Alice Lewis
Imposture
- Bellbuoy Records
- 2018
- 38 minutes
Alice Lewis lançait le 26 janvier dernier son troisième album. Après No One Knows We’re Here et You’re Dreams Are Mine, voici qu’Alice Lewis se lance pour la première fois sur un album entièrement dans la langue de Molière. Pour l’écriture de ce nouvel album, elle a fait appel à l’auteur Alexandre Chatelard. Qu’en résulte-t-il?
Eh bien, Alice Lewis nous offre un album d’électro-pop aux mélodies à cheval entre le psychédélisme et la chanson française du siècle dernier. Ça donne un très bon résultat qui met de l’avant sa voix haute qui reste douce et chatoyante. Elle chante sans effort, comme si ces sons sortaient naturellement de sa bouche, glissant sur l’instrumentation aussi nuancée que recherchée. Imposture porte très mal son nom, puisqu’Alice Lewis semble campée exactement au bon endroit.
Les ciseaux est un bon exemple de ce qui attend le mélomane sur Imposture. Une mélodie efficace et douce, mais rythmée couchée sur des synthétiseurs aériens, des sonorités de cuivres et de la flûte. Ça fonctionne très bien. Alice Lewis a été choriste pour Sébastien Tellier et l’on reconnaît un peu son type de mélodie sur la psychédélique Amour asymétrique sur laquelle chante Alexandre Chatelard. Cette fois, ce sont les cordes (violon et violoncelle) qui se font entendre pour soutenir la composition pop efficace. La chanson-titre de l’album fait aussi belle figure avec sa trame relativement simple, mais sa mélodie vocale agréable.
La reine au sang bleu commence doucement avec la voix de Lewis accompagné d’une guitare. Et lorsque la section rythmique se joint à la fête, la pièce décolle magnifiquement. Et toujours cette douceur dans la voix de Lewis qui jamais ne semble s’énerver. Elle est en plein contrôle dès la première note d’Imposture et ce, jusqu’à la dernière. Pour celui qui viendra montre un côté un peu plus ésotérique de la musique de Lewis sans jamais tomber dans l’excès. Ça fonctionne très bien.
Vraiment, cette Imposture d’Alice Lewis est franchement intéressante et la jeune femme explore des couleurs musicales moins présentes en chanson. Les textes signés de sa main et de celle d’Alexandre Chatelard sont intéressants et sont chantés par Lewis avec un contrôle impressionnant. Voilà une belle œuvre psyché-pop-champ gauche.