Fidlar
Too
- Dine Alone Records
- 2015
- 42 minutes
«Fuck It Dog, Life’s A Risk» est de retour avec un nouvel album titré Too. FIDLAR, pour les intimes, avait fait paraître un premier effort homonyme en 2013. On peut vous dire qu’on s’est tapé à satiété l’hymne Cheap Bear qui fait l’apologie de la bière de piètre qualité. Comme vous pouvez le constater, on est dans le punk rock «adulescent». Ce deuxième disque de FIDLAR était quand même attendu par une certaine faune avide de rock un peu prolétaire sur les bords et qui ne se casse pas le ciboulot inutilement.
Réalisé avec l’aide de Jay Joyce (Cage The Elephant), le groupe entreprend un virage nettement plus rock que punk. Ce Too est beaucoup plus «réalisé», moins rageur et plus mélodique. Le fanatique de la première heure pourrait être désarçonné par ce tournant et soyez sans crainte, votre vieux punk arthritique l’a clairement été. Ce n’est pas totalement indigeste, mais disons que notre enthousiasme pour la formation s’est quelque peu laminé.
Pourquoi? Parce que c’est définitivement trop lisse, et ce, même si l’énergie est au rendez-vous sur quelques chansons. On pense à Leave Me Alone et Overdose; deux ritournelles habilement construites. Particulièrement la deuxième et ses nombreuses interruptions nimbées des déclamations du chanteur-guitariste et meneur de FIDLAR, Zac Carper. Néanmoins, il est clair que sur ce Too, les Californiens mettent le pied dans l’engrenage du rock rassembleur et on s’ennuie un peu de la furie brinquebalante du premier album.
Donc, exit le punk crade plein de bières visqueuses et bienvenue dans le rock harmonieux un brin radiophonique. Ça demeure un tantinet colérique, mais ce n’est pas assez pour soulever de terre votre vieux briscard. En plus de cette sitedemo.cauction plus lustrée, FIDLAR ne propose aucune chanson réellement grisante sur cette conception sonore. L’équation «réalisation polie» et «songwriting déficiant» donne un résultat assez ordinaire, merci.
À la défense de FIDLAR, on croit que ce Too sert tout simplement de transition à une offrande plus étonnante… du moins, c’est ce que l’on souhaite. Soit que le groupe se réinvente complètement lors de sa prochaine aventure ou soit qu’on devra ajouter FIDLAR au rayon des «trois petits tours et puis s’en vont».
En plus des deux pièces mentionnées précédemment, on a aussi apprécié le petit penchant «stonien/poteux» de Why Generation, la nerveuse Drone ainsi que le refrain fédérateur de Hey Johnny… mais c’est trop peu pour que FIDLAR obtienne la note de passage. Bon OK, on sera bon joueur. Notre jugement sera plus définitif lors de la tentative subséquente. Est-ce qu’on croit la bande à Carper en mesure de passer le test ultime? Rien n’est moins sûr, car jusqu’à ce jour, on n’entend pas une formation qui détient ce je-ne-sais-quoi qui permettrait l’accession à une étape supérieure. Qui vivra verra comme on dit par chez nous.
Ma note: 5/10
FIDLAR
Too
Dine Alone Records
42 minutes
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