Lydia Képinski
Premier Juin
- Chivi Chivi
- 2018
- 39 minutes
Lydia Képinski fascine depuis ses premiers pas. D’un côté, ses chansons empruntent à la mythologie pour imager ses sentiments. D’un autre, son personnage scénique est parfois malaisant et provocateur. Qui est la vraie Képinski? Sans doute un peu des deux. Après un EP qui avait retenu l’attention un peu partout, un couronnement aux Francouvertes en 2017, voici qu’elle lance son premier album en bonne et due forme.
Toujours entourée de ses accolytes Blaise Borboën-Léonard et Stéphane Lemieux, elle se lance dans une première épopée qui démontre un plus grand éventail sonore que ce qu’on avait vu à ce jour. Lydia Képinski avait commencé à injecter du rock dans ses compositions pendant les Francouvertes et ça se poursuit sur Premier juin. Surtout, ce qui se dégage de l’opus est une plus grande maturité dans les compositions et des chansons plus ramassées. Les directions sont claires et elle file à vive allure vers la cible.
La chanson-titre est particulièrement éloquente de l’évolution de son de la part de Képinski. Les cordes de Borboën ont de la gueule et ventre alors que le rythme est entraînant.
Attends-moi, je vais trouver la faille
Retrouver la faille
— Premier juin
Peut-être qu’elle l’a trouvé la faille en faisant une pop assez accessible malgré ses détours art-rock. 360 jours se fait irrésistible quand le deuxième refrain se met en branle. Képinski parfait l’art qu’elle avait déjà entamé sur Andromaque. Elle sait faire monter la tension avant de tout faire éclater comme un cri « surprise » dans une fête. Maia est décalée à souhait, même si dans son fond, il s’agit d’une chanson de pop-rock plutôt efficace. Képinski utilise les conventions pour arriver à ses fins, même si elle refuse d’y plonger entièrement.
Les inspirations textuelles de Képinski traversent les époques. Elle nous chante une nostalgie du Parc Belmont alors qu’elle n’y a visiblement jamais mis les pieds. Sur la Mélamine met de l’avant sa capacité à jouer avec les mots y allant de liens peu ordinaires pour une chanteuse pop. On a l’impression d’avoir à faire à une rappeuse, mais qui chante. Le résultat est très convaincant.
C’est un premier album réussi pour Lydia Képinski qui s’aventure dans de nouvelles aires sonores et qui confirme le « buzz » qui l’entoure depuis un peu plus d’un an. Il faut saluer le travail des musiciens qui l’entourent. Ils sont assez inventifs pour suivre ses frasques créatrices. En découle une collection de 8 chansons desquelles Képinski n’aura pas à rougir.