La vague modernisatrice d’une certaine esthétique psychédélique issue des sixties se poursuit de plus belle en 2014! En effet, après Pond, Foxygen, Jagwar Ma, Jacco Gardner, la formation britannique, originaire de Kettering, Angleterre, et nommée Temples, reprenait le flambeau narcotique en lançant dans les bacs son premier opus titré Sun Structures. Disque fort attendu, précédé d’un buzz médiatique assez puissant (du moins de l’autre côté de l’Atlantique) Temples a reçu l’approbation de plusieurs pointures anglaises, dont le vétéran guitariste Johnny Marr et l’impayable Noel Gallagher…

Assemblé autour du chanteur/guitariste James Edward Bagshaw et du bassiste Thomas Edison Wamsley, Temples est complété par le guitariste-claviériste Adam Smith ainsi que le batteur Sam Torns. Est-ce que ces jeunes blancs-becs revisitent le genre avec panache et éloquence? À notre humble avis, pour réaliser une conception sonore qui redynamise un genre musical quelque peu éculé, il faut soit faire appel à un réalisateur de luxe (voire Richard Swift avec Foxygen), soit écrire un chapelet de chansons incassables aux structures chansonnières audacieuses (voire nos Australiens de Tame Impala) ou encore créer un parfait copier-coller du genre musical évoqué (voire Jacco Gardner, émule impeccable de Syd Barrett).

Dans le cas de Temples, on a affaire à un groupe compétent, talentueux et absolument fanatique de sonorités orfévrées. Pas de doute, l’effort déployé, au niveau de la réalisation, est fort louable. De plus, les Anglais se distancient juste assez de ses criants ascendants musicaux (Beatles, Pink Floyd, Zombies, T-Rex, Byrds etc.) pour conserver une certaine crédibilité. En contrepartie, là où le bât blesse, c’est au niveau de ce songwriting faussement inventif, un tantinet linéaire mélodiquement parlant, qui engourdit plus qu’il ne stimule.

Votre dévoué critique a eu beaucoup de mal à séparer le bon de l’ivraie en ce qui concerne les chansons présentées par Temples, tant les soubresauts musicaux sont pratiquement inexistants. Bien sûr, ce n’est pas un disque insoutenable, tant s’en faut, mais disons que nos attentes étaient peut-être un peu trop élevées. Qu’à cela ne tienne, la bande à Bagshaw obtient la note de passage parce qu’elle sait enrober ses morceaux avec une grande compétence. La très Ticket To Ride titrée Shelter Song, la beatlesque époque Revolver intitulée Mesmerise, la pop médiévale Move With The Season, la très Tame Impala nommée A Question Is Answered de même le riff oriental fertilisant Sand Dance mettent en lumière l’indéniable talent que détient Temples.

Alors, voilà une autre sitedemo.cauction, remémorant adéquatement le rock psychédélique des années soixante, élaborée par un jeune groupe émérite… mais Temples aura sans aucun doute besoin de mettre un peu plus d’acharnement et de créativité dans son écriture chansonnière s’il veut un jour rivaliser avec son principal compétiteur australien Tame Impala. Somme toute, le meilleur reste à venir pour Temples. Un bon début!

Ma note : 6,5/10

Temples
Sun Structures
Heavenly Records
52 minutes

templestheband.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QCxao4jFLHI[/youtube]