Osheaga 2014 Jour 1
Hier, c’était le coup d’envoi de la neuvième édition du Festival musique et arts Osheaga qui se déroulera tout le week-end au parc Jean-Drapeau. Les têtes d’affiche pour cette première journée rassemblaient les Outkast, Skrillex, Foster The People, Chromeo, Band Of Horses et plusieurs autres. Je serai très franc avec vous. Cette première salve sonore me laissait quelque peu sur mon appétit.
Qu’à cela ne tienne, j’étais debout, planté à la scène des Arbres comme un seul homme afin d’attraper quelques minutes de la formation rock Le Trouble. Les Montréalais m’ont agréablement surpris grâce à l’indéniable charisme du chanteur. Cet alliage de garage rock et de pop rock, évoquant parfois les univers musicaux d’Editors et des Killers, (en format plus salopé il va sans dire) tient solidement la route.
Par la suite, j’aurais aimé jeter un coup d’œil sur Chance The Rapper, mais le rappeur de Chicago a, semble-t-il, décliné son engagement… Je me suis donc rabattu sur July Talk; groupe rock canadien formé en 2012. Sur scène, la bande livre avec enthousiasme. La chanteuse Leah Fay et le guitariste Peter Dreimanis ont tour à tour expérimenté le «crowd surfing» au grand plaisir d’un public ravi. Ceci dit, malgré l’énergie déployée, le songwriting de la formation comporte quelques faiblesses, mais force est d’admettre que ce type de prestation offerte dans un festival rassembleur frappe la cible à tout coup.
J’attendais avec curiosité la performance d’Amber Papini, cerveau du groupe new-yorkais Hospitality. Prodiguant un pop-rock recherché, parfois labyrinthique, le trio (devenu quatuor en concert) livre musicalement la marchandise. Papini était particulièrement souveraine à la guitare électrique. Sauf que j’avais parfois l’impression que la chanteuse/guitariste avait envie d’en finir au plus vite. Statique, distante, peut-être timide, la meneuse devra améliorer sa performance scénique afin de mieux transmettre ces sinueuses, mais charmantes chansons.
On a également déplacé nos fesses vers la nouvelle et minuscule scène De La Vallée afin d’entendre le groupe originaire de Nantes (France) nommé Von Pariahs. Dirigé par un mélodiste hors pair né au New Jersey, voilà mon must de cette première journée! Le quintette remémore à la fois Talking Heads, Interpol, Division Of Laura Lee et présente une mixture sonore fort intéressante. J’ai hâte d’entendre l’album qui devrait paraître en septembre prochain. Ça promet! Grosse surprise!
Toujours à la scène De La Vallée, j’ai pris la peine d’écouter quelques chansons des Texans White Denim qui avait fait paraître l’an dernier le très bon Corsicana Lemonade. Cette musique touffue exécutée par des virtuoses prend réellement de l’ampleur sur scène. Même si White Denim lorgne parfois vers un soft rock très seventies, ces musiciens atteignent un niveau d’exécution frisant la perfection. À voir dans une plus petite salle afin d’apprécier l’incontestable dextérité de ces compétents instrumentistes.
On est retourné une nouvelle fois à la scène des Arbres afin de donner une dernière chance à The Men en concert… et ce sera l’ultime fois! Comment un groupe peut mettre sur le marché d’aussi bons albums et par le fait même être incapables d’offrir des versions dites «professionnelles» de leurs brûlots punk/rock vintage? Au menu? Un batteur qui peine à suivre correctement la cadence, un chanteur/claviériste flirtant avec l’amateurisme et une attitude digne d’un véritable «band de slacker». Une seule consolation? Ils ont été un cran supérieur à ce que j’avais vu au Il Motore, il y a de cela deux ans. Ces hommes ont manifestement encore des croûtes à manger avant de passer à l’âge adulte… s’ils y parviennent!
J’ai parallèlement survolé les concerts de Band Of Horses, Mac DeMarco et Outkast. En ce qui concerne Band Of Horses, malgré le bon vouloir et le dynamisme de la formation en concert, voilà un groupe qui stagne sérieusement depuis le premier jet titré Everything All The Time paru en 2006. Quant à Mac DeMarco, même si le musicien est fort sympathique, je suis une nouvelle fois demeuré de marbre; serait-il un peu surévalué? Finalement, j’éviterai de me prononcer sur Outkast puisque je ne suis pas un fin connaisseur de ce genre musical, mais la foule semblait totalement ravie.
Voilà une première journée en dent de scie qui a mis la table sobrement à un samedi qui regroupera Jack White, Nick Cave & The Bad Seeds, Volcano Choir, Jon Hopkins, Modest Mouse, Haim et autres figures de proue. Je vous reviens demain avec le compte-rendu de cette deuxième rafale. Bon samedi!