici ce sont 7 chansons qui tiennent la route des premières aux dernières notes.
On y retrouve une chanson de support pour Meek Mill, What Would Meek Do?, sur laquelle Kanye West rap avec un aplomb qu’on aurait souhaité sur Ye. Pusha T pour sa part ne laisse pas de doute sur sa capacité à écrire des petits bijoux :
I’m top five and all of them Dylan
I am the hope, the dope dealers won
Price and the quote, the dope dealers want
Feds takin’ pictures like it’s GQ (GQ)
This Avianne collarbone is see-through
Angel on my shoulder, « What should we do? »
Devil on the other, « What would Meek do? »
Pop a wheelie, tell the judge to Akinyele
Middle fingers out the Ghost, screamin’ « Makaveli » (come with me)— What Would Meek Do?
Dès les premières notes de l’album, Pusha T ne laisse pas doute dans l’oreille du fan de rap, If You Know You Know lance les hostilités avec aplomb et un échantillon de Twelve O’Clock Satanial du groupe français Air. Et honnêtement, tous les échantillons sont utilisés avec intelligence et bien intégrés aux rythmes percussifs. Du grand travail de Kanye West. Pendant ce temps, Pusha T accote avec une prose aussi intelligente que variée et créative.
Sur Hard Piano, il est rejoint par Rick Ross tandis que Come Back Baby donne lieu à des envolées totalement réussies. Cette dernière se fond tout naturellement dans Santeria. C’est d’ailleurs un sentiment constant sur DAYTONA, la fluidité ne se trouve pas seulement dans les mots qui coulent du micro de Pusha T, mais aussi dans l’enchaînement des chansons qui se fondent les unes dans les autres.
Un nouvel album tout à fait réussit pour Pusha T qui rappelle à tous qu’il est un l’un des « kings » du micro. Un album attendu qui ne déçoit pas et qui réaffirme le génie de West derrière la console. C’est prometteur pour l’album de Nas à paraître le 15 juin 2018.