Volume 1
Bon vendredi à tous et à toutes! Pour ce mois de juillet en démarrage, j’ai eu le privilège de rencontrer un vétéran respecté de notre scène musicale : Éric Goulet. En effet, le meneur de la formation Les Chiens et le pourvoyeur de mélancolie au sein de son projet solo nommé Monsieur Mono, est venu me rencontrer au Lab Mastering, afin qu’on puisse réentendre ensemble son album country titré Volume 1.
Pour avoir visionné quelques entrevues d’Éric Goulet, j’avais véritablement envie de jaser musique avec lui, car vraisemblablement, nos goûts musicaux convergent dans la même direction. Cette fois-ci, nous avons spécifiquement causé country tout en écoutant son album dans ce qui constitue l’une des meilleures écoutes studio du moment. Après les présentations d’usage, nous nous sommes bien calés confortablement dans nos chaises respectives afin de prêter l’oreille attentivement à ce Volume 1. Je vous offre un périple, piste par piste, des petites énigmes sonores révélées par notre invité, Éric Goulet.
Tu sais bien
D’entrée de jeu, Éric m’entretient au sujet de sa solide section rythmique (une véritable locomotive) composée du bassiste Mark Hébert et du batteur Vincent Carré, tous deux rencontrés dans le cadre d’un jam session à St-Siméon. Duo qui constitue l’épine dorsale de ce Volume 1. En écrivant cette pièce, Éric a voulu composer une chanson sur les ouï-dire; sujet de prédilection de plusieurs chansons country.
Ce n’est pas mon jour
Deuxième ritournelle spécifiquement conçue pour ce disque. Particularité de ce morceau? C’est que ce sont les trois mêmes accords joués tout au long de la chanson, mais dont la combinaison change au refrain. Rien n’y paraît tant l’ensemble coule de source.
La dernière marche
Je fais la remarque à Éric que la pièce fait penser à The Wayfaring Stranger, ce classique de la chanson country. Texte rédigé par Alexandre Belliard, cette ritournelle est probablement le premier chapitre d’une trilogie qui fera assurément son chemin sur les prochaines offrandes country à venir… car Éric nous confirme que le Volume 2 est déjà en chantier!
Quand nos cœurs seront unis
Marcel Martel est le créateur de cette chanson. Éric adopte une approche vocale plus musclée et assurée que sur la plupart des pièces meublant cet album. Pour Éric, reprendre les compositions de ces grandes pointures du country constitue un coup de chapeau absolument mérité. De plus, le musicien considère comme étant primordial de transmettre la musique de ces monuments country à une autre génération.
Chacun dans son espace
Une importante chanson offerte à Vincent Vallières par Éric. Morceau qui sonne admirablement bien en version country. Petit aveu/secret : la progression d’accord du pont est un repiquage du bridge de Comme un cave de Possession Simple, groupe dans lequel Éric a fait ses premiers pas dans le métier.
Je ferme grand les yeux
En fouillant dans ses maquettes, cette chanson aux ascendants très Gram Parsons/Ryan Adams, offerte à Renée Martel, semblait parfaitement destiné pour ce disque. Selon Éric, un choix facile à faire… et le seul « fade-out » de l’opus.
L’hôtel des cœurs brisés
Grande chanson de Stephen Faulkner. Faulkner est un important songwriter de la chanson québécoise et la version offerte par Éric constitue un vibrant hommage au compositeur; que dire de ce frissonnant orgue Hammond B3 qui apparaît à une minute quarante secondes pile-poil.
Ton amour va me rendre fou
L’histoire de cette pièce? Alexandre Belliard devait se présenter chez Éric afin de travailler en sa compagnie une nouvelle création chansonnière, mais Belliard a eu un contretemps imprévu et n’a pu se montrer le bout du nez; ce qui a contraint Éric à composer cette chanson en quelques heures seulement.
Salut les amoureux
Chanson popularisée par Joe Dassin et Arlo Guthrie mais écrite par Steve Goodman dont le titre intégral est City Of New Orelans. On discute de Joe Dassin en prenant conscience que nous avons tous deux grandi au son de sa musique.
Danse avec moi
Composé pour un film qui n’a jamais vu le jour et offert une fois de plus à Renée Martel, ce morceau dont le texte fait appel à une interprétation toute féminine est éloquemment renouvelé par son auteur. Grâce à cette écoute dans un studio haut de gamme, on entend « l’overdub » d’une guitare douze cordes dans le mix.
Mauvaise vie
Classique d’Alex Jones (WD 40), coécrite avec Éric, ici accompagné de Corinne de la formation Camionnette. Éric me confesse qu’un de ses meilleurs albums country de tous les temps est sans contredit Must’ve Been High de la légendaire formation Supersuckers.
Souviens-toi de moi
Adaptation d’une ritournelle de Rodney Crowell et Will Jennings interprétée par Paul Brunelle. Encore une fois, Éric a voulu rendre un salut bien senti à ce grand de la chanson country québécoise.
L’âme à la tendresse
Enregistrée, il y de cela trois ou quatre ans, avec Mara Tremblay et sans section rythmique. Avec l’aide d’un métronome, les compétents Mark Hébert et Vincent Carré se sont ajoutés à la mouture finale. Superbe version de cette chanson signée François Dompierre.
Ce Volume 1, colligé majoritairement en version live en studio (les voix se sont annexées ultérieurement), est un disque authentique, intègre et vrai comme l’est son auteur. En plus de l’apport indéniable de Mark Hébert et Vincent Carré à la section rythmique, il serait bon de souligner les performances de Rick Haworth (pedal steel), Carl Prévost (guitare) et Ariane Ouellet (violon) qui viennent bonifier de leur talent ce très bon album country.
En plus de faire office de génuflexion sincère à l’endroit de nos précurseurs et créateurs country bien de chez nous, cette création sonore permet à Éric Goulet de faire connaître ses propres compositions à un public différent. Le musicien se fait un cadeau en réinterprétant son corpus chansonnier dans un format plus accessible, ce qui permettra sans aucun doute au musicien d’atteindre un auditoire plus large. Ce répertoire le mérite amplement!
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