Placebo
Loud Like Love
- Universal Music Group
- 2013
- 47 minutes
La formation Placebo, formée à Londres en 1994, par Brian Molko et Stefan Olsdal, revenait à la charge la semaine dernière avec Loud Like Love, leur septième parution studio et première création depuis Battle For The Sun révélé en 2009. Placebo élabore une musique rock, amalgamant des éléments de power-pop et de minuscules sédiments référentiels issus du punk. Un virage pop-rock FM évident avait été amorcé sur Battle For The Sun… Qu’en est-il de ce Loud Like Love?
Et bien… ça se poursuit dans la même veine. Réalisé par Adam Noble, Placebo nous présente un album lisse, ampoulé, absolument racoleur et qui met en lumière la posologie sonore inopérante et répétitive prescrite par le trio. Ce n’est surtout pas avec Noble derrière la console que les choses vont en s’améliorant!
Loud Like Love catapulte au premier plan le manque de vision et d’inspiration de ce groupe exprimant musicalement un romantisme beaucoup trop exacerbé pour les oreilles de votre dévoué critique. Une prise de risque sonore complètement absente, un disque renfermant trop peu de bonnes idées et un groupe franchement sur le pilote automatique, qui donne sérieusement l’impression que Placebo n’a plus rien à dire. Cette accumulation de caractéristiques léthargiques vient anéantir définitivement le peu d’impact que ce rock alternatif convenu aurait pu obtenir.
L’exécution est parfaite. La réalisation est parfaite. La performance vocale de Molko est parfaite. Rien ne dépasse sous la jupe de Placebo et c’est ce qui empêche cette conception sonore ennuyante de captiver un tant soit peu. Un disque encore moins abrasif que l’effort précédent (ça en dit long!), la bande à Molko est plus que jamais laquée et synthétique… Placebo se parodie lui-même, utilise les mêmes subterfuges musicaux que sur ses albums précédents et fait preuve d’une créativité navrante.
Nous avons eu énormément de difficulté à identifier des ritournelles qui ont réussi à retenir notre attention. Par courtoisie, nous pourrions affirmer (avec un peu d’indisposition) que Too Many Friends est une chanson commerciale adéquate, que Hold On To Me est une ballade insipide de qualité supérieure et que Purify est un morceau illusoirement rock de luxe. Tout bien considéré, ce disque est carrément une inutilité dans l’univers du rock!
À qui se destine ce Loud Like Love? Difficile de répondre à cette question. Probablement aux fanatiques purs et durs de la formation, mais le mélomane pour peu qu’il soit audacieux, s’ennuiera irrévocablement à l’écoute de cette création. Nous n’avons rien d’autre à ajouter et nous baillons aux corneilles en écrivant ces derniers mots!
Ma note : 4,5/10
Placebo
Loud Like Love
Universal Music
47 minutes
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