Norma Jean
Norma Jean – Polar Similar
- Solid State Records
- 2016
- 53 minutes
AYOYE! Le nouvel album de Norma Jean kick tellement des culs! Ok, pour vrai, chaque fois que je l’écoute j’ai comme un dialogue avec moi-même. Reconstitution.
• Bin voyons, c’est don ben bon cet album-là ?
• Ouin, mais tu dis toujours ça chaque fois que Norma Jean sort un disque…
• Ouin, mais là c’est plus puissant, moins facile, plus sombre, plus lourd surtout.
• Il me semble que c’est les adjectifs que tu utilisais pour The Anti-Mother ?
• Oui, mais non. Les gros refrains chantés sur cet album-là lui donnaient un côté pop que je trouve imbuvable aujourd’hui, mais un côté pop qui permettait aussi au groupe de se faire booker sur le Warp Tour.
• Bon, OK d’abord.
Il y a de bonnes raisons qui expliquent l’excellence de ce Polar Similar.
1. Norma Jean n’a jamais sonné autant assumé. Le groupe oscillait à ses débuts entre pesanteur «nutritive» et refrains pops «givrés». Il a ensuite intégré avec Meridional des influences progressives, noise et électro à son assemblage de hardcore avec plus ou moins de succès. Sur Polar Similar, la mutation est complétée: tous ces éléments font dorénavant partie du son de Norma Jean et on ne les sent plus dissociés les uns des autres dans les chansons. Ils sont tous au service du tout: le bordel sonore et l’agression.
2. La scène à laquelle Norma Jean appartenait s’est dissoute et c’est pour le mieux. Pour faire simple, disons que dans les premières années des années 2000, les styles déjà bien ancrés ont commencé à se mélanger. Quand le punk et le hardcore ont été fusionnés, on a eu droit à plusieurs tentatives de refaire du Refused ou du At The Drive-In. Et les résultats ont varié en intensité et en qualité. Norma Jean naît dans ce contexte, avec les Underoath de ce monde. Maintenant libéré d’une scène qui n’a su faire autre chose que de se resitedemo.cauire jusqu’à l’extinction, Norma Jean peut préparer le terrain pour la prochaine mutation du hardcore.
3. Il n’y a rien de mieux qu’un album qui explore, mais qui est somme toute bien tassé. Polar Similar nous donne des frissons, nous fait headbanger et nous tient en haleine même dans ses interludes. La réalisation y est pour quelque chose, mais on sent aussi que la troupe de Cory Brandan s’est émancipée des comparaisons et des influences.
4. De nombreux et récents changements de personnel.
Reaction et Death Is A Living Partner sont des morceaux puissants. Les interludes numérotés sont excellents, surtout le troisième pour son côté southern rock dépouillé. 1,000,000 Watts ne devrait étonner aucun fan du groupe, plusieurs morceaux surprennent comme Synthetic Sun qui a même l’aplomb de Thrice durant ses belles années.
Dans ma revue de presse en vue de l’écriture de cette critique, j’ai vu plusieurs références à Botch, comme quoi la démarche de Norma Jean les rapproche de plus en plus de ces géants du métalcore.
MA NOTE: 8/10
Norma Jean
Polar Similar
Solid State Records,
53 minutes