The Menzingers est une formation de punk-rock originaire de Scranton, Pennsylvania. Formé de Greg Burrett, Tom May, Eric Keen et Joe Godino, le quatuor avait catapulté On The Impossible Past en 2012; galette qui avait reçu plus que sa part de critiques élogieuses, particulièrement de ce côté-ci de la grande flaque. The Menzingers est un groupe résolument rock avant tout, qui à certaines occasions, y va de quelques brûlots punks bien sentis; comme si les univers musicaux des Replacements, de Weezer, de Green Day, des Clash et de Springsteen se conjuguaient ensemble afin de créer un tout assez unique.

Assez unique certes, mais du même souffle assez racoleur… C’est du moins l’impression que nous laissent les nombreuses écoutes du nouvel album titré Rented World; un disque nettement moins puissant et primitif que son bien aimé prédécesseur. Cette sitedemo.cauction est abruptement plus rock que punk et flirte parfois avec le rock FM radiophonique. Ce n’est pas étranger au travail de réalisation effectué par Jonathan Low, reconnu pour son association avec The National, Sharon Van Etten et Kurt Vile.

Ceci dit, les Menzingers accomplissent la besogne avec une abnégation, une intensité et une authenticité qui ne fait aucun doute, et ce, malgré les quelques morceaux sirupeux qui viennent plomber quelque peu l’évaluation de ce disque. On fait référence ici au refrain «sous Weezer» de Where Your Heartache Exists et les inflexions vocales douteuses dans les couplets de Nothing Feels Good Anymore.

Ce Rented World est clairement plus mature que la tentative antérieure et pourrait amoindrir la ferveur de l’inébranlable fanatique de punk dit «old school» en vous. En contrepartie, ce virage pop assumé, somme toute bien fait, pourrait permettre aux Menzingers de plaire à un plus grand nombre de mélomanes. Que vous le vouliez ou non, on n’en sort pas, les feux de la rampe et la célébrité seront toujours plus alléchants que le travail patient dans l’ombre… mais bon, on s’égare!

Ceci dit, les Menzingers peuvent être comparés avantageusement à son soporifique compétiteur, The Gaslight Anthem. Pourquoi? Parce que ce groupe de col bleu en connaît passablement sur l’art d’écrire des chansons élémentaires, mais d’une efficacité exemplaire. La meute s’en sort notamment très bien sur l’explosive Bad Things, sur la prenante et unificatrice Rodent et les très Weezer titrés respectivement Hearts Unknown et In Remission. L’album se conclut sur une acoustique et attendrissante When You Died.

Oui, ce Rented World obtient la note de passage… de justesse! On ne peut reprocher aux Menzingers de ne pas appuyer sur l’accélérateur et de manquer de véracité dans l’exécution et l’interprétation de ses chansons. En revanche, on regrette la mise au rancart de ce petit penchant punkisant et plus abrasif. Un bon disque de prolétaire!

Ma note: 6/10

The Menzingers
Rented World
Epitaph Records
41 minutes

www.epitaph.com/artists/artist/286/The_Menzingers

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iZscWmIizzw[/youtube]