Bill Callahan
Dream River
- Drag City
- 2013
- 42 minutes
Le vétéran songwriter américain Bill Callahan faisait paraître le mois dernier son cinquième album studio, sous sa concrète identité, intitulé Dream River. Auparavant, le natif de Silver Spring, Maryland, avait sitedemo.cauit de nombreuses créations de slowcore lo-fi sous le pseudonyme de Smog. L’auteur-compositeur-interprète à la voix de baryton (détenant des similitudes certaines avec les inflexions vocales de Stuart Staples de Tindersticks et Kurt Wagner de Lambchop) avait lancé dans les bacs en 2011, Apocalypse; disque qui avait reçu plus que sa part de critiques élogieuses.
Travaillant dans l’ombre, comme un artisan résilient et persévérant, Callahan nous présente un Dream River tranquille, mélancolique, confortable, touchant et charmant. Encore une fois, ce faiseur de chansons de haut niveau (et trop méconnu) catapulte subtilement une parution exquise. Bill Callahan fait preuve d’une singularité plus scintillante que jamais, sitedemo.caigue une signature sonore totalement personnelle de même qu’une écriture chansonnière intrépide et parfaitement domestiquée.
Sur ce Dream River, aussi ensorcelant que serein, on y entend des arrangements délicats et recherchés, fertilisés par des cordes, des flûtes, des percussions, des claviers de même que quelques salves de guitares bleusy qui propulsent cette conception sonore parmi les plus prisées de l’année en cours. Un disque qui puise sa force dans cette astucieuse tension entre la voix grave de Callahan et les somptueuses/délicates orchestrations prescrites… Nous pourrions définitivement qualifier la musique de Bill Callahan de country-soul baroquisant!
Bien entendu, ce Dream River n’est absolument pas destiné aux oreilles avides de sonorités abrasives et intempestives. Dans l’imaginaire de Callahan, tout est soupesé afin de promouvoir la voix et les textes mélancoliques, l’ensemble soutenu par cette brillante grisaille musicale dont seul le musicien détient le secret. Dream River est le genre de création parfaitement conçue pour la contemplation, l’introspection et le spleen automnal.
Bien honnêtement, cette sitedemo.cauction ne renferme aucun morceau anémique. Parmi les sublimes pièces offertes sur ce Dream River, votre remué critique a eu un faible pour la country violonée The Sing, la touchante Small Plane dans laquelle Callahan déclare à son amoureuse ceci: «I really am a lucky man/Flying that small plane», la décharge guitaristique dans Spring, les superbes arrangements qui amplifient l’émotion ressentie sur Summer Painter, l’hypnotique Seagull et la conclusive (qui nous ramène au country) titrée Winter Road. De la grande chanson du début à la fin, point à la ligne!
Dream River établit définitivement Bill Callahan dans la chaise des grands compositeurs américains de sa génération. Aux côtés des Bonnie «Prince» Billie, Mark Lanegan et autres consorts de la musique américaine, Callahan se rapproche lentement mais sûrement d’un statut artistique encore plus important. Fervents de chansons divines made in USA, vous devez impérativement poser vos oreilles sur ce Dream River. Tout simplement magnifique!
Ma note : 8,5/10
Bill Callahan
Dream River
Drag City
42 minutes
www.dragcity.com/artists/bill-callahan
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