WhoMadeWho
Through the Walls
- Embassy of Music
- 2018
- 43 minutes
Après The Plot (2009), Brighter (2012) et Dreams (2014), le trio danois nommé WhoMadeWho revenait récemment à la charge avec un quatrième album intitulé Through the Walls. Si les premiers pas du groupe se rapprochaient d’une esthétique musicale plus « dance-punk », le groupe, avec Dreams, a emprunté un virage « synth-pop » assumé. Par ailleurs, la conclusion de ce disque proposait des pièces plus introspectives et moins dansantes, ce qui donnait une excellente indication du cheminement à venir pour WhoMadeWho.
Et, bien entendu, ça se poursuit sur ce nouvel opus. Le groupe suggère une certaine accentuation de sonorités plus vaporeuses, comme si on revivait l’époque pop de la formation Talk Talk combinée à une sorte de Depeche Mode en mode « brumeux ».
Le virage est assez bien maîtrisé et quelques pièces valent quand même le coup. La tribale I Don’t Know a été écrite à la suite de l’arrestation d’un des membres du groupe à la frontière mexicaine; à Guadalajara, plus précisément. La sensation anxiogène découlant du fait que le destin puisse être remis entre les mains d’un corps policier potentiellement corrompu est magnifiquement illustrée. L’extrait Dynasty, parfaitement conçu pour la piste de danse, est énergique. De quoi contenter le « clubber » endurci… Funeral Show captive grâce à une ligne de basse entraînante et la conclusion « poteuse » de If This Is Your Love est intéressante.
Cela dit, aux premières écoutes, la linéarité des chansons et l’atmosphère vaseuse qui enrobe la majorité des pièces sont venues plomber mon enthousiasme. Through the Walls est beaucoup trop domestiqué et gentil pour que j’y revienne régulièrement. En contrepartie, lorsque l’on enfile les écoutes successives, on peut percevoir la subtilité des arrangements et la réalisation béton. Néanmoins, même si le costume est chic et de bon goût, certaines chansons ennuient sérieusement. En termes clairs, Through the Walls est une création qui servira de fond sonore à mes soupers de couples dits « matures et sérieux ». Je baye déjà aux corneilles…
WhoMadeWho se transforme donc en un groupe de pop synthétique mille fois entendu. Et c’est franchement dommage, car les Danois possédaient un je-ne-sais-quoi de dynamique qui les différenciaient quelque peu de leurs semblables. Mais avec Through the Walls, le groupe perd ce qui le caractérisait et flirte avec la catégorie « du pareil au même ».
Ce n’est pas un mauvais disque, mais le périple est aisément oubliable.