Biffy Clyro
Ellipsis
- 14th Floor Records
- 2016
- 47 minutes
Mine de rien, ça fait maintenant douze ans que j’écoute Biffy Clyro, le power-trio alternatif écossais et c’est la première fois que je m’assois pour critiquer un de leur disque.
Possiblement parce que le groupe est encore méconnu de ce côté-ci de l’Atlantique malgré son statut de rock star sur les îles britanniques, mais bon, ce n’est pas comme si j’écrivais que sur des groupes connus (lol).
De manière plus franche, c’est probablement parce que je ne peux pas vraiment dire que je suis un grand fan de Biffy Clyro. La volonté rock de Simon Neil et ses associés est indéniable, mais leur inconsistance depuis le début de leur carrière est fâchante.
Prenons un parallèle avec les Foo Fighters par exemple. Dave Grohl est super auteur-compositeur et il a son identité comme chanteur, guitariste et comme créateur peu importe s’il écrit une balade, un gros riff sale ou une puissante chanson fédératrice.
Le problème avec Simon Neil c’est justement qu’il n’est pas Dave Grohl. Ses balades sont infectes et même s’il a une facilité pour les refrains cathartiques, il en compose souvent des ampoulés.
Et on sent aussi que Neil est au courant. Sur On The Bang notamment quand il crie pour une rare fois avant de s’époumoner: «Now you know better, why can’t you fucking do better», on sent qu’il a une crotte sur le coeur.
C’est que voyez-vous, le dernier album de Biffy Clyro, Opposites, a donné au groupe son premier numéro 1 en Angleterre en plus de lui permettre de «headliner» des festivals et ses propres tournées d’envergure. Quand même étonnant quand on pense qu’Opposites était le pire album enregistré par la bande depuis ses débuts.
Mais bon, même si Neil est sincère sur On The Bang, il nous balance au morceau suivant une dégoulinante chanson bluegrass acoustique avec un refrain et un solo montés à l’emporte-pièce. Clairement, le vide devient palpable pour l’auditeur durant les trois minutes de cette Small Wishes.
Mais rendons à Biffy Clyro ce qui leur revient, après l’ennui mortel d’Opposites, le trio revient à une formule plus ramassée, plus compacte, qui rappelle l’énergie de Puzzle et d’Only Revolutions, ce dernier album s’était d’ailleurs classé par les meilleurs de l’année 2009 dans plusieurs rétrospectives de magazines spécialisés.
Parmi ces bons moments, notons, Animal Style, Wolves Of Winter, Herex ou Flammable. C’est en format rock que la puissance de Biffy Clyro se fait sentir et que la voix ordinaire de Neil est compensée par les hooks qu’il bricole.
Mais de grâce, il faut arrêter ça les balades.
Comme disait mon ami Alex Gingras: «dans vie tu peux trouver que ça l’air vraiment cool être chauffeur de NASCAR, mais si t’aimes pas la vitesse pis que tu conduis mal, concentre-toi sur d’autres projets».
MA NOTE: 6/10
Biffy Clyro
Ellipsis
14th Floor Records (2016)
47 minutes