Pop Montréal Jour 4: le compte-rendu de LP Labrèche
«Hipelay!» comme dirait notre collaborateur Jean-Simon Fabien, c’est de plus en plus difficile de se lever le matin. POP Montréal, tu auras été généreux avec ma carcasse et mes oreilles. Pour commencer cette quatrième journée, je me suis dirigé à la Sala Rossa pour attraper la formation américaine Prinze George. Le quatuor jouait devant une foule plutôt garnie et disons que la chanteuse Naomi Almquist fait très bien le travail au niveau vocal même si elle est très passive sur scène. Ils possèdent quelques bons tubes, mais ça va demander encore un peu de travail. Par contre, la batteuse Isabelle de Leon est quelque chose à voir sur scène. Elle y va de plusieurs nuances tout à fait délicieuses aux oreilles. Dans l’ensemble, c’est un peu trop simple au niveau des structures chansonnières pour vraiment sortir du lot. Attendons voir l’album qui devrait paraître dans les prochains mois.
Par la suite, je me suis dirigé au Rialto pour le spectacle du trio tout féminin Babes In Toyland. Il faut dire que j’étais pas mal jeune quand la bande était à son sommet. Mais quelle machine de guerre! On dirait Hole, mais avec de la gueule, désolé Courtney. Elles ont enchaîné les succès et la foule était totalement en amour. Elles ont même dû faire une pièce en rappel tellement les gens faisaient du tapage. La chanteuse/guitariste Kat Bjelland crie, chante, crache sur scène, bref… c’est une vraie. Et pendant qu’elle réglait un problème d’ampli, la batteuse Lori Barbero nous racontait des blagues de pirates. Incroyable. Saviez-vous que la Brute du Rock doit son nez légèrement croche à un «mosh pit» pendant Lollapalooza dans les années 90? Ben oui, Babes In Toyland a marqué Le Canal Auditif.
Puis je suis monté au deuxième étage du Rialto pour attraper le trio montréalais Cave Boy. Encore une fois, j’avais droit à une formation entièrement féminine. Les «girls» nous ont offert leur électro-pop accrocheuse dans une salle plutôt vide. Cela ne les a pas empêchés de gâter les mélomanes qui s’étaient déplacés. La chanteuse possède une puissante voix et le trio sait installer un beau groove. Petit hic? Ça manque parfois d’originalité, mais elles nous ont offert plusieurs beaux moments, entre autres, alors que les trois filles maniaient la batterie. Mission accomplie pour le trio qui fera paraître le 9 octobre prochain, son premier maxi.
Puis c’est Nick Diamonds, le projet solo de Nicholas Thorburn, connu pour sa participation à des projets populaires tels que The Unicorns et Islands. Malgré des allures de tête d’affiche, grâce à sa machine à boucane et ses effets de lumières impressionnants, celui-ci peine en consistance. Quelques bogues techniques semblent avoir créé un climat de tension dès le début et ses chansons sont très inégales. Lorsqu’il laisse une bonne place à sa voix, il est très efficace, mais lorsqu’il adopte une attitude nonchalante, l’ensemble tombe à plat. Ça manque un peu d’épices dans les compositions.
Finalement, je suis descendu au sous-sol de ce même Rialto pour une soirée hip-hop où la gent féminine était encore une fois à l’avant-plan. Je suis tombé sur Lady qui faisait monter deux jeunes femmes sur scène pour se brasser le popotin sur ses rythmes endiablés, mais en m’approchant plus près, je me suis rendu compte que la rappeuse faisait du lipsync. OK, mettons une chose au clair, ton nom c’est Beyoncé pis tu joues devant 20 000 personnes au Centre Bell alors que l’acoustique est de la merde, je commence à te le pardonner. Quand tu es une rappeuse dont les mots sont ton pain et ton beurre et que c’est impossible pour toi de chanter pour 150 personnes dans une salle, je décroche. Come on, tant qu’à y’être, on aurait pu faire une soirée karaoké… rendue là.
Bref, une soirée en dent de scie pour ce samedi. On se reparle demain, si je survis, pour une cinquième et ultime journée de POP Montréal.